Notre histoire commence dans le ciel. Plus haut que les montagnes, s’élève une cité tout de métal et d’acier. Cette véritable forteresse volante était entièrement mécanisée, et habité par des scientifiques à la conduite des plus sordides. En effet, cette cité se reposait sur quelques grands principes inviolables sous peine de mort. Le plus grand de tous, est que l’ensemble des efforts des habitants de la cité devaient être tourné vers la science et le progrès. L’absence de recherche, la discontinuité des résultats ou encore l’utilisation de la magie étaient considéré comme faits de haute trahison.
Toute l’économie de la citadelle tournait autour de cette évolution constante. Chaque scientifique était libre d’utiliser et vendre ses créations comme il l’entendait aux villes voisines, lorsque le conseil de la forteresse acceptait de faire se poser celle-ci. A mesure que le temps passait, le conseil fini par comprendre que le seul commerce fructueux était lié à la guerre et aux conflits. La vente de leurs produits dans un camp amenait presque systématiquement ce dernier à remporter son conflit de façon radicale et sanglante. Petit à petit, la cité se mit à commercer avec des pays, puis à se mettre instantanément en relation avec les pays voisins. La menace express que représentait un voisin belligérant surarmé mettait le couteau sous la gorge des pays proches qui se voyaient alors contraint d’acquérir une technologie similaire … ou disparaitre dans l’oubli des livres d’histoire. La réputation de la cité était telle, que les pays commencèrent plutôt à soudoyer le conseil pour que celui-ci accepte de ne pas commercer avec certaines parties du monde. Cette pratique se développa, ci-bien que tous les états se mirent à camoufler une partie de leurs impôts pour verser un dû à la cité. Celles dont l’économie faiblissait voyaient alors s’assombrir le ciel, alors qu’une forteresse d’acier sombre se posait pour commercer aux enchères avec les voisins, le prix de la vie arraché et de la terre embrasée. Cette menace pour l’être vivant répondait au nom de « Sombracier ». Les moyens d’entré en contact avec elle, font partis des secrets les mieux gardés. Mais elle voit tout, ne semble motivé que par toujours plus de richesse, et ne pardonne jamais l’échec.
C’est au cœur de Sombracier, parmi les plus hautes tours que se tenait Ulrich Hepfield. Ce brillant scientifique c’était hissé au sommet du conseil de la ville de par ses travaux qui ont élevé la ville dans les cieux, et était désormais épris par le magnétisme et les possibilités que cette propriété physique offrait en matière de canon. Respecté mais également craint de tous, son influence au sein du conseil lui a permis d’évincer ses ennemis tout en restant sur le devant de la scène en dérobant puis améliorant les trouvailles de ses rivaux. Il ne s’était laissé détourner de sa soif de recherche scientifique qu’une fois dans sa vie. C’est de cette « erreur » qu’est né Ohm.
Ulrich aurait volontiers abandonné son fils si ce n’était pour les extraordinaires capacités intellectuelles dont il a fait montre dès son plus jeune âge. Il se révélait travailleur, et une brillante seconde main quand il avait besoin d’un second pour des tests.
Le jeune garçon fut donc élevé au contact de la plus grosse pourriture que cette ville ait pu engendrer. Il ne recevait aucune affection de son père, et aucune personne de son entourage n’était affectée par sa situation. Avec le temps, Ohm se lançait plus vigoureusement dans les traces de son père, afin d’obtenir sa reconnaissance.
Au milieu d’une nuit, une météorite s’écrase dans la ville. Les autorités s’emparent vite de l’objet pour mener des études approfondies sur le mystérieux minerai. Intrigué par les possibilités qu’offrait ce cadeau du ciel, Ulrich graissa discrètement la patte du responsable de l’opération de récupération.
Le fils ressenti une aura provenant de la roche qui lui sembla familière, comme si la pierre l’appelait à elle. Bien conscient des règles de sécurités émises pas la ville en cas de découverte de nouveau matériau, il décide néanmoins de la toucher directement avec la peau.
A peine son doigt l’a-t-il effleuré que la pierre cessa subitement d’émettre son aura et devint muette. En revanche, le jeune homme sentit résonner en lui l’aura de la pierre, comme si désormais il s’était approprié son âme, et avait fait sien la roche jusque dans son essence.
