Aujourd’hui, je vais une fois de plus vous raconter une des nombreuses histories qui ont eut lieu en Haerii.

Vous en connaissez déjà plusieurs.
Des histoires qui ont commencées mal et qui ont fini bien. Des histoires qui ont connues une fin abrupte et n’ont jamais atteint leur climax.
Des histoires de voyages fabuleux dans un monde féerique. Vous savez aussi depuis le temps que la vie n’était pas toujours facile en ces temps tourmentés. Que certains ont dut supporter le poids du monde sur leurs épaules. Certains ont réussit, d’autres non. Parmi toutes les légendes d’Haerii, il y a aussi celles de ceux qui ont lutté contre une mer de désespoir. Ceux de qui les meilleurs efforts n’ont suffit qu’à garder la tête hors de l’eau et encore! L’histoire que je vais vous raconter est ce genre d’histoire. L’histoire d’une personne qui n’a trouvé en Haerii que misère et souffrance…

Elle vit le jour pour la première fois dans le grenier d’un des manoirs du Contre-Fort de Crystal.

Un endroit chaud et poussiéreux qui avait pour seule source de lumière trois malheureuses petites vitres fixées au plafond, des fenêtres qui ne pouvaient même pas êtres ouvertes.  

 A peine était elle arrivée dans le monde, sa présence était déjà détestée. Une des intendantes du manoir vint toquer à la porte du grenier.
Elle était chargée de prévenir les parents que si le bruit ne cessait pas, ils seraient forcés de quitter les lieux. "Madame" en avait déjà eut assez d’entendre les gémissements de la mère, elle ne voulait pas entendre un seul son du bébé!
Mais comment expliquer çà à un être qui vient à peine de pousser son premier cri comme pour annoncer son existence? Impossible.
Pourtant les parents n’ont pas le choix. Ils ont déjà cinq enfants et pas assez d’argent pour se payer leur propre maison. S’ils sont jetés dehors, cela signifiera la mort pour toute la famille. C’est comme çà que le nourrisson est obligé de se taire.

 Le calme rétablit, les parents se regardent, sérieux, silencieux, intransigeants. Pas de signes de bonheur sur leur visage. Ils se demandent que faire. Pourquoi eux? Cette enfant n’était pas attendue. Elle était une surprise. Une erreur. Elle n’était pas voulue.
Une famille de paysans, sans propriété et avec déjà cinq mômes! Comment diable allaient-ils s’en sortir? Les nobles du manoir avaient été déjà très généreux de les laisser habiter ce grenier abandonné, mais, pourraient ils tolérer encore un bébé qui braillerait au milieu de la nuit? Qu’en était il de la nourriture? Ils n’avaient rien! Le peu qu’ils avaient ne suffisait déjà pas aux membres présents avant son arrivée!
 
Doivent-ils la garder? Serait il meilleur de s’en débarrasser? De la laisser dans une poubelle? Ils ne seraient pas les premiers à le faire et certainement pas les derniers. Ce n’était pas au dessus de leur morale non plus.

Suite à une décision qui aurait tout aussi bien put être un lancé de pièce, la petite trouva sa place dans la famille. Ils lui trouveraient un travail, comme pour les autres. Elle se rendrait utile ou elle ne mangerait pas.


 Oui, la vie était difficile pour la classe paysanne. Surtout dans une ville régie par la noblesse comme l’était le Contre-Fort de Crystal.
Ils n’étaient pas là par choix. Il y a longtemps, le père avait quitté son village natal, il aspirait devenir chevalier. Il voulait être riche et respecté, célèbre même. Sa femme l’avait suivit alors, éblouie par ses rêves de gloire, son ambition et sa nature rebelle qui refusait de se résoudre à la condition paysanne. Bien-sûr la famille de la fille ne voulait rien entendre qu’en à leur union. C’est pour çà qu’en tant que jeunes amoureux qui se respectent, ils ont tous les deux quitté en douce leur familles un soir, emportant avec eux autant d’or qu’ils pouvaient. Ils voyagèrent ensuite pendant plusieurs mois, à la recherche de ce qui allait devenir leur petit nid d’amour, leur havre de paix. Pendant leurs voyages ils ont eut vent de la beauté des Contre-Forts de Crystal. Une ville magnifique et pleine d’opportunité leur avait on dit. Ayant laissé leur passé loin derrière eux, les deux tourtereaux se dirigèrent vers ce paradis dans l’espoir de s’y installer.

 Au départ ils ne se débrouillaient pas trop mal. Ils avaient trouvé une petite maison dont le loyer ils payaient grâce à l’argent volé à leur parents. La mère avait trouvé un travail dans l’industrie textile de la ville et le père quand à lui, avait utilisé le reste du butin pour s’inscrire dans l’école locale de chevalerie où il prenait des cours quotidiennement. Deux ans passèrent. Deux ans d’existence paisible. Tout changea le jour de l’examen final de chevalerie. Le père n’arriva pas à surmonter son adversaire et fut même gravement blessé lors de son combat. Pour tout dire il échoua lamentablement l’épreuve.

 Sa femme fut appelée sur les lieux pour le récupérer. Quand elle est arrivée elle n’en croyait pas ses yeux. Morte d’inquiétude elle transporta son mari jusqu’aux soigneurs qui prirent le peu d’argent qui leur restait pour remettre l’homme sur pattes.

La première chose que le père fit quand il se réveilla fut de retourner à l’école pour demander une seconde chance, une revanche. Bien entendu personne à l’école n’avait envie de la lui accorder. Par conséquent il a été renvoyé chez lui. Il aurait put repasser l’examen un an plus tard si il se réinscrivait dans l’école mais il n’avait plus du tout le fric nécessaire pour le faire. C’est en homme désespéré et vide qu’il rentra chez lui ce soir. Son rêve venait de se briser devant lui. La somme d’argent nécessaire pour l’inscription étant assez conséquente, il ne voyait pas comment il pourrait jamais y retourner.  

Quelques jours passèrent, le père n’arrivait toujours pas à se remettre de sa défaite pathétique. Il traînait dans la petite maison à longueur de journée sans rien faire. Trois mois plus tard il était toujours dans le même état. Sa femme qui travaillait des heures supplémentaires pour réussir à payer le loyer l’implora plusieurs fois de se ressaisir, de tenter autre chose, de trouver du travail. Au lieu de çà, l’homme sombra dans l’alcool. Rapidement il s’est retrouvé dans les rues à faire la manche. Il réquisitionna le méandre surplus de sa femme, il vola même quelques bourses. Tout çà pour se payer d’avantage à boire.


Un soir, il rentra à la maison complètement ivre. Sa femme, énervée de son état et du manque d’amélioration lui fit une scène. Il la frappa et la viola pour se consoler. C’est comme çà qu’ils eurent leur premier enfant. Ainsi que le second et le troisième. La femme, qui ne savait pas mieux, resta avec son mari malgré la violence, elle le fit pour ses enfants et pour le souvenir de l’homme qu’il était auparavant. Lors de sa première grossesse, la mère fut virée de l’endroit où elle travaillait. Son employé ne voyait pas l’intérêt de garder une femme en ceinte à son service.

C’est aussi à ce moment qu’ils perdirent leur maison puisque le salaire de la mère ne venait plus combler le loyer.


Alcoolique et avec une femme en ceinte, le père ne savait plus où donner de la tête. La solution vint une fois de plus de son épouse, qui fit du porte à porte pour trouver une nouvelle résidence. Elle finit par tomber par un coup de chance sur la maîtresse du manoir dans lequel ils habitaient à présent.

Cette dernière, émue par les histoires de la jeune femme enceinte, a finit par la laisser s’installer elle et sa famille dans le grenier inutilisé du manoir. Bien-entendu le maître de maison protesta à l’entente de ces nouvelles absurdes mais sa femme sut le calmer. Du moins elle croyait que s’était-elle qui l’avait raisonné.

Quand la famille fut logée, le père fut lavé par les servantes du manoir et un travail lui a été accordé par le noble. Après tant de temps, après avoir bougé ciel et terre pour échapper à ce sort, le père allait une fois de plus devenir paysan. Avec un gamin en route et vu qu’ils ne payaient aucun loyer pour leur logement, il n’avait pas la possibilité de refuser.

