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 Description et chemin principal

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Kayné
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MessageSujet: Description et chemin principal   Description et chemin principal EmptyJeu 1 Mai - 3:59

Le Chemin est un endroit qui n'existe pas dans le monde matériel d'Haerii. Il s'agit d'une sorte de dimension à part qui possède son propre espace temps, ses propres lois de la physique et où il est aussi difficile de s'y rendre que d'en sortir.

Le chemin principal est un lieu mystique, une route lumineuse sans fin au milieu de ténèbres infinis. Dans les légendes folkloriques d'Haerii, il est dit que ceux qui s'écartent de cette lumière se perdent à jamais dans les ténèbres où ils se transforment en d'horribles monstres. Ces légendes ont donné l'expression "quitter le chemin", qui signifie que quelqu'un a quitté le droit chemin pour passer du mauvais coté ou que quelqu'un est en train de céder à la tentation.

Cet endroit légendaire n'est peuplé que de ceux qui y sont perdus, et il y en a de toutes les sortes. Des mortels, des morts, des immortels et même des bêtes se sont parfois retrouvés ici. Cependant l'endroit est d'ordinaire désert car la plupart de ceux qui passent par ici terminent en général dans un des nombreux endroits desservis par cette route étrange.

A ce jour, aucun mortel n'a réussit à le naviguer de manière efficace.


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Apollo Anansi
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MessageSujet: Re: Description et chemin principal   Description et chemin principal EmptyMer 14 Mai - 8:47

Spoiler:

Ah, Xi'an. Une ville indépendante voisine de Méridia. La deuxième étape du périple d'Apollo vers Héron, où il pourra recommencer sa vie. Il n'est plus le courtier en information qu'il était, mais à présent un simple aventurier...qui était capables, certes, de parler avec les morts.

La journé avait été longue. Apollo marchait côte-à-côte avec sa monture depuis des heures. Ils s'arrêtèrent finalement devant la porte de ville, encastrée entre les épaisses murailles de pierre. Devant ladite porte, les gardes faisaient le minimum syndical, conversant entre eux et avec les paysans qui revenaient d'une longue journée de labeurs dans les champs.

Apollo fût d'abord surpris par le laxisme des gardes, qui laissèrent Apollo passer devant eux sans réclamer de taxe de passage. Mais il comprit quand il passa les doubles portes qui défendaient la ville et qu'il déboucha dans les rues d'une ville dont l'architecture de style asiatique, en pagode, était typique de la côte ouest d'Illusia.

Des lanternes en papier rouge étaient pendues et posées sous chaque arche, sous et sur chaque pont, de chaque côté de chaque rues. Des charmes rouges vifs, calligraphiés de caractères d'or étaient collées à chaque porte, chaque mur. Hommes et femmes portaient des tenues traditionnelles. Les enfants couraient et jouaient. Les attractions étaient nombreuses, danseurs, artistes étaient dans les rues.

Ce soir, le Xi'an était en fête.

Emilia se matérialisa aux côtés d'Apollo. Elle s'était éclipsée plus tôt, parce qu'une journée de marche, même aux côtés d'Apollo, "c'est chiant comme un rat mort". Ses yeux s'écarquillèrent à la vue des lumières et des attractions de toutes sortes qui étaient visibles depuis la rue.


Emilia: "Oah! Il se passe quoi? On est où?"

Apollo: "Xi'an. Je viens d'arriver, et je n'ai pas la moindre idée de ce qui se passe. J'ai une de ces faims!"

Vendeur: "Et bien, jetez-donc un oeil à mes brochettes, gwailo! Elles sont propres, pas chères, et fondent dans la bouche!"

Emilia: "Pour une raison qui m'échappe, c'est super convaincant. J'en ai presque faim!"

Apollo: "J'avoue. Je vais prendre dix brochettes." dit-il, en sortant sa bourse.

Vendeur: "Et la jeune demoiselle blanche?"

Apollo et Emilia s'arrêtèrent béats pendant un instant. Haha, la bonne blague. Apollo attendit ses brochettes, Emilia regarda autour d'eux, mais il n'y avait personne d'autre...Hormis l'épaisse foule.

Vendeur: "Alors, que prendra la demoiselle spectre?"

Apollo: "Quoi?"

Emilia: "Huh?! Vous me voyez?"

Le marchand éclata de rire.

Vendeur: "Ah! Ces gwailos! Est-ce que vous savez ce que l'on fête aujourd'hui?"

Apollo et Emilia restèrent muets. Le vendeur voyait clairement Emilia, ses yeux passaient d'un Anansi à un autre...

Vendeur: "Mais pardi, on fête la Dai Lunaris aujourd'hui!" s'exclama le marchand, en pointant le ciel.

Les Anansi levèrent les yeux. Dans le ciel étoilé, les trois lunes, Atalis, Astrea et Sitara étaient rondes. C'était une triple pleine lune... Un évènement astrologique rare.

Vendeur: "When the three eyes of Azura will be open and clear to all, she shall tear the veil of the Netherworlds, and those under Vekel's rule shall escape his grasp for one day." murmura le marchand avec ferveur. "Aujourd'hui, on fête la Dai Lunaris. Jour final du cycle du calendrier lunaire, qui s'étale sur six ans. Au revoir, Turtle Age, bonjour, Dragon Age! Mais ce n'est pas tout... Jeune fille, avez-vous remarqué que l'on vous voie, aujourd'hui? Que tout le monde peut vous voir? Et que vous avez étrangement faim, pour une spectre?"

L'estomac d'Emilia répondit à sa place. Pour la première fois depuis toujours, Apollo entendit le gargouillement de son ventre...

Vendeur: "Aujourd'hui, les morts et les vivants marchent côte-à-côte dans certains lieux précis de Haerii. Les lieux où la nécrosphère est particulièrement puissante. Xi'an est un de ces lieux. Voyez-vous ces personnes qui s'habillent entièrement en blanc aujourd'hui? Curieux, non?  Ce sont des fantômes, comme vous, jeune fille. Alors aujourd'hui est un jour de fête, certains revoient leurs proches décédés pour une journée et en profitent, et les morts utilisent cette occasion pour revivre des plaisirs de vivants, tels que boire, manger... Et...Autres!"

Apollo et Emilia étaient muets. Ils n'avaient jamais entendu parler de la fête du Lunaris. En même temps, les lieux où les morts pouvaient se manifester étaient rares, et tous les six ans?...

Apollo: "Hm, on va plutôt prendre une trentaine de brochettes à nous deux, je suppose! Ca te va, Emi?"

Emilia acquiesça avec un large sourire. C'était un événement inattendu, mais pourquoi ne pas simplement en profiter?

Vendeur: "Voilà ce que j'aime entendre!"

???: "Huh... J'ai pas d'argent, je pourrais avoir quelques brochettes quand même...?"

Apollo et Emilia se tournèrent. A côté d'eux, un jeune enfant entièrement habillé en blanc regardait les brochettes avec avidité. Le vendeur se grattait la tête...

Apollo: *Il ne doit pas se faire trop d'argent, avec des prix aussi bas.* "Je paye pour les siennes, ca fera cinquante brochettes qu'on se partage, tout le monde est d'accord?"

L'enfant et Emilia s'exclamèrent à l'unisson. Le vendeur prépara les brochettes en riant.

???: "MERCIIIIIII!!!" l'enfant s'inclina répétitivement devant Apollo et Emilia. Il ne devait pas avoir plus de 13 ans...Enfin, il avait dû mourir vers ses 13 ans.

Apollo: "Oublie ça, aujourd'hui est un jour de fête." répondit Apollo avec un sourire.

Le marchand prépara les brochettes, qu'il mit dans une barquette. Apollo paya, et les trois s'éclipsèrent dans la foule. Les Anansi finirent par apprendre le nom du jeune spectre, Dylan. Ils mangèrent ensemble, firent le tour de la ville. Les trois dansèrent, mangèrent, chantèrent, jouèrent jusqu'à la fin de la nuit, où ils décidèrent de ce réfugier sur une pagode pour se reposer et regarder les étoiles.


Apollo: "Alors, Dylan. Tu viens d'où, exactement?"

Dylan: "Bah! Mon histoire est ennuyeuse! J'étais juste un fils de marchand, avec papa on est tombé dans une embuscade alors qu'on était en déplacement, et j'ai fini très tôt dans le Dernier Domaine!"

Emilia: "Il est où, ton papa...?"

Dylan: "Il est allé voir maman! Perso, j'avais envie de ramens depuis que je me suis fait tuer, alors quand j'ai vu la brèche, je me suis dit "what the hell!" et je suis allé cherché mes ramens. Merci encore, les gars!"

Apollo: "Hm... Il n'y a pas moyen de compenser, dans le Domaine de la Mort? Quand on a envie de cookies, ou quoi?"

Dylan: "Bien sûr que si! Mais personne ne le fait! Vous voyez, ces offrandes que les gens font au mort? Quand ils brûlent de l'encens et qu'ils pausent de la nourriture devant un autel ou une tombe dédiée à un mort? Tout ces trucs, ça marche! Ça a l'air idiot quand on le fait, mais croyez-moi, je suis le gamin le plus heureux du Dernier Domaine quand ma maman, qui est encore en vie, me prépare des boulettes de viande comme elle le faisait, quand j'étais encore en vie! Papa est allé la remercier, d'ailleurs, je lui ai demandé de dire coucou de ma part!"

Apollo et Emilia éclatèrent de rire. Aucun des deux n'avait réellement vu le Dernier Domaine pour l'instant, ils n'avaient aucune idée de comment les choses se passaient une fois qu'on avait quitté ce monde.

Emilia: "Dylan, tu es génial. Ah! J'aurais aimé avoir plus de temps à passer avec toi!"

Dylan: "Bah! Vous finirez par passer chez moi, je vous le garantis!" fit-il avec un sourire mauvais.

Apollo: "J'ai encore beaucoup trop à faire pour l'instant, ça sera pour plus tard! Mais explique-moi donc comment on fait ces offrandes, Dylan..."


[Trois mois plus tard]

Apollo et Emilia étaient à Dormnuill. Apollo avait reçu depuis peu la lettre de Kayné, qui lui demandait de la rejoindre à Therendhar. Ils étaient dans un restaurant de bas-étage, et avaient l'attention de repartir à l'aube pour rejoindre la chasseresse.