Le père et son équipe de scientifique examinèrent l’objet le lendemain sans lui trouver la moindre vertu magnétique, et il décida de s’en débarrasser. L’objet inerte ayant obtenue l’appellation « safe » par les scientifiques fut demandé par l’enfant. Le père acquiesça, ayant perdu tout intérêt pour l’objet en question.
L’enfant fondit alors l‘étrange minerai pour en forger 18 plaques, qu’il assembla alors en dés de bonne taille.
A mesure que le temps passe l’enfant sent son affinité avec ses cubes grandir, et il arrive même à les déplacés par la pensé. Ne pouvant trouver aucune application scientifique lié à son don, il comprend alors qu’il est doté de pouvoirs magiques, et que si cela était découvert, il serait banni de la cité ou pire … mis à mort pour l’exemple ! Il s’efforce donc de s’exercer à cette manipulation dans le secret le plus sérieux.
Sur le coup de ses 12 ans, l’enfant reçois une convocation par le conseil pour être soumis au purgatoire scientifique. Cette appellation désignait en réalité une sorte de rite de passage à l’âge adulte au sein de la cité. Il était nécessaire de l’obtenir si l’on souhaitait installer son propre laboratoire et mener ses expérimentations de façon autonome.
La prestation a pour objectif 3 éléments : appuyé la véracité scientifique de la thèse, observer la maitrise de l’instrument de mort par son scientifique, et surtout, l’efficacité meurtrière. Globalement ces règles incitaient la créativité dans les nouvelles méthodes de mort, et mettait en avant les exécutions les plus spectaculaires.
Si cette épreuve est aussi réputée, c’est également car celle-ci, si elle ne plait pas au jury, se termine par la mise à mort du candidat. La salle d’examen se trouvant dans la partie la plus basse de la ville, il suffit alors aux jurés d’ouvrir la trappe tel une lentille d’objectif pour laisser « le faible » mourir et ainsi épuré la cité de la médiocrité.
Ohm décide alors d’insérer de longues et nombreuses pointes à l’intérieur de ses dés, pouvant ressortir et se rétracter par l’une des faces. ‘’Sobre mais efficace’’ songea-t-il.
Il se présenta devant le conseil, sobrement, comme utilisateur de la technologie développé par son père, mais dans une optique d’infiltration et de combats rapprochés. Mais à la fin de son éreintante prestation, l’enfant ne réalise pas qu’il ramena machinalement ses 3 cubes pour les empilés à ses pieds. Or, il est impossible pour un cube d’être magnétisé autrement que positivement ou négativement. Les 3 cubes ne pouvaient donc pas se réunir en un seul point sans que 2 s’entre eux se repoussent. La théorie scientifique ne tiens plus debout !
[…]
L’enfant se réveil sur son dos, sur le sol d’une terre qu’il ne reconnaît pas. Il lui faut un instant pour se remémorer … l’examen… le jury… la chute !
Il tente de se relever mais son corps de répond plus. Une violente douleur survint tout le long de son dos et lui arrache un hurlement d’effroi mêlée de souffrance.
Tournant péniblement la tête, il voit autours de lui les restes éclatés de ses 3 dés et devine que ceux-ci ont dû amortir péniblement sa chute et le laisser là agonisant … mais pour combien de temps !
S’accrochant désespérément à la vie, 3 interminables jours s’écoulent durant lesquels la douleur lui rappelle sa pauvre condition à chaque instant.
L’enfant a réussi à réunir les restes des 3 cubes, et utilisés des morceaux effilés pour ramener et hacher des fruits avoisinants. La déglutition lui fait un mal de chien, et il préfère ne pas se risquer à mâcher mais il se force à résister envers et contre tout.
Au matin du quatrième jour, ses râles incessants ont attirés à lui un vieil homme, qui partit instantanément chercher du secours.
Revenant avec une vieille dame et une civière, le couple emmène le garçon qui à demi-conscient, attire à lui les restes de ses fabrications.
Le constat de la vieille doctoresse est rude : Pratiquement tous ses os ont été broyés par le choc, son système nerveux est gravement atteint et il aurait dû mourir depuis longtemps si ça n’avait été sa ténacité à toute épreuve qui l’avait fait tenir jusqu’ici.