Quelques années passèrent, le père fit de son mieux dans son nouveau travail, il fit même un effort et échappa momentanément à l’emprise de l’alcool. Mais cette échappatoire ne fut que trop courte. Le quotidien d’une vie à laquelle il avait à tout prix voulu échapper le replongea bien assez tôt dans la boisson qu’il pouvait maintenant se payer grâce à l’argent qu’il gagnait en tant que fermier et agriculteur.

Son absence de son foyer et son état déplorable permanent quand il s’y trouvait, le poussa à continuer à frapper et à violer sa femme à chaque occasion qui se présentait. Ce qu’il ne savait pas, s’était que le maître de la maison le faisait aussi! Sous la menace qu’il les jetterait dans la rue, le noble put faire ce qu’il voulait de la jeune femme qui endurait en silence pour le bien de sa famille. Elle n’en parla même pas à son mari, pas que ça l’aurait avancée.

Pendant les années qui suivirent elle donna naissance à quatre enfants et il était clair aux yeux de tous sauf du mari qu’ils n’étaient pas tous de lui. La maîtresse de maison était bien évidemment au courant de ce qu’il se passait mais elle s’en souciait peu, sa place à elle était assurée et elle avait finit par se lasser de la jeune femme et de ses histoires. Puis un beau jour arriva le sixième enfant.

Une fille qui fut nommée Elsa.


C’est à elle que l’on a renié son premier cri.
Le choc fut tellement violent qu’elle en devint muette pour le restant de sa vie.
Les parents prirent çà comme un coup de chance, au moins comme çà le bébé ne gueulerait pas le soir, il les laisserait tranquilles et il ne gênerait pas les nobles.  

Pendant les premières années de sa vie, Elsa resta dans le grenier à se faire taquiner et violenter par ses frères. Elle avait eut la chance d’atterrir dans une famille avec que des garçons et comme elle était muette, elle était la cible parfaite pour que ses frères se défoulent de tout et n’importe quoi.
Cette histoire dura jusqu’à ses huit ans, âge auquel ses parents ont décidé qu’il était grand temps pour elle de gagner son pain. Elle fut présentée aux nobles qui l’acceptèrent en tant que servante au manoir. Le maître du manoir la remarqua rapidement et se fit un point d’honneur de se charger de son éducation.

Chaque soir, après qu’elle ait finit les quelques taches ménagères qu’elle pouvait faire dans le manoir, elle était convoquée au bureau du noble pour assister à un cours de trois heures. Il avait l’intention de lui apprendre à lire et à écrire, ainsi que de lui enseigner le fonctionnement de la noblesse, du troc et de pleins d’autres choses. Seulement…


Que deux des trois heures ne portaient sur le contenu du cours.
L’heure restante était dédiée au plaisir du noble qui se délectait de pouvoir faire des choses innommables à la gamine.
Des choses à l’image de celles qu’il faisait à sa mère. Tout comme sa mère, Elsa fut convaincue de ne pas en toucher mot à personne, ainsi même sa mère ne fut au courant que trop tard.

En attendant, pour tout le mal qu’elle subissait, Elsa s’en tirait quotidiennement avec quelques connaissances supplémentaires et le noble qui s’était prit d’affection pour elle, avait commandé qu’on apporte une portion du dîner au grenier chaque soir à son attention.
Par contre, malheureusement pour elle, jamais elle ne goûta une seule bouchée de ces repas qui lui étaient pourtant destinés. Ses frères et parents les lui arrachaient toujours par mépris, faim et jalousie et ne lui laissaient en échange que des bouts de pain secs ou moisis ou bien encore carrément rien. Elle eut très faim pendant son enfance, son manque de nutrition était tel que rester consciente était un combat de chaque instant.

Ce supplice dura jusqu’à ses 11 ans, après quoi le  noble se lassa et arrêta les cours.
A la place, il l’affecta en tant qu’aide à son fils qui lui avait 13 ans. Les deux entretenaient des relations correctes. Elsa l’aidait à se laver puis à s’habiller, elle ranger ses affaires et restait à proximité pour palier à tout éventuel problème. Ses frères eux, travaillaient tous désormais aux champs avec le père, la mère qui avait finit par ne pas être en ceinte (faut croire que son mari alcoolique et le noble finirent par s’en lasser) devint aussi une des nombreuses servantes du manoir et passait ses journées à nettoyer.


Une période de stabilité suivit ce nouvel ordre des choses, bien que rien ne semblait s’améliorer au grenier. Les enfants grandissaient et avaient besoin de plus de place bien qu’il n’y en ait pas. Evidemment une fois de plus ça retombait sur la gueule d’Elsa qui faute de ne pas pouvoir se plaindre, s’est retrouvée dans un coin minuscule de la chambre.

Ses conditions de vie et son quotidien étaient exécrables mais elle était prête à les accepter quand même. Elle était loin d’être heureuse mais elle se réconfortait du fait qu’il y avait pire ailleurs. Petit à petit elle commençait à saisir ce qu’il se passait autour d’elle, que le noble avait abusé d’elle et que le père en faisait de même avec la mère ou du moins l’avait fait.
Inévitablement ceci fit naître une haine assez conséquente dans son cœur mais elle restait à des années lumières d’agir sur cette haine.
Après tout, que ce soit ses frères, ses parents ou les nobles, elle avait besoin d’eux pour survivre. Quand bien même elle aurait voulu agir contre eux, sa frêle disposition, son corps criant famine et le contexte général, l’auraient empêchée d’accomplir quoi que ce soit. Non, elle vivait au jour le jour et elle en était satisfaite, les choses pourraient êtres bien pires, elle pourrait être morte par exemple!

Jamais l’idée ne traversa son esprit qu’un jour elle prierait de l’être.

Ce semblant de paix dura jusqu’à ses 14 ans où de nouvelles mésaventures l’attendaient.

Si vous croyiez qu’elle avait déjà touché le fond et qu’il ne pouvait rien lui arriver de pire, détrompez-vous, car c’est à partir de ce moment que sa vie devint un véritable enfer.

La vie continuait comme toujours au manoir, les nobles méprisaient et toléraient à la fois la famille du grenier et ces derniers vivaient dans la peur de se retrouver à la rue.

Les parents se battaient toujours et personne ne sauvait Elsa des caprices de ses frères. La vie familiale était tellement insupportable que la fille percevait ses heures de travail comme des heures de repos. Le fils des nobles était bien élevé et ne la faisait pas souffrir sans raison, il ne faisait pas de demandes absurdes non plus bien qu’il ne soit pas d’une intégrité morale sans reproches. Du moins il avait l’air correcte jusqu’au beau jour où il se révéla être aussi pourri que son père!

En effet, l’adolescence était passée par là et avait fait naître dans le garçon de nouveaux désirs!
Comme Elsa grandissait aussi, qu’ils avaient environ le même âge et qu’ils passaient la majeur partie de la journée ensemble, c’était à prévoir que quelque chose pouvait éventuellement se passer entre eux. Personne cependant ne s’attendait à çà!


Un jour, alors que la fille aidait le jeune maître avec son bain, comme à leur habitude, celui-ci s’enflamma, l’attrapa et la jeta de force dans la baignoire.

Guidé par l’ardeur de son entrejambe et probablement instruit et encouragé dans cette entreprise par son père, il abusa à son tour de la fille, ignorant des sentiments qu’elle avait développé pour lui avec le passage des années.
Cependant, pour tout l’amour qu’elle commençait à avoir pour lui, elle restait traumatisée des "cours" qu’elle avait eut avec le père et n’était absolument pas prête de retenter la chose!

Terrorisée et trahie, elle se débattit du mieux qu’elle pouvait, ce qui n’eut pour seul résultat de foutre de l’eau partout autour de la baignoire et de resserrer l’emprise du garçon sur elle. Elle était bien trop impuissante face à lui, elle était déjà assez faible physiquement d’elle-même sans avoir à se confronter à un garçon destiné à devenir chevalier et qui avalait trois bon repas par jour.
Elle n’avait tout simplement aucune chance et aucun choix. Pendant l’acte sa bouche était grande ouverte et ses larmes coulaient à flots. Si elle avait une voix, elle aurait crié de toutes ses forces, elle aurait put appeler à l’aide!