Apollo: "Garçon, je vais prendre deux ramens, et une portion de boulettes de viande."

Le garçon fût d'abord étonné de la taille de la commande d'Apollo, qui était seul (ou pas!). Mais le client avait sorti de quoi payer, c'est tout ce qui comptait. Après un peu d'attente, Apollo fût servi de ses deux larges bols de ramen, et de son assiette de boulettes.
Apollo sortit un bâton d'encens, qu'il planta dans la table avant de l'allumer. Et il commença à manger. Il finit le premier bol de ramen et engloutit la moitié des boulettes de viande. Il sortit de quoi écrire et un morceau de papier.


"Bon appétit, Dylan. Dis coucou à ton père.
-Apollo et Emilia"


Il laissa la feuille sur l'assiette à moitié entamée de boulettes, paya, et sortit du restaurant.

FIN



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Kayné
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MessageSujet: Re: Description et chemin principal   Description et chemin principal EmptyVen 5 Déc - 18:13

EN COURS, NE PAS LIRE, SOUS PEINE DE MORT!!!


Aio ( Friend )

Musique:

Ah, les souvenirs!

Un phénomène si étrange. 

Si différents des pensées triviales du quotidien qui disparaissent l'instant où on leur tourne le dos! Un souvenir lui, peut être gardé, pendant des jours, pendant des années, pendant des siècles si il le faut! On peut l'admirer sur une photo, le savourer lors de la redécouverte inattendue d'une odeur familière, le caresser en quête de réconfort quand la vie deviens trop dure, l’emprisonner dans un journal intime ou dans une bassine de liquide argenté dans laquelle il nagerait parmi ses semblables ou, tout simplement, le garder dans sa tête. 


Pourtant, malgré tous les endroits dans lesquels on pourrait garder un souvenir, celui-ci se trouve dans une petite épée en bois, pas plus longue que le bras de la gamine qui la tenait jadis.


Environ 4 000 ans plus tôt.

Une journée d'été, paisible comme n'importe quelle autre.


Comme à leur habitude, les enfants du village s'étaient éclipsés à la seconde près où ils avaient terminer leurs corvées. Ayant déjà explorer chaque recoin du petit hameau caché dans la montagne depuis longue date, les enfants des Fal'or se lançaient désormais petit à petit dans l'exploration des lieux autour du village. 


Aujourd'hui c'était au tour de la forêt au delà de la plaine, pour la troisième fois consécutive. C'est qu'elle était quand même vachement grande cette forêt et du coup il y avait beaucoup de trucs à y voir! C'est ainsi que non moins de cinq gamins roux crevèrent bouffés par des loups, trois garçons et deux filles pour être exactes, se retrouvèrent dans un labyrinthe de verdure plus loin de chez eux que ce qu'ils ne l'avaient jamais été auparavant. Toutefois, pas un seul d'eux n'avait peur! Quoi de plus normal vu que tout était parfaitement sous contrôle? Ils n'étaient pas perdus et il n'y avait pas de monstres dans le coin. Il étaient libres d'explorer l'immense mer d'arbres qui s'étendait devant eux! Il y avait tellement de plantes différentes, tellement de couleurs! Sans oublier tous les petits animaux qui animaient les bois autour d'eux, de magnifiques oiseaux livrant une bataille secrète et silencieuse contre de perfides rongeurs! Les enfants vagabondaient entre les arbres dans la joie et la bonne humeur, s’arrêtant à l'occasion pour manger des baies sauvages, s'émerveiller devant la forme rigolote de tel arbre ou bien encore pour s'allonger sur un lis de feuilles mortes et profiter des doux rayons de soleil qui perçait le feuillage au dessus d'eux. Bref, toutes les occupation d'une bande de gamins d'une moyenne d'âge de six ans!


Comme l'endroit s'y prêtait beaucoup, ils ne tardèrent pas à entamer une partie de cache cache. 
L’héroïne de notre petite histoire, celle des deux filles qui avait les yeux d'un jaune étincellent, se réfugia dans les buissons qui bordaient la petite marre près de l'endroit où ils s'étaient séparés. Elle y resta patiemment pendant de longues minutes et dans un silence total. Au bout d'un moment, elle commença à entendre un bruit étrange, c'était les cris d'agonie et de souffrance de ses camarades en fait le croassement d'un crapaud qui était venu se poser non loin de son buisson.   

Description et chemin principal Gromp

Ennuyée par sa longue attente et intriguée par la petite créature (qui avait quand même des champignons qui poussaient sur son dos), la fillette quitta sa cachette à l'aide d'une machette rimes en ette espèce de tapette zyva prend ta poudre d'escampette ouesh ouesh #swag pour examiner de plus près l'étrange crapaud. Elle s'approcha lentement de lui et le regarda directement dans les yeux du haut de ses 80 centimètres. La créature ne semblait pas particulièrement effrayée par la présence de cette géante, pour être parfaitement honnête, elle n'en avait carrément rien à foutre même! Face à ce manque de réaction outrant de la part de la créature alors qu'elle était pourtant en présence de sa nouvelle reine, la gamine se pencha au dessus du crapaud et commença à le pousser du bout du doigt. Ça avait une texture... particulière! Gluant, collant et tout simplement dégueulasse! 


Heureusement pour la fille, le garçon qui les cherchait depuis tout à l'heure fit enfin son entré, tel un magnifique prince charmant venu au secours de sa belle. Elle put donc s'essuyer la main sur ses vêtements. 


Prit par surprise et pas enchanté par l'idée d'être le torchon de la reine des crapauds, le gamin la poussa loin de lui tout en criant.

" Aaaaaah! Caca m'a rempli d'un truc dégueu! "

Pour sa part, "Caca" avait perdu l'équilibre suite à la réaction du garçon et avait terminé tête la première dans la marre derrière elle! Par chance, la profondeur de la marre était dérisoire, ne lui arrivant qu'à la taille. C'est donc sans problème, bien qu'entièrement trempée et recouverte d'une mousse répugnante que la fille refit surface. Le garçon quand à lui s'éloigna en se moquant sans qu'elle n'ait le temps de lui rendre son reste. 


Trop occupée à se remettre sur pattes, elle n'avait pas immédiatement remarqué que son champ de vision s'était vu brutalement réduit à cause d'un grand objet qui avait terminé sur sa tête lors de ses efforts de se relever. Curieuse, elle prit la chose dans les mains et l'examina de long en large. Ça ressemblait à ces choses que les adultes appelaient des chapeaux. Par contre, en était-ce vraiment un? Ce truc avait une forme étrange qui ne lui rappelait rien des couvre-tête qu'elle avait pu croiser jusque là.


Le chapeau était assez large pour couvrir la tête d'un homme et cacher ses yeux. La bordure partait en légères pointes de chaque coté et portait des filigranes dorés qui rappelaient vaguement des vignes. Le corps du chapeau mesurait quant à lui une bonne quinzaine de centimètres. Sur le front se trouvait une sorte d’emblème doré, un crane percé de haut en bas par une épée et encadré par des ailes. Le tout était fait de lanières de cuire adroitement assemblées. 


Satisfaite de cette trouvaille étrange, la fille oublia momentanément les vacheries du garçon et s’apprêta à sortir de la marre. Seulement, en route vers la terre ferme, son petit pied butta contre un vilain rocher dans l'eau qui la fit trébucher avec pour résultat final un nouveau plongeon dans la marre dégueulasse. Quand elle refit surface, il n'y avait plus aucune trace du chapeau, dont elle avait lâché prise dans le feu de l'action. Elle eu beau chercher son nouveau trésor dans l'eau pendant plusieurs minutes, elle ne trouva que vide et désespoir. 


Quand le reste du groupe vint voir ce qu'elle foutait, c'est un peu triste quelle accepta de retourner avec eux au village.


Le soir même, la petite Kayné racontait les mésaventures de sa journée à son père adoptif, le chef du village. Celui-ci l'écoutait toujours le sourire aux lèvres, amusé par toutes ces histoires d'enfants mais tout de même prêt à donner son conseil quand cela était nécessaire ou demandé. 

" ... et là il m'a encore traitée de caca! J'en ai marre qu'ils m’appellent comme çà! C'est méchant et débile! "

" Que veux tu ma fille! Ils sont juste moins matures que toi ma grande. Un jour quand ils seront plus grands, ils comprendront leur connerie et ils arrêteront. Tu devra faire preuve de patience jusqu'à ce jour. "

" Mais j'ai déjà fait plein de patience jusque là! J'en ai marre, c'est chiant! "

" Haha c'est vrai que ce n'est pas ton point fort! Bien, écoute alors, pourquoi tu n'essayerais pas de leur demander d’arrêter? "

" Je l'ai déjà fait pleins de fois et ils continuent! C'est Koil qui leur rappel ce pseudo débile à chaque fois qu'ils sont sur le point de l'oublier! "

" Alors parle sérieusement avec lui et il arrêtera. "

" Ça ne sert à rien! Lui même à admit qu'il n'écoutera que des gens plus forts que lui. Je pourrais lui dire n'importe quoi ça ne changerait rien. Si toi tu lui parlait par contre papa..."  
" Voyons Kayné! Ce n'est pas une solution çà! Si tu le veux vraiment je peux le faire oui, mais qu'est ce qu'on a dit à propos des problèmes? "

" Viser la tête! "

" Kaynééé... "

" Oui papa... Je vais essayer de régler çà toute seule. "

" Bien! Si malgré cela tu n'arrive pas à trouver une solution, alors je t'aiderai. "

" Eh bien, j'espérais que tu pourrais m'aider tout de suite en faite... "

" Oui j'ai compris mais on a dit que... "

" Non attend, t'as pas compris! Je veux que tu m’apprenne à me battre! "

" Hein?... Mais... "

" Tu m'as déjà appris comment chasser alors pourquoi pas le reste aussi? Je veux apprendre je veux apprendre! " 

" Mais, pourquoi? "

" Je voulais te le demander de toute manière mais je l'oubliais à chaque fois! Mais si on le fait maintenant c'est parfait! Si tu m'apprend à me battre je vais pouvoir gagner Koil et lui prouver que je suis plus forte et là il m'écoutera! "

" Ah! Je vois! C'est certainement une manière de faire les choses... " 

L'idée ne l'enchantait pas vraiment mais d'un autre coté la demande n'était pas si insensée que çà. Vu qu'elle faisait partie de la tribu et vu son caractère, il était clair que Kayné prendrait les armes tôt ou tard, autant qu'elle est eu un bon entrainement avant que cela n'arrive. Pour toute la sagesse qu'il possédait, la requête de la petite fille laissa le chef perplexe. Il ne savait pas trop quoi penser de tout çà. Peut être que si c'était un autre enfant en face de lui il aurait pu lui répondre au tac au tac, mais pas à elle.  