Crachant du sang, l’enfant laissa échapper un faible : « aidez-moi… la douleur … je n’en peux plus… » -« Je peux vous délivrer de cet enfer » Dit alors la femme dans un soupir, « mais vous pourrez plus jamais faire usage de vos bras ou de vos jambes … »
L’enfant s’évanouit avant même de pouvoir répondre, mais sa détresse toucha la femme qui s’exécuta alors.
Allongeant l’enfant sur le dos, la doctoresse lui entailla alors la nuque avec précision afin de trancher les liaisons entre son système nerveux et sa colonne vertébrale.
Depuis cette chirurgie aux abords de la mort, l’enfant se reposa pendant 2 semaines. Il discutait avec le vieux couple quand ceux-ci était présents, et en apprenait plus sur ce monde dont il n’avait jamais eu de nouvelles qu’à travers des descriptions de carnage via l’arsenal qu’il était si fier de concevoir.
Les journées étaient longues, allongé sur un rocking chair qu’il ne pouvait pas bouger de lui-même. Au moins l’enfant ne ressentait plus rien. Son corps ne le faisait plus souffrir, mais c’est comme si celui-ci n’existait tout simplement plus. Il était désormais une tête rattaché à un bout de chair qui n’avait d’autre utilité que de le tenir en vie en le clouant sur place.
Au bout d’un mois, il retrouva une diction propre, et quémanda une ultime chirurgie au couple.
« Je ne sais plus pourquoi je vis, mais si c’est pour être allongé durant une éternité, mieux vaut être mort. Vous savez bien que j’arrive à ressentir la présence et faire bouger mes morceaux de métal. J’aimerai que votre mari forgeron les fonde pour remplacer mon squelette. Ainsi, peut être serais-je à nouveau en mesure de me déplacer. Je comprends que vous ne souhaitiez pas répondre positivement à cette proposition, mais puisque je ne ressens plus rien, alors je n’ai plus rien à perdre. »
La femme refusa catégoriquement la demande de l’enfant pendant de nombreuses semaines. Mais à mesure que le temps s’écoulait, c’est le vieux forgeron qui finit par faire céder la doctoresse. Il avait en effet pris l’initiative de préparer des moules pour le jeune garçon adoptif, et avec les conseils de ce dernier quand à la fonte des matériaux, avait déjà préparé la structure de ce qui pouvait être un nouveau squelette.
-« Marise, ma douce, je devine à ton regard que tu voudrais que cela dure toujours. Nous n’avons jamais pu avoir d’enfant, et celui-ci nous est littéralement venu du ciel. Pourtant, je repense à mes jeunes années ou je parcourais le monde avec mon kit de forge, et j’aidais les gens de villages en villages. Aujourd’hui, je peux encore rendre de maigres services, et bientôt seul le rocking chair m’attendra… Je ne peux pas imaginer ce par quoi a pu passer notre jeune ami, mais ce n’était pas une vie saine. J’aimerai lui en offrir une, et j’ai fait le nécessaire pour. Je pense que nous lui devons bien cela, avec la compagnie qu’il nous procure pour nos vieux jours … »
La doctoresse émue, regarda tristement son époux qui soutenait son regard avec compassion et fermeté.
-« D’accord » murmura-t-elle … Avant de préparer un plan de travail. Se tournant ensuite vers l’enfant, elle apposa sa main sur sa joue et lui expliqua : « J’ai peur de te perdre. J’ai peur que mes vielles mains ne me lâchent durant l’opération, et j’ai peur que ton corps fragile ne tienne pas le coup … Est-ce que tu es sur que c’est bien ce que tu veux, et que tu vas tout faire pour t’accrocher à la vie, tout comme le jour où Robert t’as trouvé ? »
La larme à l’œil, mais avec un sourire non dissimulé le garçon opina avec conviction.
La doctoresse lui fit alors ingurgité une concoction aux plantes, et le garçon s’endormis.
Durant l’opération, à maintes reprises, le vieux couple fut surpris par des phénomènes inexpliqués. C’est comme si le métal ne s’apposait dans le corps du garçon, mais presque comme si les formes se tordaient et s’adaptaient pour épouser au mieux ce dernier. Comme si une étrange attraction entre le deux se faisait ressentir physiquement. La doctoresse craignait un phénomène de rejet de la part des cellules du garçon vis-à-vis d’un corps étranger, mais c’est l’inverse qui se produisit : le contact du métal sembla raviver la vitalité des cellules du jeune homme. Par ailleurs, il fut irritant pour la doctoresse de retirer les restes d’os et de muscles du garçon tant ces derniers tendaient à se coller aux prothèses métalliques.