Le garçon quand à lui était rassuré du mutisme de sa victime, il n’avait rien à craindre. De toutes façons son père allait le protéger et au final, que pourrait faire une paysanne face à un noble, quand bien même il l’aurait violée? Rien.

Il déchira l’uniforme de la servante et profita de son corps à volonté, accomplissant tous ses désirs pervers, parfaitement indifférent de l’état de la fille.

Le cœur et l’esprit d’Elsa furent brisés à nouveau ce jour là. Autant lors des sessions avec le père elle était encore ignorante sur ce genre de choses et ne comprenait pas bien ce qu’il se passait, autant avec le fils elle ne savait que trop bien ce qui se passait et ce que ça signifiait et elle en souffrait d’avantage.

Outrée, indignée, apeurée, elle s’échappa en courant de la sale de bain dès que le garçon avait finit de s’amuser.  
Paniquée, elle courra se réfugier dans le grenier, sa maison.

Elle espérait y trouver quelqu’un, n’importe qui. Quelqu’un qui l’écouterait et qui la protégerait, quelqu’un pour rétablir son honneur et la consolée.


Encore trempée, elle traversa le manoir à toute vitesse, à moitié nue et avec son uniforme déchiré, elle finit par arriver au grenier où elle rentra hâtivement, claquant violemment la porte derrière elle.
Elle avait froid, elle avait mal, ses larmes ne s’étaient toujours pas arrêtées, tel est le prix d’un amour trahi.
Par chance sa mère était dans la pièce. Instinctivement elle se dirigea vers elle, elle voulait l’enlacer, se réfugier dans ses bras.
A la place d’un câlin et d’une consolation, elle reçut une claque qui fit voler ses larmes à travers la pièce.
Elle se fit engueuler et battre pour son piteux état et la destruction de son uniforme.
La mère ne voulait rien savoir. Malgré tous les efforts d’Elsa de s’expliquer, la mère continua à la battre sans y prêter attention.  Quand elle eut finit de passer ses nerfs sur elle. Elle saisit un uniforme de rechange et le bras de sa fille et la traîna jusqu’à la porte avant de la jeter dehors et de renfermer la porte derrière elle.

Elsa, seule en haut de l’escalier qui menait au grenier, essaya de rouvrir la porte mais sa génitrice la bloquait de l’autre côté, cruelle, intolérante.
Elsa se lamenta de son sort, elle continua à pleurer et à essayer d’ouvrir la porte, elle finit par la gratter de ses ongles même. Mais s’était sans espoir. Après quelques heures de pleurs et de tourmente, Elsa finit par se changer et retourner au travail, les mains ensanglantées.

Elle s’est souvent demandée pourquoi ces choses lui arrivaient, pourquoi elle?
Les mêmes questions que s’étaient posés ses parents quand elle vit le jour.
Elle n’avait rien demandé à personne, elle ne voulait de mal à personne et pourtant…
Il lui arrivait tant de malheurs. Pour toute sa gentillesse et sa bonté d’âme, elle ne pouvait empêcher une flamme noir de naître dans son torse. Comment ne pas haïr une vie pareille?

Cela lui a prit longtemps mais elle finit par se résignée à ce nouveau sort, raisonnant une fois de plus que ça aurait put être pire, elle pourrait être morte!


Au fond d’elle, elle avait osé espérer que cet incident avec le garçon allait être unique, une erreur grossière qui n’allait pas être répétée. Pensée bien naïve que celle là… Non seulement la chose se répéta mais les viols devinrent quotidiens et de plus en plus pires. Elle en arriva à essayer de se cacher de son maître, d’entreprendre des taches et des travaux aussi loin de lui que possible.
Mais au final elle ne pouvait ni se cacher ni se défendre. Pourtant elle refusait de se laisser faire, elle se débâtait à chaque fois. A son plus grand malheur, la maigre résistance qu’elle pouvait lui offrir ne faisait qu’exciter le garçon d’avantage.
Lui aussi se mit à la battre pour son plaisir, pendant l’acte et après coup aussi. Comme ci cela ne suffisait pas, la scène se répétait méthodiquement quand elle rentrait chez elle. Elle se faisait battre de nouveau, encore et encore. Tellement de fois qu’elle en oublia la raison.

Elle finit même par croire qu’elle le méritait, qu’elle avait fait quelque chose de mal.

Et çà s’était encore avant la plus grande trahison qu’elle a subit dans sa vie!


Un après-midi, alors que le noble et son fils avaient coincé Elsa dans un des bureaux pour une séance à deux, ils avaient par mégarde laissé la porte de la pièce entre-ouverte.
Alors qu’Elsa était secouée par les vas et viens, elle put distinguer quelqu’un par la faille de la porte.
Il y avait quelqu’un de l’autre coté.
C’était sa mère, qui à genoux était en train de laver avec un torchon le carrelage du couloir devant le bureau où les atrocités avaient lieu.
Elsa la fixa du regard du mieux qu’elle pouvait, si seulement elle pouvait crier…
Une idée lui vint à l’esprit. Elle ne pouvait pas bouger beaucoup mais elle avait quelques objets à sa portée, quelques ouvrages qui étaient restés sur le bureau. Elle fit un effort surhumain et les poussa avec sa jambe sur le sol.
Leur chute causa le bruit qu’elle espérait tant entendre et attira l’attention de la mère.
Cette dernière arrêta momentanément de frotter le sol et regarda la scène depuis l’extérieur.


Les yeux de mère et fille se croisèrent et elles se fixèrent pendant plusieurs secondes. Puis la mère détourna son regard et continua à frotter le sol. Comme si de rien n’était, comme si elle avait rien vu!
Et c’est là qu’Elsa réalisa…
Elle savait! Tout ce temps elle savait! Elle savait et elle ne faisait rien! Elle savait et elle ne disait rien!
Une fois de plus son cœur se brisa. Elle se sentit trahie, tellement trahie.
Puis vint la haine une fois de plus.
Chaque coup, chaque secousse, tout contribuait à sa haine. Cette femme…
Elle tuerait volontairement cette femme! Elle comprit une bonne fois pour toutes ce jour là qu’elle ne pouvait plus rien espérer de sa mère. Leur relation qui n’avait jamais été bonne se détériora encore d’avantage. Avant il n’y avait que la mère qui détestait sa fille, maintenant c’était réciproque et le peu d’interactions qu’elles eurent à partir de ce moment se résumèrent à des séances de passage de nerfs sur la pauvre fille. Evidemment les frères ne s’en mêlaient pas, ils se marraient.

Son âme mourrait à petit feu mais elle était prête à persévérer. Après tout ce n’était pas cher payer pour sa vie non? Que pouvait-il bien lui arriver de pire?

La réponse ne se fit pas attendre longtemps.
Quelques mois après l’incident de la salle de bain, le père d’Elsa finit finalement par avoir vent des horreurs que subissait sa fille.
Un jour où il est rentré tôt des champs, il entendit dans les couloirs les servantes en parler. Il apprit que le garçon et le noble avaient abusé de la jeune fille. Naturellement il a été fou de rage. Il se précipita immédiatement au grenier où il attendit la venue de la nuit en compagnie de quelques bouteilles. Quand la journée des servantes fut finit et que la mère et la fille rentrèrent au grenier, l’enfer se déchaîna sur elles.


Dans un premier temps, le père ivre mort, battu sa femme presque jusqu’à la mort, l’accusant de lui avoir caché toutes ces histoires.
Ensuite, en tant que champion de la bassesse humaine, il raisonna que ce n’était pas juste que le noble et son fils puissent user de sa fille comme çà et surtout avant lui! Il considéra que c’était son droit en tant que père de faire ce qu’il voulait de sa fille. Et vous imaginez la suite…
Sous les yeux des frères et de la mère qui gisait sur le sol un peu plus loin en train de se noyer dans son sang, le père saisit Elsa et la viola à son tour.