" Es-tu vraiment sûre de cette décision ma chérie? Tu sais que la guerre n'est pas un jeux."

" Je sais, et oui je suis sure! J'ai envie de faire comme les autres! Moi aussi je veux protéger notre maison! "

" Si tu le souhaite vraiment, je ne peux pas et je ne veux pas t'en empêcher... Par contre, j'aimerai qu'on reparle de tout çà un autre jour. La fête va bientôt commencer et on ne voudrait pas rater çà si? "

" Absolument pas! Allons-y! Et merci papaaa! "

" Te presse pas! Je n'ai pas encore pris ma décision! Va te changer ma chérie. J'espère que t'as bien appris ton rôle? "

" Oui! J'ai tout appris par cœur comme tu me l'as demandé! "

Suite à un magnifique couché de soleil qui permit aux Fal'or de faire les derniers préparatifs pour la fête de Fal'Ador qui avait lieu ce soir, la nuit tomba enfin, recouvrant les alentours du village de ténèbres uniquement éclairés par les pales rayons de la pleine lune. 
Le village lui même était illuminé de part en part, décoré de torches et de lanternes qui éclairaient les visages pleins de bonheur de ses habitants. 


De longues tables avaient été installées le long de la place principale, garnies de plats et de breuvages qui composaient un festin digne d'un roi. Il y avait comme toujours différents types de viandes provenant des divers animaux que les chasseurs avaient attrapé, mais aussi d'autre mets (plus inhabituels et plus exotiques pour la tribu) qui avaient été commandés aux marchands des villes les plus proches spécialement pour l'occasion.


Quand l'heure de commencer les festivités fut arrivée, tout le mode, enfants comme adultes furent au rendez-vous pour écouter l'inévitable discours du chef. Ce dernier se détacha de la foule pour se rendre au milieu de la place, à fin d'être visible et audible par tous. Entouré des citoyens qui formèrent un grand cercle autour de lui, il commença son discours.

" Peuple Fal'or! Mes amis! Ma famille! Une fois de plus, nous avons pu nous réunir ici ce soir à fin de fêter l'anniversaire de Fal'Ador! Notre foyer à tous! Cette année n'a pas été facile je le sais! La précédente ne l'était pas non plus et comme vous vous en doutez tous, ce sera également le cas de la prochaine! Pourtant, nous sommes toujours ici! Nous sommes vivants, nous sommes heureux! Laissez-moi vous dire que nous le resterons! Peu importe les ennemis qui se dresseront devant nous, peu importe les difficultés auxquels nous devront faire face! Nous vaincrons, nous perdurerons et ce jusqu'à la fin des temps! Nous sommes Fal'or! Nous sommes éternels! "

Alors qu'il arrivait vers la fin de sa phrase, le chef leva la main vers le ciel et créa une petite boule de feu qu'il expédia vers les cieux. Plus la boule s'éloignait plus elle grossissait. Quand elle arriva haut dans le ciel, elle prit la forme d'une géante tête de dragon qui laissa échapper un rugissement impressionnant avant de commencer à retomber, directement vers l'homme qui l'avait créé. La sculpture de flammes s’abattit sur son invocateur gueule ouverte sous les regards ébahis et les acclamations de la foule. Quand la tempête de feu qui en résultat se dissipa, il n'y avait plus la moindre trace de l'homme, cependant il avait était remplacé par une dizaine de danseuses sorties de nulle part!  


A ce moment même une mélodie vint envelopper la foule alors que les musiciens firent à leur tour leur apparition derrière les villageois, se frayant petit à petit un chemin vers les danseuses pour former un nouveau cercle entre elles et la foule.

Ambiance:

Un cortège d'instruments à vent et à percussions, accompagné des exclamations autant des musiciens et des danseuses que des spectateurs, eut vite fait de lancer l'ambiance festive que dictait l'occasion! 


Les danseuses n'étaient autres que les jeunes filles du village et comptaient dans leur rangs des volontaires de tous les âges. Toutes vêtues d'étoffes légères, qui pour certaines laissaient que très peu à l'imagination, les rousses faisaient bouger leur corps au rythme de la musique, envoûtant les spectateurs grâce à leur danse synchronisée. Nombreuses d'entre elles arboraient de la bijouterie en or, notamment des anneaux et bracelets qu'elles faisaient tourner autours des divers parties de leur corps, ajoutant la mélodie des cliquetis de l'or à celle des instruments. 

Description et chemin principal Zelda_10 

Le spectacle dura six bonnes minutes, à la fin desquelles les danseuses virevoltèrent sur elles mêmes et vinrent s'agenouiller toutes ensembles au centre de la place, créant un cercle de plus. A l'instant où leurs genoux touchèrent le sol, un pilier de flammes jaillit du centre du cercle qu'elles formaient. Quand celui-ci disparu, c'est la petite Kayné qui apparut à son emplacement. 


La musique prit fin , faisant preuve d'un timing impeccable. Sous les applaudissements de la foule, les danseuses se levèrent, firent une révérence à la dernière arrivée et, toujours à moitié penchées, reculèrent en lui faisant face jusqu'à ce qu'elles arrivent au niveau des musiciens auprès desquels elles s'assirent, souriantes et satisfaites d'un travail bien fait!  


La petite fille était elle aussi vêtue d'une robe décorée de diverses formes géométriques, ainsi que de bijoux en or tels des colliers, des bracelets et une paire de boucles d'oreilles. Réalisant à quel point elle était désormais le centre d'attention de tout ce beau monde, elle dut prendre une profonde aspiration avant de pouvoir entamer son rôle.

" J'ai longtemps regarder depuis mon royaume, ce monde et ses habitants! J'ai bercer chacune de ses créatures depuis leur naissance et j'ai veillé sur leur destin! J'ai admiré leur vie et souffert leur trépas. J'ai vu le cycle qui régit leur existence. Entre ces créatures, j'ai vu vous, les humains. J'ai vu votre origine et j'ai vu votre évolution! J'ai vu comment vous avez grandit! Comment vous êtes devenus maîtres de vous mêmes et de ce qui vous entour! Cependant! Le monde vous dépasse! J'ai vu votre fin et si je suis là aujourd'hui, c'est pour vous offrir une alternative! La chance de prendre votre destin en main! La chance de ne pas disparaître silencieusement dans la nuit! J'ai vu tout ce dont vous êtes capables et j'ai jugé que vous méritez cette chance! N'y a t'il personne ici pour accepter ce que j'ai à offrir? "

" Oh déesse inconnue! Nous sommes prêts à accepter tes dons et la mission qui les accompagne! " 

Deux voix, l'une appartenant à un homme et l'autre à une femme, viennent répondre à la question de l'actrice par delà la foule. Rapidement les spectateurs s'écartent pour laisser apparaître deux nouveaux acteurs qui viennent à leur tour s'agenouiller devant la petite Kayné.

" Nous ne connaissons pas la fin dont vous parlez mais si nous pouvons obtenir la chance de la combattre, nous le feront! "

" Deux braves âmes s'avancent devant moi! J'accepte votre volonté et vous accorde mes dons! Je... "

Kayné gela subitement la gestuelle dramatique qu'elle faisait jusque là, cherchant clairement ses mots. 

" Je... "

Silence absolu sur la place du village. Des gouttes commencent à perler autant sur le visage de Kayné que sur ceux des acteurs devant elle.

" Je... J'ai oublié le reste du texte... " 

Ce qui devait arriver arriva, la foule explosa de rires pendant que son père adoptif qui les avait rejoint discrètement pour profiter du spectacle se couvrait le visage dans les mains, se demandant pourquoi il ne l'avait pas vu arriver. Kayné pour sa part fondit en larmes, chose normale pour une gamine de six ans qui vient de se taper la honte capitale devant tout le village! 


Elle fut cependant rapidement consolée par les acclamations qui suivirent les rires des spectateurs. La pièce était connue de tous et cette nouvelle interprétation était aussi rafraîchissante que comique! De plus il y en avait pas un dans le tas qui n'aime pas la gamine et qui ne veuille pas lui rendre le sourire! Même les acteurs qui avaient partagé son moment de solitude rigolèrent de la situation. L'homme prit Kayné et la posa sur ses épaules avant de rejoindre le père de la gamine qui les attendait dans la foule.  

" Ahlala, heureusement que t'avais appris ton texte par cœur demoiselle! "

Le chef disait cela le sourire aux lèvres. Il n'était pas vraiment fâché ni déçu, il cherchait uniquement à la taquiner. 

" Pardon papa... "

" Haha ne t'inquiètes pas ma belle! Reste ici avec les autres, on va bientôt manger! "

Le chef se rendit alors à nouveau au centre de la place, visiblement plus gêné que la première fois.

" Euuh... Et bien voilà! L'apparition de Tensei'La et la création de Fal'Ador comme vous ne les avez jamais vu! "

Une fois de plus, la foule ne se garda pas de rire de la blague du roi. 

" Nous allons maintenant clôturer la cérémonie comme d'habitude, par une prière. Ao'li Kog'rae! "

Tous les adultes présents et même certains des enfants, serrèrent le poing droit et le placèrent sur le cœur pour la durée de la prière. Certains fermèrent les yeux et d'autres non, mais tous récitèrent en cœur la prière des Fal'or. 