Au bout d’une journée harassante, la dame pu finalement ranger ses outils à la clarté de la lune et pousser un long soupir. C’était fait. Le garçon gisait sur le ventre dans une flaque de sang. Seul sa tête et son visage ont été épargnés par les bistouris affutés.
-« Maintenant tout dépendra de lui. Je n’ai jamais opéré sur une si grande surface pour une personne si jeune et frêle. Mais il semblerait que je ne sois pas non plus en mesure de comprendre l’entièreté de la relation qu’il entretien avec des forces qui me dépassent… »
Eclairé par un croissant de lune, la chair encore à vif semblait désormais faiblement luire de l’intérieure d’un halo bleuté.
*Enfin … je peux entendre ta voix … Ohm !*
[...]
Deux années s’écoulent alors. L’enfant utilisant sa télékinésie doublé de son contrôle du magnétisme pour récupérer le contrôle de son corps se rééduque à faire des actions simples bon gré mal gré. Il tenait compagnie au vieil homme, et faisait usage de ses dons, à la forge, lorsque les forces de Robert ne suffisaient pas à accomplir des tâches jusqu’au bout. Le dos du garçon gardait de profondes cicatrices de son opération, mais étant désormais insensible sur l’ensemble de son corps, il ne s’en souciait guère.
Avec le temps, et l’aide de ses deux nouveaux parents, Ohm pu faire le deuil de son ancienne vie tourné vers la recherche de la destruction, et s’orienter peu à peu vers la bonté et le service. Par ailleurs, ses capacités intellectuelles étaient stimulées aussi bien dans la forge que dans la médecine. Le jeune garçon n’avait pas perdu un trait de caractère : il était toujours aussi studieux et curieux.
Un après-midi, le socle de l’enclume céda sous son âge et les coups qu’il amortissait. L’enclume bascula donc sur la jambe d’Ohm, sans que celui-ci n’ait le temps de réaction nécessaire pour se retirer. Par malchance, Marise avait emmené Robert avec elle afin de trouver des plantes médicinales dans la forêt voisine. L’enfant n’eut aucun mal à se dégager en polarisant l’enclume, avant d’émettre une forte onde de sa jambe tordu. Sans se démonter, il remit l’enclume en place sur le sol, et commença à reforger sa propre jambe pour que celle-ci reprenne son aspect initial.
Le soir, il se fit violemment sermonner par Marise, qui constata que dans le process, la peau sur le tibia du garçon commençait à se nécroser.
« Ohm ! Même si tu passes tes journées à manipuler le fer, il faut bien que tu comprennes que tu es différend. Tu ne peux pas te permettre de faire souffrir ton corps, même si tu ne t’en rends pas compte toi-même. Celui-ci est déjà suffisamment éprouvé au quotidien par ton simple mode de vie, sans que ce dernier ait besoin en sus, de se régénérer ! »
Le garçon jura qu’on ne l’y reprendrait plus, et cette mésaventure poussa Marise à accélérer l’enseignement médical de son protégé (pour qu’à défaut, il puisse se soigner correctement sans aggraver son cas !)