Comment décrire ce qu’elle ressentit pendant l’heure qui suivit? Se faire violer par son propre père? Indescriptible.

Comme si l’état des choses n’était pas assez horrible comme çà, le plus grand des frères voulu prendre part dans la chose. Il s’approcha vicieusement mais s’est prit une baffe monumentale de la part du père qui voulait tout garder pour lui. Avertis par cet échange et habitués de se faire taper par leur père, aucun des autres frères ne tenta quoi que ce soit.


Après cet événement Elsa tomba dans une dépression profonde.
Pour la première fois elle se laissa faire et ses agresseurs profitèrent d’elle allègrement. Plus rien n’avait d’importance à ses yeux. La vie ne valait plus la peine d’être vécue. Elle traversait ses journées tel un automate, ses jours étaient aussi sombres les uns que les autres. Elle comptait vivre sa vie et en finir. Elle pensa plusieurs fois à s’évader mais la fuite n’était pas plus une option qu’auparavant.
Combien de jours mettraient-ils à la retrouver? Un? Deux?
Combien de temps survivrait-elle hors de la ville, seule? Une semaine au mieux!
Non, son chemin était tracé. Elle allait rester ici et continuer à subir tout ce qu’elle subissait.
Elle resterait là puis un jour elle mourrait.

Sa condition était devenue plus facile à accepter maintenant qu’elle était morte à l’intérieur.
Était-ce là les mêmes émotions que le père avait ressenties quand il avait été viré de l’école de chevalerie?
Que celles de la mère quand elle réalisa que son mari ne serait jamais le noble guerrier duquel elle était tombée amoureuse?

Peu importe…


La situation changea à nouveau quand le manoir se rendit compte qu’Elsa était enceinte.
Pour la première fois les nobles et les paysans agirent en unisson.
Dire que le doute planait sur l’identité du père était un euphémisme à ce stade et aucun des deux partis ne voulait d’enfant supplémentaire.

Les pauvres en avaient déjà beaucoup trop et les riches n’avaient que faire d’un bâtard qui nuirait gravement à leur réputation. Quand le ventre d’Elsa grossit suffisamment, elle fut battue à nouveau et obligée de livrer fausse couche. Quand ils eurent finit avec elle, ce n’était pas un bébé qu’elle avait dans les bras mais de la bouillie!

Bizarrement, l’événement terminé, aucun des impliqués ne changea d’attitude et les harcèlements sexuels continuèrent de plus belle.

Seule Elsa avait tiré une bonne résolution de cette affaire.
Lors de toute cette histoire elle n’avait eut aucun choix, aucune parole, elle s’était contenter de subir, comme toujours.
Mais elle en avait marre.
Tenir comme çà dans ses mains, les restes de SON enfant!
Son esprit revint du pays des morts et elle commença à comploter.
Elle allait se venger, se libérer!
Au diable le joli manoir, au diable les liens familiaux!
Petit à petit elle s’arrangea pour travailler de plus en plus dans la bibliothèque du manoir.
Quand elle était sure que personne ne risquait de la voir ou de l’interrompre, elle lisait les ouvrages de grands botanistes, à la recherche de la clé qui lui rendrait sa liberté.

Un an plus tard, elle était enfin prête à mettre son plan en action, à s’émanciper.


A 15 ans donc, elle avait finalement apprit tout ce dont elle avait besoin, sur les poisons comme sur le monde au dehors des Contre-Forts de Crystal.

Elle allait s’échapper et se rendre en Anauroch, un endroit où, elle avait lu dans un livre, tout le monde pouvait trouver du travail et faire sa vie. Cette contrée était loin du manoir, loin de toute cette folie! Si elle arrivait à se débarrasser de ses maîtres, personne ne la chasserait aussi loin, elle serait libre! Elle hésita longtemps sur cette décision, mais il lui était devenu clair désormais que, ces hommes vivants, jamais elle ne connaîtrait la paix! C’était donc eux ou elle!

Un grand avantage du poison est qu’il est subtil, il n’a pas besoin de force, ni de courage, une arme parfaite pour la pauvre petite Elsa. Personne au manoir ne se doutait de rien en la voyant trimbaler telle ou telle plante. Elle n’eut qu’à attendre le bon moment.

Et le moment arriva!


Une occasion parfaite! Un coup de chance après tant d’années de malheur!  

Cet après midi là, elle était chargée de la nourriture. Il n’y avait qu’elle et sa mère dans la cuisine pour préparer le repas des nobles qui allaient dîner bientôt. Elsa tendit la main au dessus de la marmite et de son contenu qui bouillait sur le feu. Elle ferma les yeux et lâcha ce qu’elle avait dans la main. Pendant que les pétales toxiques de la fleur qu’elle avait choisie tombaient dans le récipient, elle prit une grande aspiration.

Elle se sentait légère, rafraîchie, comme si une bourrasque de vent traversait la cuisine pour elle seulement et qu’elle la poussait vers l’avant, vers la liberté!

Il n’y avait pas de retour en arrière maintenant!

Avant de quitter la cuisine avec la nourriture, elle dissimula un couteau dans son uniforme pour bonne mesure. Il n’y avait pas moyen de savoir comment les choses allaient se déroulées à partir de maintenant!

Quand la famille des nobles se réunit dans la grande salle à manger, c’est le plus naturellement du monde qu’Elsa et sa mère servirent la nourriture empoisonnée.
Elsa resta dans la pièce juste assez longtemps pour vérifier que chaque noble avait avalé au moins une bouchée.
Une fois ce détail réglé, elle quitta la salle discrètement et se rendit au grenier pour récupérer le balluchon qu’elle avait dissimulé dans un coin bordélique du domicile familial.

En ouvrant la porte elle remarqua à sa grande surprise que son père était dans la chambre.
Il était assis sur un des matelas, en train de picoler comme d’habitude.
Elsa tenta de traverser la pièce sans lui prêter attention, elle avait juste à récupérer ses affaires et à se casser.
Mais pour ce faire elle devait passer au dessus du matelas sur lequel il était pour atteindre la cachette avec ses provisions.


Mais cela aurait été trop beau et trop facile.

Dans un geste prédéterminé par le destin, son père l’attrapa au moment où elle passait à coté de lui et la tira sur lui.
Elsa perdit l’équilibre et tomba sur l’homme qui s’était au passage allongé confortablement, prêt à passer aux choses sérieuses.
Elsa qui s’était affalée complètement sur l’homme se redressa lentement.
Le père avait les yeux écarquillés et une expression de douleur fixée sur le visage.
Elsa regarda ce visage quelques secondes.
Des gouttes, non, des larmes tombèrent sur le visage du père.
Il ne comprenait pas ce qui lui était arrivé, Elsa elle ne comprenait pas pourquoi ils en étés arrivés là.

Elle serra sa main autour du couteau et l’enfonça d’avantage dans le cœur du père tout en le tournant.
C’est comme çà que cet homme laissa son dernier souffle puant l’alcool, sous sa propre fille.
Elsa se releva en laissant le couteau sur le torse de l’homme. Elle ne comprenait pas pourquoi mais elle était prise d’émotion et ses larmes n’arrêtaient pas de couler.


Elle sortit le balluchon de sa cachette et se dirigea vers la porte pour quitter à jamais ce lieu horrible.
Alors qu’elle allait poser la main sur la poignet de la porte, celle-ci s’ouvrit violemment et la frappa de plain fouet.
Sa mère rentra dans la chambre affolée et dans tous ses états.
Elle ne remarqua rien de ce qui venait de se produire dans la pièce.
Tout ce qu’elle savait c’était que les maîtres venaient de changer de couleur et de clamser juste après avoir finit leur repas!

Elle commença à lui crier dessus.
Elle lui donna un coup de genou au ventre qui l’a fit lâcher le baluchon et une gifle mémorable qui la projeta sur son père mort.  