                                             Ao'li Kog'rae             

                            Ao'li Kog'rae
                            Yi Kog'avast

                            Ao'li Kog'rae
                            Yi Kor'ber 

                            Ao'li Kog'rae
                           Ist'gir

                            Ao'li Kog'rae
                           Ni Lo'aer

                           Ao'li Kog'rae
                             Ai'ei'Ia 

                          Ao'li Kog'rae
                         Ars
Dans ton cœur brûlera

Dans ton cœur brûlera
          Une flamme éternelle          

Dans ton cœur brûlera
Une force intrépide

Dans ton cœur brûlera
L'espoir et ses dons

Dans ton cœur brûlera
La passion qui t'anime

Dans ton cœur brûlera
L'amour et la haine

Dans ton cœur brûlera
La vie

Kayné, encore trop jeune pour ce genre de choses, se contenta de garder le silence pendant que ses compatriotes récitaient. Une fois la prière terminée, le Fal'rei invita ses concitoyens à prendre place à l'une des nombreuses tables et de commencer à manger. Quand il se posa à son tour, sa file vint lui demander des éclaircissements sur la prière, curieuse suite à la scène qu'elle venait de voir.

" Papa, c'est pour quoi la chanson que tout le monde a chanté? "

" Ce n'est pas exactement une chanson ma jolie, c'est une prière! Une sorte de vœu, comme un souhait si tu préfère. C'est quelque chose que nos amis disent les uns aux autres pour se donner courage et se souhaiter bonne chance. Selon la légende, c'est également ce que Tensei'la dit aux hommes quand elle leur rendit le cœur chaotique, mais çà il n'y a que les Fal'or qui s'en souviennent! C'est à cause de cette histoire que le symbole de la déesse est celui qu'il est: Ao'Kogra (le cœur qui brûle). " 

Description et chemin principal Ao_kog10

" Comme mon pendentif? "

La petite montra le petit cœur qu'elle avait enchaîné autour du cou. 

" Oui c'est ce symbole là! Tu remarqueras que beaucoup de monde dans le village a des bijoux semblables et que ce motif est présent un peu partout dans notre culture. As-tu d'autres questions? "

" Non c'est bon! Merci papa, je pense comprendre un peu mieux. "

" Alors installe toi et mange avant qu'il ne reste plus rien! "

Et c'est ce qu'elle fit! Sur la table il y avait divers types de viandes grillées à la perfection, des tranches de poisson à la taille non négligeable ainsi que divers fruits et gâteaux. Des pâtés et des sauces étaient entreposés dans de petits bols ci et là sur les tables, accompagnés de pain grillé avec de l'huile et de l’origan.  


Pendant que tout le monde mangeait en discutant et en rigolant, la musique continuait et les danseuses avaient reprit la scène également, rejointes à l’occasion par quiconque avait envie de trémousser son corps. 


Le reste de la fête se déroula comme son début, dans la joie et la bonne humeur. Comme tout enfant qui se respecte et malgré son énergie et sa vivacité légendaires, Kayné finit par avoir sommeil et quitta tout le beau monde qui s'était réunit à la place pour rejoindre son lit douillet. Loin des rires et des chansons, elle sombra dans un sommeil plein de rêves. 


Dès le lendemain de la fête, la gamine fit chier son père 24 heures sur 24 pour qu'il lui apprenne à se battre. Face à tant de pression, le vieil homme n'eut pas d'autre choix que capituler. En plus la petite avait toujours les bons arguments, se faire respecter, protéger le village comme les autres, s'améliorer à la chasse... Toutes les raisons étaient bonnes! Sans oublier qu'au final ce n'était pas rare mais plutôt carrément obligatoire pour les enfants du village à être initiés au combat assez tôt dans leur vie. Comme tout parent, le vieil homme n'avait pas vu le temps passer et hésitait à lancer sa gamine sur le chemin périlleux du guerrier, cependant il ne tarda pas à se rendre, réalisant qu'il faisait face à l'inévitable. Une des nombreuses conditions qu'il posa, entre ne pas abuser de ce qu'elle allait apprendre et de faire attention à ne pas se blesser elle même, était qu'elle fabrique elle même l'arme avec laquelle elle souhaitait commencer son apprentissage. 


C'est ainsi que la fille qui allait obtenir par la suite le sobriquet de Thousand Blades créa sa première arme. Pour une raison qu'elle ne prit jamais vraiment le temps d'expliquer, elle choisit de faire une épée. Oui, sa première lame allait être une épée de bois. Une arme digne des plus grands guerriers miniatures, avec laquelle elle allait pouvoir défendre son honneur! 


Façonner cette merveille ne fut pas facile, loin de là! Il fallut se rendre à nouveau dans la forêt, choisir un type de bois approprié, le taillé pour qu'il prenne la forme souhaité et s'assurer de sa solidité! Autant de taches surhumaines que la petite Kayné réussit à accomplir grâce à la surveillance du mentor aguerri qu'était son père. A la fin de nombreux efforts, l'arme fut terminée.   


Description et chemin principal Wooden10
 



" Tout ça fait partie du passé maintenant. Les Fal'ors sont morts, il n'en reste plus que des souvenirs. "

" C'est donc pour çà que tu m'as invoqué après tant d'années. Tu cherches à effacer ces souvenirs? "

" Non. Je cherche à les récupérer. "

" Ah! Je vois! Cela te ressemble plus, en effet! C'est un bon choix! "

" Ça ne change pas ce qui va t'arriver! Je vais reprendre ce que je t'ai donné! Tu va... "

" Ce n'était jamais à moi pour commencer. Je suis reconnaissant d'avoir vécu à tes cotés tout ce temps. "

" ... "

" Tir pas cette gueule... Vois le bon coté des choses! Tu va enfin pouvoir grandir! "

Kayné laissa échapper un long soupir. Son visage trahissait éperdument sa tristesse, ce qui suivait n'était pas quelque chose qu'elle avait envie de faire. Pourtant, elle avait prit sa décision et elle ne comptait pas revenir dessus! Elle se leva, secoua la poussière de ses vêtements puis fit un pas en avant, s'approchant du feu et tirant l'épée du sol pour la tendre au dessus des flammes. Hésitante malgré sa détermination, elle lâcha pas prise immédiatement. De nombreuses larmes commencèrent à couler sur ses joues. 

" Voyons! Ce n'est plus de ton âge de pleurer comme çà! "

Kayné souri mais répondit d'une voie tremblante en continuant à verser ses larmes.

" Tu es un de mes meilleurs amis! Merci pour tout! "

" Soit forte ma grande! " 

La main de la chasseuse commença à trembler, juste un peu au départ puis de plus en plus. Finalement, elle tourna brusquement dos au feu et alla poser la lame de bois près de son sac. 

" Kayné, qu'est ce que tu fais? "

" J'ai changé d'avis. J'ai... Trouvé mieux. "

" Oh? Quoi donc? "
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MessageSujet: Two Years Ago   Description et chemin principal EmptyMar 17 Fév - 1:56

[Quelque part dans Psarosoupa. Deux ans avant les evenements actuels.]

Trois cavaliers avançaient péniblement. Leurs montures étaient puissantes mais ils avaient tout trois mis pieds à terre pour guider leurs bêtes à travers la boue qui leur montait presque jusqu’aux genoux.

Autour d’eux les collines roulantes de Psarosoupa dissimilaient l’horizon et les empêchaient de voir au loin. Ce genre de paysage avait fait  autrefois la fierté du pays, mais plus une seule touffe d’herbe ne poussait sur leur sommet. Partout où ils pouvaient poser les yeux il n’y avait que cette boue que seul les pieds d’une armée entière pouvait créer.

Genyphir pensa, comme il le faisait à chaque fois que ce spectacle s’offrait à lui, à ces conquérants barbares qui, d’outre temps, avaient ravagés la terre entière, et dont les victimes affirmaient que l’herbe ne poussait plus là où ils posaient le pied.

Rien de surprenant quand on y pense. Rien de démoniaque chercher chez ces païens. Une armée restait une armée, et qu’elle marche au nom du Seigneur ou d’une idole le sol en restait meurtri.

Les trois Inquisiteurs ne parlaient pas. Il n’y avait rien à dire après tout. Le temps et le lieu ne se prêtaient pas vraiment à la conversation. De plus, chacun préférait ruminer sur leur tâche que de partager ses idées.

Les Inquisiteurs étaient, de nature, des hommes lugubres, chose que chaque citoyen ou soldat de Psarosoupa pouvait attester. Et vus leur profession personne ne pouvaient leur tenir rigueur. Mais derrière leurs traits tirés et leur visage fatigués se trouvait une détermination et une foi absolue en la sainteté de leur cause que personne ne pouvait manquer de remarquer.

Mais ces trois entaient différents. Ils semblaient incertains, agités…inquiets.

Genyphir se repassait en tête les ordres de ses supérieurs. Et plus il y pensait plus son appréhension grandissait.

Il en allait sans doute de même avec ses camarades.

La nuit tomberait bientôt. Ils avaient une, peut être deux heures de soleil avant d’être plongés dans le noir. Sans se concerter, les trois hommes pressèrent l’allure, trainant leurs montures récalcitrante par la bride. Chaque Inquisiteur savait que mieux valait ne pas être dehors durant la nuit en ces temps. La nuit n’appartenait plus aux hommes à Psarosoupa. Genyphir se rappela des histoires qu’il avait entendu, à propos de créatures féroces et silencieuses, de griffes et de crocs, et de malheureux qu’on retrouvait taillé en pièce, ou jamais.

Genyphir frissonna malgré son lourd manteau de fourrure. Il se rappela de ce qui était arrivé à un de ses amis, Christoph, quand il était toujours soldat. Un soir Christoph s’était éloigné du camp pour avoir un moment d’intimité. Le lendemain il n’était toujours pas revenu. Le capitaine avait vite fait de le déclarer déserteur, mais le soir même Genyphir et deux autres partirent à sa recherche pour le retrouver, en morceaux, parmi une multitude de cadavres, certains portants l’uniforme ennemie, lacérés à coup de griffes.

Spoiler:

Genyphir se signa. C’était des temps bien sombres pour Psarosoupa.
Une pluie fine se mit à tomber, forçant Genyphir à essayer de se garder au sec plutôt que de penser au passé.

Heureusement ils entaient presque arrivés à destination : le membre le plus âgés du groupe, Werner, un géant qui dépassait de deux tête ses camarades, et fin comme une corde d’arc, avait grandi dans cette baronnie et connaissait les alentours.