*Ne t’en fait pas Ohm ! –Susurra une voie douce dans la tête du garçon- Moi je pense que c’était courageux de faire ça sans attendre les secours. –Je sais Tähti, mais elle a tout de même raison. Je ne ressens pas encore assez bien ma chair au contact du métal. –pensa alors le garçon- Je dois continuer à faire des efforts dans ma rééducation. Peut-être qu’un jour je serais moi aussi reconnu par mes proches comme un médecin et un forgeron talentueux ! -Hihihi, Je ne m’ennuie pas avec quelqu’un qui a toujours de si grands projets, mais tu devrais d’abord penser à ce que tu ressens, avant de t’occuper du regard des autres… *
Avec le temps, Ohm avait pris conscience de l’existence de Tähti, comme d’une deuxième conscience indépendante et bienveillante. Elle lui expliqua qu’elle était une âme née des étoiles, prisonnière du météore qui s’est écrasé dans Sombracier. Qu’elle était heureuse d’avoir pu entrer en contact avec le garçon et que les cailloux sont des types extrêmement peu bavards. Elle tenta de convaincre l’enfant sur le fait que c’est l’âme des êtres vivants qui fait bouger leurs corps, et qu’en ayant en soi l’âme d’une météorite, cela expliquait le fait qu’il puisse déplacer ses cubes et son squelette par la pensée. C’était un discours décousu et allant à l’encontre de ce que lui enseignait Marise, mais puisqu’Ohm n’avait pas d’autres explications sur ce phénomène magique, il s’en contentait. Tähti rêvait d’explorer ce monde qu’elle n’avait jusqu’alors pu observer que de très très loin, mais elle attendait que son hôte se décide à partir de lui-même. Après tout, elle avait bien passé des centaines d’années dans un vide silencieux, alors même le quotidien le plus banal du jeune homme paraissait prodigieux aux yeux de l’entité.
L’affection que se vouaient Ohm et Tähti était profonde et sincère. Ce d’autant plus qu’aucun d’entre eux ne pouvait « réfléchir » sans que la phrase énoncer dans sa tête résonne aux oreilles du second. Elle râlait, espérer un peu plus de calme quand le garçon récitait ses cours de biologie, mais elle était le plus grand support et réconfort du jeune homme quand celui-ci démoralisait vis-à-vis de son corps, qui parfois, était plus difficile à manipuler qu’il ne l’aurait souhaité. La seule activité qui mettait les deux d’accord, c’était la forge. Pour le garçon, la forge représentait un potentiel infini de création (ainsi que le salut de sa propre vie). Pour l’esprit en revanche, les flammes consumant le métal dans les plus hautes températures atteignables représentait la douce mélancolie de sa propre naissance. D’un commun accord, Ohm ne parlait jamais de Tähti à qui que ce soit, de peur qu’on ne le prenne pour un fou, ou pire, qu’on le croie sur parole et qu’on essaie de les séparés !
Par une belle après-midi ensoleillée, le ciel s’assombrit subitement ! Omh, seul à faire une sièste au sommet d’une colline fut réveillé par ce brusque revirement météorologique. C’était la première fois qu’il se trouvait sur la terre ferme pour observer ce phénomène, mais il ne savait que trop bien ce qu’il se passait. Sombracier était en train de s’approcher de la ville ! Le jeune garçon, couru avec l’énergie du désespoir en direction de sa maison. Ses poumons lui brulaient la gorge à chaque inspiration. Il ne cessait de trébucher maladroitement, mais s’efforçait de ne pas perdre de vitesse. La vie de ses bienfaiteurs était en jeu. Pour la première fois, le garçon ressentis jusque dans sa chaire à quel point l’affection qu’il vouait au vieux couple était précieuse, et qu’il désirait les protégés du chaos à venir. Il était pris de vertige, et des larmes ne cessaient de couler de ses yeux. Il couvrait cependant une distance de plus en plus grande, et l’espoir se faisait ressentir au fond de lui malgré le bruit assourdissant des moteurs de la cité qui se faisaient de plus en plus oppressants.
Soudain, un éclair gigantesque jailli de la masse sombre qui recouvrait de sa noirceur le chef-lieu de la région. Une lumière éblouissante jaillit alors du cœur de la cité, suivi quelques secondes plus tard par une tonitruante explosion. Ohm, ébloui, n’eut que le temps de placer ses paumes sur ses yeux, avec qu’un violent souffle brulant chargé de poussière ne le renverse, et incline tous les arbres du bosquet dont il sortait. Quand Ohm pu rouvrir les yeux, tout avait disparu. Seul un nuage de poussière et cendre s’élevait au-dessus de ce qui était autrefois un village tranquille et sans histoire.
Le cœur lourd, Ohm avança jusque dans les décombres de sa maison. L’odeur infecte de la chair brulée emplissait les narines du garçon, qui s’efforçait autant que possible à ne pas songer au pire. Sous la grosse poutre apparente de la maison qui s’est effondrée, gisait Marise, recouverte pas le corps de Robert. Le dernier acte du forgeron fut donc de donner sa vie pour tenter de sauver sa femme … en vain …
*Je suis désolée pour toi Ohm … Peut être que tu devrais …* - PAS MAINTENANT ! hurla le garçon de vive voix à sa conscience … S’il te plait Tähti … laisse-moi seul un instant …
Et un lourd silence retomba alors sur la ville, au rythme lent de nuages de poussières qui se dissipent au vent.