La mère était furieuse!
A cause des conneries de la fille ils allaient êtres jetés dans la rue ou pire encore exécutés pour meurtre!
Elle s’approcha rapidement de sa fille et continua de lui donner des coups de pieds alors qu’elle était encore ventre sur le cadavre.
Surprise que son mari ne réagisse pas à tout ce bordel elle lui gueula dessus aussi, dans l’espoir d’avoir une réaction de sa part.
Exaspérée par sa passivité, elle le regarda avec plus d’attention et finit par remarquer la tache rouge grandissante sur sa poitrine.

" Oh mon Dieu! "

Horrifiée elle posa les mains sur sa bouche.

Elle fit mine de se retourner et commença à crier "gardes".
Elle allait sortir de la pièce en courant mais, Elsa attrapa son bras qui traînait derrière elle, juste avant qu’elle ne puisse s’éloigner.
La fille la tira de toutes ses forces vers elle ce qui fit la mère se retourner pour lui faire face.
C’est précisément à ce moment là qu’elle fut poignardée au front.

Un jet de sang éclaboussa le visage d’Elsa qui fit un pas en arrière.
Sa mère, avec le couteau toujours dans le front, tomba à genoux puis à plein ventre, morte elle aussi.  

A la vue du cadavre de sa mère, un poids quitta la poitrine d’Elsa et elle put respirer plus facilement que jamais!
Ce n’est pas pour autant qu’elle avait arrêté de pleurer mais il était devenu impossible de distinguer si c’était des larmes de joie ou de tristesse…

Elle récupéra son balluchon et cette fois réussit à sortir de la pièce sans problème.

C’est pendant qu’elle descendait l’escalier que le destin décida de se mettre au travers de sa route une fois de plus.
Au pied de l’escalier elle tomba sur ses cinq frères qui la regardèrent comme si elle était tombée du ciel.
Dans toute cette agitation et avec ses émotions déchaînées, elle n’avait pas calculé tout le sang qu’elle avait sur ses vêtements et sur son visage. Quand elle comprit la source de leur étonnement, un sourire s’afficha mécaniquement sur ses lèvres. Elle leur fit un "au revoir" de la main et tenta de passer entre eux pour quitter le manoir.
Les frères ahuris la laissèrent s’en aller, ils ne saisissaient pas encore la totalité de la situation.
Ils venaient de rentrer du travail et tout ce qu’ils savaient c’était que le manoir était extrêmement agité pour une raison ou une autre.


Un d’eux, le plus futé, eut le bon sens de monter rapidement jusqu’à la chambre où il trouva les cadavres des deux parents. Il cria immédiatement à ses frères d’arrêter Elsa, de l’attraper et de la ramener. Il leur dit qu’elle avait tué leurs parents. Les frères s’exécutèrent et la rattrapèrent de justesse alors qu’elle allait ouvrir la porte arrière utilisée par le personnel. Elsa s’est débattue comme jamais. Une fois de plus elle ne comprenait pas!
Ses frères savaient comment elle avait souffert, ils étaient là! Ils avaient vu plusieurs fois! Eux aussi étaient battus par leurs parents! Eux aussi devaient les détester!

Pourtant, au lieu de la laisser partir, ils la traînèrent de nouveau jusqu’au grenier et la jetèrent dans la pièce qu’ils fermèrent ensuite.
Deux d’entre eux restèrent de l’autre côté pour bloqué la porte pendant que les autres étaient partis chercher les gardes. L’ironie du sort voulait qu’elle soit toujours du mauvais côté de cette porte.

Cette pièce était vraiment l’enfer sur terre.

Quand elle voulait s’y réfugier on l’enfermait dehors, quand elle voulait la quitter on l’emprisonnait dedans.
Pourquoi diable tout allait aussi mal?

Bientôt elle allait être arrêtée pour le meurtre des nobles et de ses parents…
Il n’y avait nul doute qu’elle serait exécutée pour cela. Cette pensée la fit pleurer de plus belle. Tout sauf çà!
Elle avait tolérer tout çà juste pour vivre!

Elle en tolérerait plus encore s’il le fallait! Mourir maintenant était hors de question!

Elle renversa son père décédé sur le sol et retira avec violence les draps sales qui couvraient le matelas de fortune. Elle les enroula autour de ses mains à fin de s’en faire une protection puis elle monta sur un tabouret qu’elle plaça devant l’une des petites fenêtres circulaires du grenier. Elle brisa la vitre avec l’aide de ses nouveaux gants et se hissa au niveau de l’ouverture créée. La fenêtre était très petite, la seule raison pour laquelle elle réussit à la traverser était son manque de nutrition régulier. Si mourir quotidiennement de faim a jamais été une bénédiction, ce fut ce jour là.


Elle se retrouva sur le toit du manoir, 3 étages au dessus du sol. Il y avait très peu de prises et aucun moyen de descendre. Désespérée elle chercha une alternative, elle regarda de tous les cotés mais en vain. Si elle attendait là elle allait mourir à coup sur. Si elle sautait…

Elsa joint ses mains en prière et fit un vœu de tout son être.
Elle savait que s’était égoïste, elle savait que c’était insensé et que s’était impossible.
Mais ce vœu était tout ce qui lui restait et sa meilleure chance.
Elle souhaita voler. Voler et atteindre l’horizon…

Terrorisée et toujours entrain de prier de toutes ses forces, elle se jeta dans le vide.

Evidemment son vœu ne fut pas exhaussé et elle fit connaissance avec le sol devant le manoir.
La chute lui brisa complètement les deux jambes et ce à plusieurs endroits. Si elle pouvait crier, la ville entière l’aurait entendue. Le choc passé elle s’évanouit à cause de la douleur.


Quand elle se réveilla le lendemain, elle était dans une pièce sombre, froide et humide. Elle essaya de bouger et fut confrontée à une terrible douleur qui lui rappela ses mésaventures de la veille.
Elle remarqua grâce au feu des quelques torches qui éclairaient l’endroit qu’elle était menottée et que ses liens étaient attachés au mur de pierre derrière elle. Devant elle il n’y avait que les barreaux de sa cellule. Nul besoin d’être un génie pour comprendre qu’elle avait atterri dans les cachots du Contre-Fort de Crystal.

Elle se lamenta silencieusement sur son sort pendant plusieurs heures. Après un bon bout de temps, un homme qui avait tout l’air d’un officier vint lui parler à travers les barreaux.

" J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour toi petite! "

Elsa ne voulait pas l’entendre mais elle n’avait pas le choix…

C’était l’heure de son verdict!

" La mauvaise est que tu vas être exécutée ce soir même pour le meurtre de… Je sais plus, bref de tous ceux que tu as tués! "

Voilà, c’était la fin, le sort en été jeté. Elsa baissa la tête et fixa le sol.

" La bonne nouvelle… Hehe! C’est que tu es mignonne et que donc on ne va pas t’exécuter! "

Elsa retrouva instantanément goût à la vie, elle fixa l’homme d’un regard interrogateur. Par quel miracle allait-elle échapper à son triste sort?

" Normalement je ne te dirais rien de tout çà, par peur que tu ne le répète, mais il semblerait que dans ton cas ça ne risque pas d’arriver! Haha!

Moi et mes potes de la garde avons un petit arrangement avec quelques marchands qui passent par là de temps en temps. Il se trouve qu’ils sont souvent intéressés par les jolies filles dans ton genre! Notre accord consiste à les fournir en prisonnières, contre quoi ils nous fournissent en or, épatant n’est ce pas?

Tout le monde ici mentira au sujet de ton exécution… Ils diront tous qu’ils t’ont vu te faire décapiter. Si tu sais ce qui est bon pour toi tu diras la même chose… Oh, suis-je bête, tu ne peux pas parler! Tu pars d’ici ce soir! Réjouis-toi gamine! "

Elsa n’avait pas compris sur le moment la totalité du discours de l’homme.
Tout ce qu’elle avait compris c’était qu’elle allait s’en tirer vivante et elle en remerciait les dieux!

Ce n’est que le soir venu qu’elle réalisa que sa nouvelle situation n’était que de très peu plus enviable à la dernière.