Ils passèrent bientôt par un petit pont de pierre, largement inutile maintenant que le ruisseau qu’il enjambait avait depuis longtemps arrêtés de couler


Werner : « Plus qu’une demie heure » marmonnât-t-il.

Il n’avait pas tort. Une trentaine de minutes plus tard leur destination était en vue.

Spoiler:


Un parfait complément pour ce tableau sinistre, la demeure semblait couronner le paysage désolé dont elle était maitresse. Autre fois ces murs avaient certainement été peints et entretenus. Ces jours n’étaient plus que de lointains souvenirs à présent. La guerre n’avait épargné personne, pas même les géants du pays. Car c’était un de ces grands hommes de l’Empire que les trois Inquisiteurs allaient rencontrer : le baron Anton Von Graf.

Tessen, comme tout un chacun, avait entendu bien des choses au sujet de Von Graf. Autrefois un soldat émérite, son âge l’avait empêché de participer personnellement à la guerre, mais il faisait partis des six Comtes Electeurs, un de ses nombreux titres, à être fidèle à l’Empereur. Il avait mis ses hommes et sa fortune, ainsi que ses deux fils ainés, au service du trône Impériale et du Saint Siege, et pour cela l’Empereur et le Pape le tenait en grande estime. C’était un homme respecté et admiré, et sa parole avait beaucoup de poids dans toute décision de Psarosoupa.

Avec la mort de ses deux fils, cependant, il s’était retiré chez lui, vivant de manière recluse et protégeant jalousement son troisième et dernier héritier, Johann.

Mais ce n’était pas pour le futur baron que les Inquisiteurs avaient fait ce trajet...

Les trois hommes arrivèrent devant les marches qui menaient vers l’entrée.

Personne n’était sorti pour les accueillir. Nul d’entre eux n’était d’humeur à attendre, ils se dirigèrent donc vers une large porte en bois qui devait sans doute ouvrir sur une écurie.  

C’était le cas en effet. Elle était sombre et désordonnée, mais au moins l’air et le foin étaient secs. Ils mirent leurs cheveux à l’abri, chacun dans son enclos, faisant bien soin qu’ils ne manquent de rien. Les bêtes, aussi épuisées que leurs maitres, acceptèrent ce répit avec joie et se mirent à mâchonner leur nourriture.

Les Inquisiteurs les laissèrent à leurs affaires et sortir une fois de plus sous la pluie. Ils s’empressèrent d’atteindre le porche avant que la protection de leurs grands chapeaux ne prouvent insuffisantes face à la persistance des éléments.

Le deuxième membre du groupe, Pawel un homme blond avec de solides épaules et une mâchoire qu’il s’était fait lui-même à partir de dents de moutons, une pratique répandue dans l’armée quand les dents humaines n’étaient pas disponibles, frappa violement la lourde porte en bois.

Il dut s’y prendre plusieurs fois, mais après quelques coups solides les trois hommes entendirent des voix déformées par l’épaisseur de la porte et le grondement de la pluie qui ne faisait que s’aggraver.
Finalement le cliquetis de nombreuses serrures se fit entendre et la porte bascula sur ses gonds. Un vieil homme, droit et digne, avec l’allure d’un serviteur qui a passé sa vie entière à servir fidèlement une famille importante, se présenta devant eux.

Spoiler:

Il les fixa un à un, ne disant mot. Les inquisiteurs lui rendirent la pareille.

Le majordome finit enfin par briser le silence.


?? : « Bienvenues Messieurs et merci d’avoir fait tout ce chemin. Le baron vous attend. Entrez je vous prie. »

Sa voix était à l’image de la demeure, froide et solennelle.

Genyphir : *Tant mieux* pensa Genyphir. Personne n’était d’humeur joviale.

Le groupe put enfin prendre refuge dans le manoir. Le majordome ferma la porte derrière, plongeant le groupe dans le noir. Il leur fallut quelques secondes pour s’accoutumer à la pénombre. L’intérieure sentait le renfermé et le vieux pin, les tapis, plus anciens
certainement que n’importe lequel d’entre eux, dégageaient une légères odeur de moisissure qui restait cependant plaisante. Malgré le froid qui pénétrait jusqu’aux os des trois visiteurs, Genyphir sentit la délicieuse odeur de bois brulé.

Il put peu à peu discerner ses alentours. Ils se trouvaient dans le hall d’entrée. A leur gauche se trouvait le grand salon où le baron devait accueillir ses visiteurs. Cependant il était clair que les Inquisiteurs ne le trouveraient pas là. Les lampes du hall étaient presque toute éteintes, et pas une seule ne brillait dans le salon. Quant aux âtres des deux pièces, ils s’emblaient ne pas avoir été utilisé depuis longtemps. Le majordome se mit à débarrasser les Inquisiteurs de leurs manteaux trempés. Il devenait de plus en plus évident que la demeure était cruellement en manque : le vieille homme pliait sous le poids des vêtements, sans pour autant prononcer le moindre mot de plainte.


Genyphir : « Vous êtes seul à vous occuper du manoir ? »

?? : « Pas seul, non. Mais la plupart des serviteurs sont partis lorsque toute cette histoire à commencer. La maison est trop grande pour ce qui reste et nous ne pouvons garder toute les pièces chauffées. Nous avons abandonné une grande partie de la demeure. Pour le moment bien sûr. »

Tout en parlant il rangeât un à un les manteaux dans une armoire élégamment sculpté. Il se dirigea ensuite vers la porte du salon et ferma délicatement la porte. Genyphir ne put s’empêcher de  sentir une pointe de douleur pour le vieux stoïque. Ce manoir était son monde, les hommes tel que lui  vivaient et mourraient dans les même mures. Voire sa vieille ami dans un tel état devait l’ébranler plus qu’il ne montrerait à quiconque.

?? : « Suivez-moi »

Le majordome les conduisit à travers les couloirs de la maison. Ils passèrent bientôt par le grand escalier, mais le vieil homme l’ignora et continua tout droit.

Spoiler:

Genyphir s’attarda un instant, attiré par les marches qui menait vers Dieu savait où. Le rez-de-chaussée à cet endroit était bien éclairé, mais le premier étage était dans un noir complet et la lumière des lampes qui encadrait la première marche gênait la vue plus qu’autre chose. Genyphir posa une main sur la barre, les yeux fixés sur les ténèbres menaçants qui régnaient en haut.


?? : « Monsieur ! » La voix du majordome claqua comme un fouet. « Vous m’en voyez désolé, mais, à moins que le baron ne dise le contraire, l’étage supérieur est hors d’accès. »  Pour une infime seconde son visage perdit son masque d’impassibilité « Il n’y a rien de bon là-haut ».  

Genyphir lâcha la barre et rejoignit ses collègues. Les regards qu’ils se jetèrent étaient éloquents : ceci ne serait pas une tache comme les autres. Ils pouvaient tout trois sentir l’Obscure dans chaque couloir, chaque planche grinçante, chaque porte condamnée.
 
Enfin ils arrivèrent dans un deuxième salon. De taille bien plus modeste que le précèdent, celui-ci n’avait qu’un seul foyer, il brillait néanmoins d’une lumière aveuglante mais rassurante. On aurait dit un petit ilot de sureté dans un océan hostile. Von Tessen se souvint  des histoires d’un vieux soldat qui avait voyagés dans les déserts des infidèles durant sa jeunesse et qui leur avait décrit ces pochettes de verdure et d’eaux disséminés dans les sables impitoyable  et de la joie que ressentaient les voyageurs à leur vue. L’Inquisiteur senti un soulagement similaire.

L’unique cheminée faisait bien son travail et réchauffait la pièce à merveille. Genyphir avait hâte de sentir ses effets, mais pour le moment le froid mordant ne l’avait pas tout à fait quitté. Au fond du salon se trouvait un deuxième escalier. Aussi grand que le précédent, il contenait cependant une fenêtre dont on pouvait voir le coucher du soleil. C’étaient les derniers rayons du jour qui, amplifiés par les carreaux de la fenêtre à la manière des églises, avaient aveuglés les nouveaux arrivant et aurait pu duper quelqu’un à croire qu’il faisait encore jour dehors. Mais malgré cette grande source de lumière, pas un seul rayon n’atteignait les dernières marches menant au premier étage. Les yeux les plus perçants n’auraient pas pu percer ces ténèbres.

Mais la lumière n’était pas la seule chose à se voir interdire les marches : aux pieds de l’escalier deux hommes armés faisaient face aux Inquisiteurs.

Spoiler:
L’un d’eux était jeune et bien battit et tenait solidement une canne qui, pensa l’Inquisiteur, devait sans doute contenir une lame. Il portait un lourd manteau dont la doublure était faite d’une élégante fourrure. Son visage était quelconque, mais son allure était celle d’un homme fière et capable. Genyphir devina qu’il avait affaire à Johann Von Graf, ultime héritier de sa grande famille et de sa demeure.

Le deuxième homme ne pouvait être autre qu’Anton. Son visage était aussi blanc que celui de n’importe quel ancien, mais ses traits étaient tirés, et une lassitude encore plus grande que celle des trois Inquisiteurs se lisait sur son visage. Ses années de militaire étaient longtemps révolues : ses épaules étaient légèrement courbées, son ventre arrondi, et sa posture maladroite trahissait la goutte dont son pied gauche devait souffrir. Ses mains, cependant, étaient aussi stables et dures que son regard, et tenaient serré une splendide carabine à deux cannons



?? : « Messieurs, je vous présente le baron Anton Von Graf, et son fils ainé, Johann Von Graf. Sires, voici les Inquisiteurs… ? »

Werner : « Werner »

Pawel : « Pawel »

Genyphir : « Genyphir Von Tessen »

Tout trois s’inclinèrent poliment.

Anton : « Bienvenu dans ma demeure Messieurs, je suis heureux de pouvoir accueillir des serviteurs de notre Eglise bien aimée. J’ai toujours été proche avec sa Sainteté. »

Sa voix, fatiguée, était néanmoins plaisante et douce, et son ton poli. Mais son regard ne s’était pas adouci et sa main empoignait toujours fermement son arme.

Il se tourna vers Genyphir.