Quelques jours plus tard, le garçon était prêt. Ayant récupérer dans les décombres de la ville un sac de voyage et un manteau trop grand qui lui arrivait presque aux genoux. Il avait empaqueté quelques vivres encore bonnes, un livre de biologie végétale, les éparpillés de ses prises de notes lors des cours de Marises, et le vieux kit portatif de Robert. Le four de la forge ayant été épargné par la catastrophe, il put alors récupérer les restes du troisième cube rangés en dessous. En effet, durant l’initiale fonte, il y avait assez de matériaux pour un squelette entier, mais la tête d’Ohm n’a souffert d’aucune modification. Le cœur lourd à chacune de ses frappes du marteau contre l’acier, le garçon forgea alors une dague et deux sphères à peine plus petite que son poing fermé, dans lesquelles il avait insérer de l’acier mélanger aux cendre de ses parents adoptifs.
Une fois à la sortie du village, le jeune homme fit un serment : Il vivrait selon les valeurs qu’on lui avait enseigné sur Terre, et perpétuerai la mémoire de ses bienfaiteurs. Il viendra en aide aux innocent, et n’userait de la force que si cela s’avère nécessaire ou pour une cause juste. Enfin, qu’il traquerait sans relâche les responsables de cette ignominie, et qu’il n’aurait de cesse jusqu’à ce que sa dague ait gouté au sang de chaque membres du conseil, et que la forteresse de Sombracier soit détruite une fois pour toute. Une fois cette tâche effectué, il pourra revenir dans ce village, et enterré ses deux sphères côtes à côtes, afin que le vieux couple ai le repos qu’il mérite.
Et c’est ainsi que commença les aventures d’un enfant qui ne pourrait jamais accéder à « la vie saine » que ses parents ont voulu lui offrir, un soir de lune aux reflets bleutés.
Nom : Ohm (Hepfield, mais il a renié ses origines)
Age :14 ans
Description physique : Ohm est un jeune garçon d'1M30 aux cheveux marrons et aux yeux clairs, d'un bleu qui virerait presque sur du gris. Son visage ne montre pas de signe distinctif particulier, et il a la peau claire. En revanche le reste de son corps et particulièrement ses extrémités sont visiblement meurtries. Son dos est recouvert de cicatrices. Ses bras et ses jambes sont régulièrement couverts de cicatrices dont certaines se sont infectés. Quand à ses mains ... il préfère les gardés gantés. Il n'a plus d'ongle ni de tendons, et sa peau qui n'avait de cesse de s'arracher à fini par former une sorte de corne sur toute sa peaume. Il porte toujours un vêtement ample afin de recouvrir l'intégralité de son corps aux yeux de tous. Quand il est à l'aise avec des compagnons au courant de sa condition physique, on lui découvre alors une chemise en coton ainsi qu'une salopette trop grande maintenue par 2 bretelles en cuir lui passant par dessus les épaules.
Caractère : Ohm est un garçon enthousiaste et curieux. Toujours prêt à rendre service quand la requête touche à ses métiers. Il a parfois besoin d'être un peu seul pour repenser à son passé, mais Tähti l'aide rapidement à retrouver le sourire. Ayant la tête sur les épaules, il a du mûrir plus vite que les enfants de son âge pour survivre à son environnement. Il fait régulièrement appel à Tähti pour juger son entourage, mais outrepasse souvent les remarques de l'esprit tant son optimisme aveugle le met en danger. Travailleur, obstiné,perfectionniste, il ne lâche pas les affaires qui ne sont qu'a moitié résolues. En revanche, si l'on mentionne des informations concernant Sombracier, le garçon devient instantanément glacial. Ayant conscience du gouffre qui le sépare encore du jour où il sera assez fort pour renverser le conseil, il prend son mal en patience. Mais des plans diamétralement opposés aux valeurs dont il fait preuve quotidiennement lui traversent l'esprit quand il songe à se venger.
Lieu d'origine : Sombracier
Profession : Forgeron et Médecin