En plein milieu de la nuit, elle fut réveillée par le grincement des barreaux qui signalaient l’ouverture de sa cellule.
Dans la pénombre et mal réveillée, elle n’a pas put distinguer les ombres qui sont rentrées pour la libérer.
Ils ouvrirent les menottes avec les clés et une fois la fille libérée, ils l’ont levée et cachée dans un gros sac.
Le choc du déplacement et les coups qu’elle se prit une fois dans le sac ont vite fait de la réveillée avec ses jambes cassées.

Une fois de plus elle aurait hurlé à mort.

Le sac fut fermé, ce qui finit par lui causer un manque d’oxygène au bout d’un moment.
Avant qu’elle ne perde connaissance elle comprit que ses kidnappeurs essayaient de quitter furtivement les Contre-Forts de Crystal.
Elle n’avait jamais imaginé que ce serait comme çà qu’elle quitterait cette ville mais dans son désespoir absolu tout était bon à prendre!


Quand elle se réveilla, elle était à nouveau dans une cage, plus petite cette fois-ci et sur une charrette.
Dans la même charrette il y avait deux autres filles qui n’avaient pas l’air d’être dans un état bien meilleur qu’elle.
Il y avait aussi d’autres charrettes avec d’autres cages et d’autres filles devant et derrière celle où elle se trouvait.
C’est comme çà que ce type particulier de marchands opéraient le transport de leurs biens.

Les deux filles dans la charrette commencèrent à discuter et lui adressèrent même la parole à un moment.
Elsa réussit, quoique avec un peu de mal, à leur faire comprendre qu’elle était muette, après quoi elles continuèrent leur discussion à deux.

Il y avait Laura, une voleuse rousse qui avait surestimé ses capacités et avait tenté de piller un endroit bien trop gardé et Alexandra, une petite blonde chétive qui se voulait chef révolutionnaire. Elles restèrent dans ces cages pendant tout le voyage qui dura plusieurs jours et ce sous un soleil intolérable. Il n’y avait que quelques rares pauses sur la route pour leurs différents besoins et certaines tentèrent de s’échapper mais en vain car à aucun moment il n’y a eut de ville ou village en vue. Les "commerçants" connaissaient bien les chemins à prendre pour faire circuler les filles son attirer l’attention et en évitant les routes surveillées.

Éventuellement ils arrivèrent à leur nouvelle maison, une maison close.


Les filles ont étés lavées, examinées en profondeur, "habillées" et présentées au public.
La situation était encore plus accablante pour Elsa qui avait toujours les jambes complètement pétées.
Elle a été connue comme la fille "sac à patates" dans l’établissement.

Le pire c’est qu’il y avait toujours des clients à qui ça convenait parfaitement.

Pendant ses années au bordel, Elsa put voir certains des pires aspects de l’humanité… et elle a subit beaucoup de choses.
Bien qu'aucune partie de ce passage de sa vie ne fut plaisante, le début fut de loin la période la plus horrible.
La douleur de ses jambes la faisait incroyablement souffrir, chose que ni les clients prenaient en compte pendant l’acte, ni ses patrons.
De plus, comme à son habitude elle faisait de son mieux pour résister et se débattre ce qui lui causait de nouveaux ennuis et plusieurs viols par jour.

Evidemment, une fois de plus, elle se faisait aussi battre en fin de journée quand ses patrons apprenaient son insubordination.

La seule chose qui lui permit de survivre à cet enfer fut qu’elle se lia d’une amitié profonde avec Laura, la fille qui était dans la même charrette qu’elle quand elles avaient étés enlevées des cachots du Contre-Fort de Crystal. Cette fille est devenue sa première et unique amie. Un être avec qui elle se sentait en confiance, en sûreté.

Un an plus tard, sa condition ne s’était en rien améliorée.
Le seul changement était qu’elle avait finit par devenir plus obéissante pendant ses séances bien qu’au final ce n’était que pour mieux tromper ses patrons.
Elle avait désormais  passé assez de temps là-bas pour savoir comment fonctionnait la sécurité de l’endroit.
Il faut dire que le cartel qui gérait l’établissement était très au point, aucune des filles n’avait jamais réussit à s’en échapper.
Celles qui persistaient trop dans leurs efforts rencontraient même une fin tragique qui dissuadait leurs camarades de tenter quoi que ce soit.

Beaucoup d’elles avaient complètement accepté leur sort. Elles savaient qu’il n’y avait pas d’alternative et elles préféraient de loin cette vie à la mort qui leur avait été promise dans leurs prisons respectives.

Mais pas Elsa.


Elle, elle aspirait encore à la liberté, plus que jamais.

Son amitié avec Laura l’avait convaincue qu’il y avait une vie meilleure quelque part et elle allait la trouver!

Avec Laura elles avaient commencé à planifier leur évasion.
Elles allaient voler autant d’or que possible et fuir le bordel avec l’aide d’un des clients réguliers de Laura qui en était tombé amoureux et qui voulait la libérer.
Cependant, avant de pouvoir tenter quoi que ce soit, Elsa devait récupérer l’usage de ses jambes.
D’où sa soudaine acceptation des règles et son nouveau "enthousiasme" pour son travail.

Ça a prit un an de plus mais, à ses 16 ans, les propriétaires d’Elsa décidèrent qu’elle était assez digne de confiance pour récupérer l’usage de ses jambes.

Enfin… Il y avait çà et le fait qu’elle rapportait beaucoup moins que les autres...

En effet, déjà que sa profession ces dernières années n’était pas la plus honorable, en plus de çà elle devait vivre avec la honte d’être la pute la moins cher du bordel, ceci découlait évidemment de son handicap.
Les patrons souhaitent désormais l’utilisée au maximum de son potentiel, après tout elle était très belle et elle pouvait rapporter bien plus!

Aussi paradoxale que cela puisse paraître, pour Elsa ça a été perçu comme un coup de chance car maintenant elle pouvait enfin quitter cet enfer!

Grace au soigneur embauché par les proprios, elle avait complètement récupéré l’usage de ses jambes.
C’était la première fois depuis très longtemps qu’elle pouvait les bouger sans avoir mal.
Il y avait eut des jours où elle avait pensé qu’elle ne remarcherait plus jamais.

Ces ténèbres étaient loin derrière elle maintenant.


Un soir, après les heures de service, Elsa et Laura usèrent de leurs charmes pour séduire les gardes postés aux sorties de l’établissement.
Eux qui normalement étaient de marbre à toute tentative dans le genre, bien trop entraînés et expérimentés, ne réussirent pourtant pas à résister à l’attaque combinée des deux filles.

Il faut dire qu’elles étaient vraiment sublimes dans leurs petites tenues et qu’il n’y avait pas un homme sur Haerii qui aurait fait autrement à leur place.
En plus de leur beauté divine, elles avaient quelque chose qui poussait les gens à les trouver sympathiques, à leur faire confiance. Avec l’appât de jolies promesses, elles attirèrent les deux hommes dans les chambres de luxe de l’établissement. Elles avaient choisit leur moment pour que çà tombe un soir où les patrons étaient à l’étranger en voyage d’affaire, ceci permettait aux gardes d’êtres un peu plus à l’aise et plus susceptibles de les suivre vu qu’ils ne risquaient pas de se faire engueulés.

Ils savaient que leurs confrères étaient toujours opérationnels donc il ne devrait pas y avoir de problèmes s’ils s’éclipsaient quelques instants… Ce n’est pas tout mais s’était une vraie torture de voir toutes ces filles sans jamais pouvoir y toucher! Les jolies promesses se transformèrent en de jolies choses qui furent arrosées avec beaucoup de vin. Vin auquel Elsa avait prit le soin d’ajouter quelques ingrédients supplémentaires pour en faire un solide somnifère. Elle remercia Dieu d’avoir étudié les poisons quand elle était au manoir. Sans çà, leur escapade aurait été bien plus difficile!

C’est très méthodiquement qu’elles répétèrent le processus pour chaque paire de gardes, les emmenant à chaque fois dans une nouvelle chambre et cachant leurs camarades endormis pour éviter que quelqu’un ne sonne l’alerte.