Anton : « Von Tessen... Tessen. » Murmura-t-il « Pardonnez-moi mais je n’ai jamais entendu ce nom »

Genyphir : « Mon père est un aristocrate de petite noblesse monseigneur. Personne que vous connaissez»

Anton : « Si vous le dites. » Un silence gênant et tendu s’installa

Anton posa son regard sur son fils, évidemment plus tendu et anxieux que son père. Néanmoins il respecta l’étiquette.

Johann : « Bienvenu Messieurs, j’espère que votre voyage fut plaisant »

Un nouveau silence s’installa. Les armes des deux hommes n’avaient pas bougés. Le majordome s’écarta discretement des Inquisiteurs et vint se placer à leur gauche, derrière une table en dessous de laquelle il posa la main droite, sans doute pour sentir le contact rassurant d’une arme.  

Genyphir ne savait pas si Johann savait bien se servir de sa lame, mais il ne doutait pas qu’Anton était parfaitement capable d’abattre d’eux d’entre eux. Il dut résister à l’envie de poser sa main sur ses propres armes. Leurs hôtes étaient de toute évidence tendus et le moindre geste pouvait mal se terminer. Il se força donc de croiser les mains sur son torse, devancé par ses camarades, plus rapides.

Le baron brisa enfin le silence.


Anton : « Bien, maintenant que nous avons réglé cela nous pouvons passer aux choses sérieuse »

Il se déplaça légèrement sur sa gauche bloquant les escaliers encore plus. Son fils suivit son exemple et se plaça à ses côtés.

Anton : « Rappelez-moi, messieurs, pourquoi vous vous trouvez ici je vous prie ?»

Sa voix avait perdu toute lassitude pour retrouver le ton du vieil officer parlant a des soldats

Werner : « L’Inquisition repond à votre appel et celui des habitants des alentours, suite à plusieurs évènement qui se sont déroulés dans les parages »

Anton : « Et savez-vous ce qui est à l’origine de ces évènements ?»

Le grand Inquisiteur fixa le baron un instant avant de répondre.

Werner : « Nous le savons »

Anton pris une grande inspiration, sans jamais lâcher le groupe des yeux

Anton : « Bien » murmura-t-il.

Son regard s’intensifia

Anton : « Maintenant dites moi Messieurs. Quels sont vos ordres exacts ? »

Il saisi son arme des deux mains et pointa inconsciemment le cannon sur les trois Inquisiteurs. Johann de son côté serra le pommeau de sa canne jusqu’à ce que ses jointures blanchissent et le majordome se courba légèrement et passa tout son avant-bras sous la table. Genyphir entendit le clic caractéristique d’un pistolet dont on arme le chien.

Le silence se fit sur la pièce. La situation était plus tendue que jamais, et les trois Inquisiteurs jouaient de toute évidence leur vie. Tout allait être décidé par le contenus de leurs ordre, ces ordres qui les avaient tant déstabilisés tous les trois.


Genyphir : « Suite à votre requête personnelle au Pape, le Maitre de l’Inquisition nous a chargé tous les trois d’employer tous nos moyens pour rectifier la situation… »

Tessen remarqua une lueur dangereuse dans les yeux du vieux baron, aussi s’empressa-t-il d’ajouter :

Genyphir : « Mais que, sous peine d’excommunication et de damnation, nous ne devons en aucun cas faire du mal à la fille »  


[To be continued]
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MessageSujet: Re: Description et chemin principal   Description et chemin principal EmptyDim 8 Mar - 0:46

[Quelque part dans Psarosoupa. Deux ans avant les evenements actuels.
Part 2 ]


Genyphir : « Mais que, sous peine d’excommunication et de damnation, nous ne devons en aucun cas faire du mal à la fille »

Genyphir n’aurait pu dire combien de temps s’était écoulé. Ses yeux et ses pensées étaient concentrés sur le fusil d’Anton, oubliant tout le reste. Pour quelques brefs secondes il semblait que le monde entier tournait autour de la gueule de l’arme.

Puis le canon s’abaissa. Doucement.

Enfin, Anton logea l’arme sous son bras.

Johann, le front humide, suivit l’exemple de son père et posa sa canne.

Le majordome repris sa position habituelle, le corps droit, les mains derrière le dos, les yeux vides, fixant un point indéfini, sans trahir aucune perturbation, comme si la confrontation n’avait jamais eu lieu.


Anton : « Je devrais vous présentez mes excuses Messieurs, mais un père a le droit d’être inquiet pour sa fille. » Dit le Baron « J’ai perdu suffisamment d’enfants dans cette guerre » ajouta-t-il comme pour lui-même. "

Werner : « Nous sommes à votre service, seigneur. Nous sommes liés par serment. Sa sainteté et le Grand Inquisiteur vous tiennent en haute estime. »

Anton accepta le compliment. A ses cotés son fils semblait reprendre son calme. Le baron, quant à lui, leur souriait à présent et sa voix s’était faite plus chaleureuse. Ses yeux, cependant, restaient froids et, bien qu’il ait rangé son arme, il ne l’avait pas désarmée.

Anton : « Venez. Mettons tous cela derrière nous et laissez-moi me comporter en bon hôte. Vous devez avoir faim. » Anton s’en alla vers un couloir adjacent. Les trois Inquisiteurs lui emboitèrent le pas, suivis par Johann. Le majordome, lui, s’éclipsa. « Je n’ai pas grand-chose à vous offrir, je crains. Comme vous pouvez le constater, la plupart de mes domestiques m’ont déserté. » Le groupe tourna à gauche. Genyphir se demanda comment la maisonnée s’y prenait pour ne pas se perdre dans ces couloirs. Le baron, cependant, continua, imperturbable. « Certains étaient au service de ma famille depuis des dizaines d’années. Je ne les blâme pas cependant. Même le plus loyal des hommes a ses limites, et je n’ai pas besoin de vous dire ce qui rode durant les nuits de Psarosoupa. Mais quand ce qui rode dehors parvient à rentrer dedans… » Anton ouvrit une porte en bois et s’écarta, faisant geste à ses trois invités de rentrer. «…Que vaut le courage d’un simple homme ? »

Le petit groupe entra prudemment dans la salle. Ils étaient tous trois des hommes aguerris, mais ils étaient clairement mal à l’aise dans la demeure d’Anton. Genyphir comprenait parfaitement la réaction des domestiques du baron. Lui-même ne souhaitait pas rester dans cet endroit une minute de plus que nécessaire.

Ils se trouvaient dans les cuisines.


Anton : « Manger dans la chambre où se trouvent les fours est plus simple que de chauffer une grande salle à manger. » dit le Baron avec un geste apologétique, répondant aux regards interrogateurs de ses invités.

Au fond de la salle, deux femmes, trop loyal ou trop vieilles pour quitter la maison, s’affairaient autour de la nourriture. Tous deux prenaient bien soins d’éviter de croiser le regard de leurs convives, et se contentaient de murmurer entre elles.

Spoiler:

Le majordome, qui était sans doute entrés par une deuxième porte, les avaient tous devancés et se tenait près de la simple table en bois qui avait été dressée. Il aida chaque personne à s’installer, puis alla rejoindre les cuisinières.

Le repas était en effet maigre et loin de ce que l’on pouvait attendre d’une des personnes les plus importantes de l’Empire, mais les trois hommes ne dirent rien. Apres tout ils avaient eu pire.


Spoiler:

Ils entamèrent leur repas en silence. Johann ne semblait pas attiré par la nourriture et se contentait de siroter son verre. Son père cependant accompagna poliment ses convives en grignotant quelques morceaux. Werner, comme à son habitude, mangeait peu. Genyphir s’attaqua volontiers au tout sans oublier les manières que son tuteur lui avait appris avec tant d’efforts dans son enfance.

Pawel enlevât sa denture et la posa, humide de bave,  à portée de main sur la table. Il n’était pas prêt d’abimer la collection qu’il avait amassée avec tant d’effort. Il se mit à tremper des bouchées de pain dans de l’eau avant de les mâcher avec un bruit gommeux qui ne manquait jamais de mettre les nerfs de Genyphir à vif.

Johann contemplait la scène avec un dégout qu’il avait du mal à cacher. Pawel remarqua son regard et leva la tête de son assiette le temps de gratifier le jeune homme d’un sourire montrant ses gencives ruinées.

Personne ne parlait pour le moment. Le baron attendait que ses invités fassent le premier geste avant de parler affaires. Ils étaient tout trois fatigués et avaient mérités quelques instants de répit. Et, bien qu’il ne l’avouerait jamais, Anton souhaitait retarder ce moment autant que possible.

Werner finit par prendre les devants.


Werner : « Racontez-nous donc ce qui se passe ici, seigneur. Quelle est la situation ?»

Genyphir et Pawel, intéressés, levèrent les yeux vers Anton.

Ce dernier soupira. Genyphir pouvait comprendre sa réticence. Si les gens avaient honte de partager leurs hontes même dans le calme et l’anonymat d’un confessionnal, que pouvait donc bien ressentir un père forcé de parler de sa fille à l’Inquisition ?

Anton : « Tout a commencé il y a 5 semaines environ, après que nous ayons reçu les nouvelles de Friedrich et Wilhelm, mes deux fils ainés »

Le baron marqua un temps. Johan baisa les yeux.

Anton : « La nouvelle nous frappa tous lourdement. Comprenez-moi Messieurs, je connais les risques que coure un officier. Mais perdre en un seul coup du sort deux fils est plus que n’importe quel homme puisse endurer… et apprendre ce que les rebelles ont fait d’eux… »

Un nouveau silence gêné se fit. Les trois hommes savaient très bien ce que l’ennemie avait fait subir aux héritiers d’Anton. La nouvelle avait parcouru l’Empire comme une trainée de poudre.

Anton : « Mais ce fut plus dure pour ma fille… Elle adorait ses frères, et n’a jamais eu l’occasion de se frotter au monde extérieur.  Cette guerre ne fait aucun sens pour elle. Peut-être est-ce pareil pour nous tous. »

Le baron sortit une petite boite à tabac de sa poche. Il prit une pincée entre ses doigts. Il reniflât le tout et éternua bruyamment.