Elles étaient tellement bonnes à leur petit manège que d’ici 3 heures du matin elles avaient écoulé le stock de gardes.

Prendre les clés du coffre de leur chef endormi était un véritable jeu d’enfant.
Les mains pleines de sacs de dormns, elles se faufilèrent à travers les bâtiments du village dans lequel était situé l’établissement.
Au bout du village, elles trouvèrent comme convenu l’amant de Laura.

Il avait préparé un chariot et il était dessus, prêt à partir.

Il tendit la main à Laura pour l’aider à monter. Ils prirent ensuite les sacs avec le fric des mains d’Elsa pour la débarrassée à fin qu’elle puisse monter également. Du moins c’est ce qu’elle avait cru…


Après s’être penchée une dernière fois pour installer l’ultime sac de fric, Laura se releva avec un pistolet en main.
Affichant un sourire sadique, elle tira une balle dans la jambe gauche d’Elsa qui refusait de croire ce qui était entrain d’arriver.
Une douleur bien trop familière à sa jambe lui indiqua que tout ceci était bien réel.

Laura lui ria en pleine figure et lui révéla extasiée qu’elle n’avait eu besoin d’elle que pour emporter plus d’argent.
Maintenant elle pouvait mourir au bordel!

Incapable de crier pour l’insulter, Elsa se contenta de lui faire des signes pas très catholiques, ce qui au final ne servit à rien sauf à raviver les rires de Laura. Son amie, son être le plus cher venait de lui faire un mémorable coup de pute!

Comme si la blessure et la trahison n’étaient pas suffisantes, le coup de feu avait probablement réveillé tout le village. Dans très peu de temps elle se ferait rattraper et là, elle serait vraiment dans la merde!

Cette fois personne ne la sauverait de la mort…

Non, elle n’allait pas abandonner!
Pas après tout ce qu’elle avait vécu!
Elle allait enfin vivre libre!

D'après le peu de choses qu’elle savait sur le village, il y avait une écurie pas loin de là où elle se trouvait.
Elle s’y rendu aussi vite qu’elle pouvait, traînant sa jambe blessée qui laissait des traces de sang sur le sol.
Le village commençait à s’animer autour d’elle, Elsa baignait dans des sueurs froides.
Elle arriva à destination et essaya d’ouvrir la porte de l’étable mais sans succès, elle était fermée à clé.
Son esprit était troublé, elle n’arrivait pas à penser clairement.
Elle contourna le petit édifice et trouva une fenêtre qu’elle put briser pour s’y introduire.  

Une fois à l’intérieur elle put remarquer que tous les animaux étaient comme leurs maîtres: réveillés et agités.
Elle n’était jamais encore montée à cheval… enfin... l’animal quoi!
Commencer avec un déjà effrayé par le coup de feu et l’agitation en plein milieu de la nuit n’était pas une bonne idée.
Elle chercha et trouva le plus calme d’entre eux et le sortit de son lit de pailles.

Il n’était pas sellé, tant pis, elle devrait faire avec. Elle monta dessus tant bien que mal et se démerda pour le faire défoncer la porte avec ses sabots, après quoi tous les deux disparurent dans les ténèbres de la nuit.

Elsa passa la nuit à galoper à travers des contrées dont elle ignorait tout.

Elle ne savait pas exactement où était le village qu’elle venait de quitter et elle savait encore moins vers où elle se dirigeait.
Son seul indice était qu’elle était en Illusia. Rien que çà suffisait à lui donner espoir, avec un peu de chance elle tomberait sur quelqu’un qui pourrait la diriger vers l’Aunoroch, son rêve de toujours.

Le voyage était horrible, la nuit était froide, sa jambe la tuait à cause du cheval. Au moins le sang s’était arrêté de couler… Elle avait aussi énormément de mal à contrôler sa monture qui du coup allait un peu où elle voulait. Elsa devait déjà faire d’énormes efforts pour réussir à rester dessus.

Au bout d’un moment l’animal arrêta sa course folle et se contenta d’avancer plus lentement, il commençait à fatigué. Elsa qui elle aussi était arrivée à ses limites, s’assoupit sur son dos et fit un sommeil lourd sans rêves. Elle se réveilla le lendemain par une chaleur accablante. Il lui fallut quelques secondes pour se remémorer les événements de la veille et pour reprendre ses repères. Son cheval avait continué d’avancer toute la nuit et l’avait emmené dans un vaste désert. Elsa regarda de tous les cotés à la recherche d’un signe de civilisation ou d’un indice qui indiquerait la fin des dunes de sable mais sans succès. La situation était grave! Blessée, avec une monture épuisée et ni eau ni nourriture au milieu d’un désert… Sans oublier qu’elle n’avait aucun moyen de le naviguer.

Une chose lui était claire, rester là à rien faire ne l’aiderait en rien.
Elle remotiva son cheval qui recommença à marcher après une longue pause qu’il avait fait pendant le sommeil d’Elsa.
Au fur et à mesure que le soleil se levait dans le ciel, la chaleur devenait de plus en plus pire.
Elsa qui était en bien mauvais état ne put s’empêcher de s’évanouir.

Elle fut réveillée brutalement quand elle tomba du cheval qui commença à galoper.
Après avoir récupéré ses sens et avoir nettoyé son visage du sable qu’elle venait d’avaler, elle put remarquait que son cheval l’avait laissé tomber pour foncer droit dans l’eau d’un Oasis. L’idée de se baignée elle-même dans l’eau salvatrice ne lui déplut point!

Elle essaya de se lever mais elle retomba immédiatement dans le sable. Sa blessure était probablement plus mauvaise que ce qu’elle avait jugé la veille. Elle rampa jusqu’au bord de l’eau et s’y pencha pour se rafraîchir.
Elle en but un peu puis elle y plongea sa tête, la sensation était tout simplement géniale.

Le bonheur ne dura pas longtemps, avant encore qu’elle n’ait le temps de retirer la tête de l’eau, elle fut violemment tirée vers l’arrière.
Elle se retourna et vit le visage de son agresseur. Un homme dans la quarantaine, barbu et sale. A son réveil, elle avait focalisé toute son attention sur son cheval et sur l’oasis, au point où elle n’avait pas remarqué qu’elle n’était pas la seule à s’y être arrêtée. Il y avait aussi un groupe d’une quinzaine d’hommes, tous similaires plus ou moins à celui qui la tenait maintenant. C’est à sa grande horreur qu’elle découvrit rapidement qu’il s’agissait de bandits. Naturellement ils se sont fait un plaisir de s’occuper d’elle… un par un. Elsa maudit les bandits et son sort. Quand les viols cessèrent, elle fut attachée à la selle d’un cheval et fut traînée dans le sable ardent. Comme si son cul n’avait pas assez mal comme çà…


Quelques jours plus tard, ils arrivèrent dans une ville du Nord d’Illusia où Elsa fut à son grand désespoir à nouveau vendu à la prostitution.
Pire encore, cet endroit était bien moins luxueux que le dernier et cela se reflétait bien sur la clientèle. Après avoir vu tous ses plans tomber magnifiquement à l’eau, après avoir été trahie encore et encore, après avoir risqué sa vie pleins de fois pour revenir toujours au point de départ, Elsa s’était résolu à passer le restant de sa vie là-bas. Elle n’avait jamais eut de chance de sa putain de vie! Pourquoi diable cela changerait il maintenant? Pourtant elle n’y resta que 2 ans. L’endroit était moins bien gardé que l’autre mais ici les mains des filles étaient menottées. Les mains oui mais pas les jambes, elles devaient rester grandes ouvertes pour accueillir les clients…

Les patrons s’étaient contentés de leur attacher un poids à l’une d’elles, pour être bien sûrs qu’elles ne puissent jamais s’échapper. Vu qu’elle ne croyait plus en rien et qu’elle avait à moitié perdu l’usage de sa jambe, Elsa n’essaya pas de leur prouver qu’une évasion restait possible. Pour une fois, c’est les patrons qui cherchèrent à s’en débarrasser! Ils découvrirent pendant l’examen médical annuel des putes qu’Elsa était atteinte d’un grand nombre de maladies incurables et sexuellement transmissibles. Elle leur était devenue inutile. De son coté la fille s’était effondrée en pleurs, après toutes ces merdes qui lui étaient arrivées, elle ne pensait pas qu’il pouvait y avoir pire mais voilà que maintenant les médecins ne lui donnaient plus que 5 ans à vivre.