Spoiler:

Anton : « Elle devint plus solitaire. Elle était, d’habitude, joviale, et vous ne pouviez marcher parmi ces couloirs sans la croiser, ou vous assoir quelque part sans l’entendre chanter. Je ne m’inquiétais pas vraiment cependant. Tout le monde affronte son chagrin de manières différentes, et s’enfermer dans sa chambre n’est pas plus surprenant que ça… Elle finit par sortir au bout de quelques jours. Mais elle semblait étrange… instable. Par moment elle etait quasi catatonique et ne réagissait à rien, mais parfois elle pleurait et tremblait violemment. Il y a même eu des occasions où elle est descendue de sa chambre, le sourire aux lèvres, comme elle le faisait chaque matin, et, ne voyant pas ses deux frères à tables, elle nous a demandé quand ils seraient de retour. J’ai consulté un médecin. Plusieurs pour être honnête. Ils m’ont tous rassuré que tout cela était normal, que ce n’était rien de plus qu’une jeune fille essayant désespérément de combattre sa douleur…d’oublier.» La voix du baron se brisa « Et j’ai prié chaque nuit pour que ces paroles soient vraies, pour que le seigneur prenne pitié sur ma fille unique et fasse que son chagrin ne soit rien de plus que ça. » Il leva son regard et fixa ses invités « Mais il n’y a rien de normal dans la condition de mon enfant messieurs. Quelque chose vas mal…très mal… chez ma fille.

Un bruit de casseroles qui s’effondrent fit sursauter tout le groupe. L’une des cuisinières, les mains tremblantes et le visage pale avait laissé tomber un lourd ustensile parterre. Le majordome, furieux, se précipita vers elle pour lui murmurer des reproches pendant que sa camarade ramassait la casserole.

Le groupe reporta son attention sur le baron.

Werner : « Continuez, seigneur »

Le baron reniflât une deuxième pincée de tabac. Genyphir était choqué de voir un homme tell que lui aussi secoué. Anton était une légende parmi les troupes impériales, et a juste titre. Quel que soit le mal qui ait pu le tirer si bas, il ne fallait surtout pas le sous-estimer.


Anton : « C’est aussi à ce moment que les accidents commencèrent. Tout d’abords un de nos domestiques est tombé des escaliers que vous avez sans doute remarqués à votre entrée. Sur le coup nous avons tous pensé à un bête accident, mais son corps a atterri à environ cinq mètres de la dernière marche. Trop loin pour une simple chute. Sa nuque était bien évidemment brisée, mais beaucoup d’autres os aussi…bien trop. Les seules fois où j’ai vus autant de dégâts sur un homme furent quand mon aide de camp tomba de son cheval et fut piétiné par le reste de la cavalerie ou quand j’ai vus un homme roué sur une place publique. Tout cela aurait été sans conséquences, mais les malheurs ne s’arrêtèrent pas là. Plusieurs autres de mes hommes trouvèrent la mort, l’un frappé sur la tête par un cheval, un autre embroché sur sa faux, et j’en passe... Nous avions beau tenter de raisonner la situation, d’essayer d’expliquer ces tragédies avec logique,  mais trop de sang avait coulé. Et même si nous pouvions toujours trouver un sens derrière ces coups de fortunes ; les chevaux peuvent se montrer nerveux, le deuxième homme était peut être ivre ; ce que personne ne pouvait expliquer était la présence de ma fille à chacune de ces calamités… Chaque fois que le malheur nous frappait, elle était là…chaque fois qu’un homme ou une femme mourait, elle était là… ma fille… ma propre fille… »

Anton dut à nouveaux s’arrêter. Il but quelques gorgées d’eau. Sa gorge etait aussi sec que le cannon de son fusil

Anton : « Mais je ne pouvais plus fermer les yeux sur la réalité messieurs. Le Faucheur et moi ne sommes pas étrangers l’un à l’autre. Aussi  puis-je vous assurer qu’aucune fille normale n’est accompagnée par tant de mort. J’ai essayé de la confronter plusieurs fois. Mais à chaque reprise je me suis heurté soit à un mur inexpressif que rien ne peut pouvait faire réagir, soit à une jeune fille terrifié et confuse. Quant aux moments où elle est gaie, pas la peine d’essayer de lui parler. Elle divague ou parle au vide. J’ai trop peur de lui demander si elle se parle à sois même, ou à quelqu’un, ou quelque chose. » La voie du comte devint un murmure «  Un soir je l’aie entendu chanter à nouveau. Mon cœur aurait dut sauter de joie au son de sa voie mais au lieu de cela mon sang s’est glacé dans mes veines. Son chant était mélodieux, doucereux, et la chose la plus sinistre qu’il m’ait été donné d’entendre. Je ne peux l’expliquer. Tout ce que je sais c’est que tous mes instincts me criaient de l’arrêter. J’eu beau hurler son nom, frapper sa porte, tenter de l’ouvrir avec ma clef, ou de l’abattre à coup de pied, rien de semblait ébranler ces quelques minces planches de bois où ma fille. Son chant finit par s’arrêter…pour être remplacé par le cri de terreur le plus bestial que vous pouvez imaginer. Je n’ai jamais ressenti pareil terreur… La maison toute entière avait été réveillé depuis longtemps, et cinq hommes ne suffirent pas pour venir à bout de sa porte» le baron passa une main veineuse sur son front et ria tristement « Puis cette satané porte finit par s’ouvrir. Toute seule. Son effort. Sans un seul grincement ou tour de serrure… Nous nous sommes tous précipité dans la chambre pour trouver ma fille aussi pale que les draps de son lit, les yeux écarquillés de terreur… Peu importait mes supplications, elle ne pouvait tout simplement pas nous raconter ce qui s’était passé. Vos conjectures valent les miennes… Personne ne dormis beaucoup cette nuit…

Le baron plongea dans ses pensées. A ses côtés, son fils avait baissé les yeux, le visage assombris par des souvenirs bien trop récents.

Anton : « Mais c’est la semaine dernière que le pire de tout arriva. Je dormais aussi paisiblement que les évènements me le permettaient. Cette nuit j’avais prié, comme toutes les nuits précédentes, pour que le Seigneur vienne en aide à ma fille. Mais ce n’est pas Lui qui vint me voire ce soir… c’était elle. » Le baron cacha son visage entre ses mains. Il ne faisait plus aucun effort pour garder sa contenance devant ses invités. Il était à bout, et raconter son histoire ne le soulageait pas, bien au contraire. Il voulait juste en finir. «… je ne sais pas combien de temps elle se tenait là, à me regarder. Je me suis réveillé tout à coup et ma porte était ouverte. Ma fille était là, près de moi, comme lorsqu’elle était petite et quelle avait peur du noir. Mais à cet instant ce n’était pas elle qui avait peur… Seigneur je n’oublierais jamais ces yeux…si inexpressifs...vitreux. Pire que ceux d’un cadavre…ou d’un fou. Elle me regardait…elle ne disait mot, ne faisait  bruit… ne me répondait pas quand j’ai eu le courage de lui parler. Et puis à ce moment j’ai entendu des cris au dehors. Je me suis levé et me suis précipité vers la fenêtre. Au dehors je pouvais voir l’écurie où je rangeais mes chevaux personnels. Elle brulait, et  des hurlements provenait de l’intérieur... A ce moment m’a fille se mit à pleurer… »

Spoiler:

Anton : « C’était horrible… elle m’appelait, les larmes aux yeux… « Père… père… » me suppliait-elle.... Mais je ne pouvais pas l’aider… je ne voulais même pas l’approcher… Je la voyait à présent…ses pieds couvert de boue… sa robe couverte de suie… l’odeur de fumé qui se dégageait de ses cheveux... »

Anton rouvrit sa boite à tabac. Il tenta de prendre une nouvelle pincée pour calmer ses nerfs, mais le tout s’échappa de ses doigts qui avaient perdus la force avec laquelle ils tenaient un fusil quelques instants auparavant. Le baron ferma la boite avec rage et la rangea dans sa poche où il cacha ses mains tremblantes.

Anton : « Trois hommes trouvèrent la mort dans cet incendie. Ils brulèrent vifs avec les chevaux, mêlant leurs hurlements aux hennissements des bêtes. Les portes refusèrent de s’ouvrir, tout comme celle de ma fille. » Le baron fixa les trois Inquisiteurs « Cette écurie était toute en pierre. Pas une seule trace de bois. J’avais fait en sorte que tout ce qui pouvait causer un incendie soit placé au dehors. Les éléments de la nature auraient beau s’acharner la nuit tout entière sur ce bâtiment, rien n’aurait pu causer un incendie. Le foin lui-même était placé loin du bâtiment et apporté uniquement lorsqu’on en avait besoin, et tout ce que les animaux ne mangeaient pas était évacué aussitôt. »

Anton s’appuya sur le dossier de sa chaise, le regard bas.

Anton : « Il y a cinq semaines j’aurais passé l’affaire sous silence, convaincu qu’il devait y avoir une explication. Que ma fille était innocente. Mais après tout ce qui s’est passé je ne peux fermer mes yeux plus longtemps. Ca me brise le cœur de dire cela à propos de mon propre enfant… mais ma fille a tué ces hommes…ma fille st responsable pour ce qui se passe dans cette maison... je la perds messieurs…

A ce moment le majordome s’approcha discrètement de la table, deux bouteilles calée sous son bras. Il en posa une sur la table et les déboucha.

L’air s’emplie d’une odeur enivrante qui fit tourner la tête de Genyphir.


Anton ravie d’avoir une occasion de parler d’autre chose, profita de la diversion pour alléger la conversation


Anton : « Voilà au moins une chose dont nous ne manquons pas. Buvez Messieurs, buvez. J’ai une cave pleine…

La voix du baron s’atténua peu à peu, pour s’éteindre complètement. Du coin de l’œil Genyphir pouvait voir ses lèvres remuer, mais pas un son ne semblait sortir de sa bouche. La pièce toute entière était devenue silencieuse, et les yeux de l’Inquisiteur semblaient incapables de fixer autre chose que le vin sur la table. Une nouvelle vague d’arôme vint caresser ses narines, à ses côtés Pawel vida son verre d’eau par terre et le remplie d’alcool. L’eau ne fit pas un son en percutant le sol, Genyphir entendit en revanche chaque flot de vin tomber dans le verre de Pawel. Le temps semblait en suspension. Pawel trempa sa nourriture, cette fois ci, dans le liquide écarlate et se remit à mâcher…

Macher…

Macher…  

Genyphir ne pouvait pas détourner les yeux. Pawel mâchonnait, comme au ralenti, chaque mouvement de  mâchoire ponctué par l’horrible bruit de sa bouche détruite qui remplissait maintenant la pièce et frappait les tympans de Genyphir comme un marteau.

Pawel se tourna vers lui. Ses lèvres remuèrent pour marmonner un mot que Genyphir n’entendit pas. Des gouttes de vin aussi rouges que du sang s’échappèrent de sa bouche pour tomber sur la table et sa chemise. Genyphir les regarda tomber pour ce qui semblait une éternité. Sa tête tournait.

Il leva la tête au prix d’un grand effort et fixa son compagnon, tentant de l’appeler à l’aide, mais parler semblait impossible. Il ne pouvait que le fixer. Les lèvres de Pawel s’écartèrent pour former un rictus qui montra à nouveau ses chicots noirs.
Genyphir parvint enfin à arracher son regard de l’Inquisiteur blond et de son verre. Mais son calvaire était loin d’être fini. Tout autour de lui, l’alcool coulait à flot. Johan buvait avec délice, Anton remuait son verre pour renifler le parfum. Même Werner se permettait quelques gorgées. Devant lui le majordome s’était penchée au-dessus de la table, une bouteille à la main et parlait à Genyphir.

L’Inquisiteur ne voulait rien d’autre que de lui tendre son verre. D’étancher sa soif. Ses oreilles sonnaient, comme s’il se trouvait en altitude. Que lui arrivait-il bon sang ? Que se passait-il ? Il ne s’était jamais senti comme ça. Cela faisait longtemps qu’il avait abandonné la boisson…si longtemps…

Von Tessen porta la main à son gobelet. Il n’avait qu’à le présenter au majordome et celui-ci s’exécuterait. Quel mal y avait-il ? Tout le monde buvait. Werner lui-même n’avait pas refusé. Pourquoi pas ?


Genyphir : Non !!! Non merci…

La chambre retrouva soudainement son état normal. Genyphir eu l’impression de sortir de l’eau après une longue submersion. Il haletait. Le majordome lui jeta un regard curieux, mais à part lui, personne ne semblait avoir remarqué ce qui s’était passé.

Genyphir lui-même ne pouvait l’expliquer. Jamais il n’avait été aussi près de céder... était-ce cet endroit ? Etait-il déjà en train de miner leur défense.

Werner pris la parole. Genyphir se concentra sur sa voie, tentant de s'eclaircir les idees.


Werner : « Seigneur. Depuis combien de temps saviez-vous que votre fille est une sorcière ? »

La salle plongea dans un silence bien réel cette fois ci. Les cuisinières cessèrent leur travail, et le majordome fixa son maitre. Ce dernier se leva lentement et posa ses poings sur la table, le regard fixé sur l’Inquisiteur qui, même assis, restait presque aussi haut que lui.

Anton : « Ecoutez-moi bien Monsieur » dit-il menaçant « Tant que vous serez dans cette maison vous allez oublier ce mot. Vous n’êtes pas dans les rues d’Avgolemono à chasser des hérétiques, compris ? Vous êtes dans ma demeure, et ma fille n’est PAS une sorcière. »

Werner soucieux de ne pas empirer la situation, baissa humblement la tête.
 
Werner : « Pardonnez-moi seigneur. Vous avez raison. » Anton se rassit, le visage toujours sombre. « Néanmoins je persiste dans ma question : combien de temps se fait-il que votre fille à des pouvoirs ? »  

Cette fois ci Anton, de toute évidence mal à l’aise, évita le regard de l’Inquisiteur.

Anton : « Depuis toujours...» finit-il par avouer « Nous savions depuis toujours qu’elle était maudite… »

Genyphir : « Pourquoi n’avoir rien dis ? Un homme de votre position n’avait rien à craindre. »

Anton : « Nous pensions être capable de contenir la situation. Il n’est en effet pas impossible pour qu’une personne telle que ma fille vive en paix. Meme aujourd'hui. Mais, au mieux, elle vivrait toute sa vie en étant tolérée, jamais acceptée. Je ne voulais pas ca pour elle. Je pensais qu’elle serait capable de contrôler cette…chose. Nous avons passé 16 ans sans aucun incident. Parfois il m’arrivait presque d’oublier sa condition… J’avais tort, je sais. Mais ce qui est fait est fait. »

Genyphir, Werner, et Pawel échangèrent un regard. Il n’y avait plus grand-chose à dire. Ils  n’avait qu’un seule envie :

Werner : « Pouvons-nous la voire ?»

Le baron leur jeta à tout trois un regard noir, mais sa mine était résigné.

Anton : « Je suppose qu’il n’y aurait aucun sens de vous l’interdire. Cependant… » Dit-il en se levant et en empoignant à nouveau son fusil « …je ne peux vous permettre de la rencontrer armé comme vous l’êtes. »

Johan était lui aussi sur ses pieds.

Anton : « Rendez vos armes à mon domestiques je vous prie, et je vous mènerais a elle. »

Les trois hommes se concertèrent du regard. Leurs supérieurs les avaient prévenus qu’une telle chose allait sans doute arrivé et les Inquisiteurs s’y étaient préparé. Ils étaient néanmoins extrêmement réticents à affronter l’Obscur privé de leurs outils. Sans eux, ils n’étaient que de simples hommes.

Mais il était claire qu’Anton n’accepterait aucun compromis. Lentement, à contre cœur, Werner, Genyphir et Pawel posèrent leurs armes sur la table. Le majordome s’approcha et ramassa le tout. Le baron eut la civilité de ne pas les fouiller, et de leur part, les Inquisiteurs ne cherchèrent pas à le duper. Ils se débarrassèrent de leurs pistoles, de leur couteux et de leurs épées.

Genyphir n’avait plus rien sur lui…à part sa chaine d’argent qu’il gardait cachée sous sa lourde ceinture. Les trois hommes s’étaient mis d’accords sur ce point, si jamais le baron leur ordonnait de se désarmer.


Genyphir : *Une chaine n’est pas une arme techniquement. Du moins pas une arme mortelle. *

Anton remercia les Inquisiteurs d’un geste.

Anton : « Par ici Messieurs »

Il sortit par la même porte qu’ils avaient utilisée pour rentrer dans les cuisines. Le groupe se dirigeait vers la pièce où le baron les avait reçus.


Anton : Sa chambre se trouve au deuxième étage. Vous pouvez y accéder par les deux escaliers que vous avez vus. Celui près de la porte d’entrée est plus proche d’elle. Nous allons l’emprunter. Je ne souhaite pas arpenter le deuxième étage plus que nécessaire. »

Ils marchèrent à travers les couloirs où le majordome les avait guidés et arrivèrent enfin devant le grand escalier.

Anton se tourna vers ses invités.

Anton : « Permettez-moi d’ouvrir la marche Messieurs »

Werner acquiesça pour le groupe, et Anton se mit à gravir les marches, suivit du reste de la troupe.

Ils arrivèrent bientôt sur le premier palier.

A partir de là, l’escalier faisait demi-tour et partait de chaque côté pour donner accès à l’étage supérieur.

C’est aussi là que la lumière mourait.  

Anton s’arrêta et fit un geste vers le majordome. Celui-ci se dirigea vers son maitre, une lanterne à la main. Il tendit l’instrument à Anton qui l’alluma à l’aide d’un briquet.

Le baron prit la lanterne dans sa main gauche et posa son fusil sur son épaule.


Anton : « Par ici Messieurs… »

Le baron s’avança d’un pas prudent. La lumière parvenait peine à percer les ténèbres. On aurait dit qu’elle empêchait à peine l’obscurité d’avaler Anton qui paraissait soudainement minuscule et insignifiant.

Genyphir ferma les yeux et marmonna un mot au Seigneur. Werner se signa, et Pawel embrassa sa rosace. Puis ils emboitèrent le pas au baron et montèrent au deuxième étage.

Tessen s’attendait à une vague de froid, une fois qu’il aurait pénétré dans l’ombre. Ce ne fut pas le cas. La même humidité régnait à l’étage supérieur qu’au rez-de-chaussée. Les mêmes odeurs assaillaient les narines des hommes. Et pourtant, avec chaque pas, leur anxiété grandissait. Les cheveux de Genyphyr s’hérissaient sur sa nuque.

Il s’était frotté suffisamment à l’Obscure pour savoir qu’il avait fait de cet endroit son domaine.


Anton : « Nous y sommes… » Dit le baron.

A la lumière de la lanterne Genyphir aperçue une porte. Il était difficile, en effet, de penser qu’une telle chose ait pu résister à cinq hommes.
Le baron frappa doucement à la porte.


Anton : « Laissez-moi entrez en premier je vous prie, je vais la prevenir de votre visite. »

Le baron ouvrit légèrement la porte et se faufila dans la chambre, laissant les Inquisiteurs, Johan, et le majordome dehors.

Apres quelques instants la voie d’Anton les invita tous à entrer.


Werner : « Entrez le premier Monsieur Johan, elle aura besoin de vous aussi. »

Johan acquiesça et rentra. Il avait de toute évidence peur, mais il masquait sa crainte du mieux qu’il pouvait, et ne la laissait pas se tenir entre lui et sa soeur. Genyphir pouvait respectait cela.

Werner : « Allons-y »

L’homme se dirigea vers la porte et disparus à l’intérieur. Pawel passa ensuite et fut avalé par les ténèbres.

C’était maintenant au tour de Genyphir. Il s’approcha de la porte, le majordome à ses talons.

Il prit une grande inspiration malgré lui et s’engagea dans la chambre.
Ses yeux commençaient peu à peu à s’habituer à la pénombre. La voie du baron se fit quelque part au fond de la chambre.


Anton : « Ma chérie. Voici Messieurs Werner, Pawel, et Genyphir Von Tessen. Ils sont là pour nous aider. »

La voie s’adressa aux Inquisiteurs.

Anton : « Messieurs… je vous presente Elizabeth… »

Spoiler:

[To be continued]
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