Dans un effort de la part des patrons de maximiser le fric qu’elle pouvait leur rapporter, elle fut vendue mais en tant qu’esclave cette fois-ci!

Pendant un an, elle œuvra comme un chien pour tel ou tel maître. A force de changer tout le temps de propriétaire sans jamais trop comprendre pourquoi, elle finit par se retrouver dans le manoir d’un noble de Psarosoupa, loin dans le Nord de Daena.
Ce manoir était dans la campagne, à l’écart de plusieurs villages que son propriétaire était supposé surveiller.
Le noble, le seigneur Kolokithis n’était pas un paragon de l’éthique mais il n’était pas mauvais pour autant. Il traitait ses esclaves et son peuple plutôt bien et il était très apprécié et respecté de ses hommes.

Au début, Elsa n’était guère réjouit à l’idée de servir à nouveau un noble qui en plus habitait un manoir comme celui qu’elle avait passée son enfance à essayer de fuir. Mais au final elle s’était dit que cela compléterait le cercle. Elle avait été née dans un endroit comme celui-ci et visiblement elle y crèverait aussi. Après un an de servitude dans cet endroit, à ses 20 ans donc et 3 ans avant que ses maladies ne la terrasse, elle réussit à se rapprocher du noble. Une fois de plus elle utilisa son charme pour séduire l’homme et devenir sa favorite, ce qui lui permit d’échanger du sexe contre moins de labeur et une vie plus facile.

Elle passait désormais ses nuits avec le seigneur dans sa chambre et elle ne quittait plus la pièce qu’en de rares occasions. Elsa avait finit par bien adaptée à sa nouvelle situation et n’avait pas de plaintes à rester comme çà jusqu’à la fin de ses jours.


Une fois de plus le destin en avait prévu autrement, tout ceci changea soir d’hiver.

S’était une nuit comme les autres, les hurlements du vent et la pluie battante à l’extérieur du manoir masquaient bien les cris qui s’échappaient de la chambre à coucher.  Les deux protagonistes étaient encore dans l’acte quand les volets donnant sur la terrasse s’ouvrirent brusquement pour laisser apparaître un homme vêtu de noir.

Sans crier gare, ce dernier fonça vers le lit et trancha la gorge du noble qui désemparé et en mauvaise posture ne put se protéger. Elsa qui était encore sur le seigneur tenta de s’échapper mais dès qu’elle fut retournée elle se prit un grand coup dans la tête et tomba dans les pommes. Elle fut réveillée bien plus tard par des cris et des frappements à la porte de la chambre. Il semblait que les hommes de Kolokithi avaient finit par se douter de quelque chose et ils venaient vérifier que leur seigneur allait bien. L’assassin de l’homme n’était évidemment plus dans la pièce quand ils ont finit par briser la porte. Il n’y avait qu’une Elsa nue est complètement paniquée. Dieu sait qu’elle essaya d’expliquer ce qui s’était passé mais la rage des hommes du noble et son mutisme rendirent la chose impossible. Tout le monde était certain que c’était elle qui l’avait tué, ainsi elle fut arrêter pour son meurtre et emmenée dans l’unique cellule d’un petit village côtier situé près du manoir. L’endroit où elle subit la pire surprise de sa vie.

Elsa se retrouva dans une pièce sans aucune fenêtre, sans aucune lumière naturelle, éclairée que de deux malheureuses torches accrochées aux murs.  Une pièce humide et froide, faite d’épaisses briques couvertes de mousse verte. Une pièce qui puait le sang et la mort. Elle était toujours nue et ses membres étaient attachés et étirés par des chaines de tous les cotés, forçant son corps à prendre la forme d’un X et la laissant complètement vulnérable. Elle dut attendre comme çà un jour entier, sans nourriture ni boisson.

L’arrivée dans la pièce de l’officier qui devait lui servir de juge la réveilla. C’est avec horreur et colère qu’elle réalisa que s’était quelqu’un qu’elle connaissait bien! Elle tenta de se défaire de ses liens mais s’était vraiment sans espoir.


L’homme qui venait de rentrer dans la pièce était le plus grand de ses frères. L’homme n’en croyait pas ses yeux! Il laissa échapper un long cri de surprise pendant qu’il avait un sourire jusqu’aux oreilles! Il fit ses salutations tout en s’approchant pour prendre le visage de sa sœur dans sa main.

Carl : " OOOOOOOoooooh! Mais qui voilà! Qui aurait put imaginer qu’on se croiserait un jour ici petite sœur? J’avais abandonné l’espoir de te revoir un jour! On te croyait morte! Imagines à quel point je suis surpris de voir que non seulement ce n’est pas le cas mais qu’en plus tu continues à t’amuser en tuant des nobles? Tu n’apprendras donc jamais… "

Ses yeux parcoururent avec appétit le corps de sa sœur.

Carl : " Mais c’est que tu as bien grandit depuis la dernière fois qu’on s’est vu! Ca tombe bien car on a beaucoup de bon temps à rattraper tous les deux… Comme père te monopolisait toujours, je suis resté sur ma faim moi à l’époque! Personnellement je vais être plus que content de rétablir le tir! Haha! "

Ses mains commencèrent à descendre le long du corps d’Elsa, ce qui lui valu à lui un cracha en pleine gueule et à elle une gifle monumentale suivie du pire viol qu’elle ait jamais souffert.

Une heure plus tard, Carl était satisfait de son affaire et décida de passer à autre chose. Il tira près d’Elsa une table roulante sur laquelle étaient entreposés divers outils de torture.

Carl : " Et maintenant, on va passer au passage le moins marrant. Enfin, pour toi! Dans un premier temps je vais m’occuper de tes jolies mains! Je ne voudrais pas que quelqu’un apprenne ce qui vient de se produire ici! J’ai reconstruis ma vie ici tu sais. J’ai une femme et deux gosses. "

Il était désormais très calme et parlait sur un ton neutre, comme s’il n’en avait rien à foutre ce qu’il faisait et de la douleur qu’il infligeait à sa propre sœur. Il commença par un grand classique, il arracha les ongles des mains et des pieds avec une pince. Ensuite, il prit une petite lame de rasoir et tailla dans la chaire ainsi exposée. Après l’avoir bien tailladé il versa amplement du jus de citron sur les plaies avant de donner à chaque doigt un solide coup de marteau.  Ensuite il tordit manuellement les doigts de la jeune fille phalange par phalange, faisant prendre à ses mains des formes impossibles et inhumaines. Il reprit ensuite le marteau et brisa complètement tous les os de ses deux mains.

Elsa se tordait de douleur pendant tout le processus. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir la bouche grande ouverte malgré le fait qu’aucun son ne pouvait en sortir. Malheureusement pour elle ceci donna une nouvelle idée à son tortionnaire. Ce dernier enfila une paire de gants en cuire et tenta de forcer l’ouverture de la bouche d’Elsa. Quand il réussit celle-ci le mordit. Énervé et ayant eu mal il retira sa main avant de la gifler à nouveau et de lui cracher dessus. Il reprit ensuite le marteau et lui foutu un beau coup dans les dents qui volèrent en éclats. A ce stade Elsa était bien sonnée et elle commençait à perdre beaucoup de sang. Son frère n’en avait encore rien à foutre. Cette fois il put ouvrir la bouche de sa sœur bien plus facilement vu qu’elle avait quasiment perdu l’usage de sa mâchoire.  

Carl : " Je vais t’alléger un peu! Tu n’as jamais eu d’utilisation pour ce truc de toute façon! "

Il plongea sa main dans la bouche d’Elsa et agrippa aussi bien que possible sa langue. Il dut tirer dessus plusieurs fois de toutes ses forces avant qu’elle ne soit arrachée. La fille commença à cracher et à vomir du sang. Son teint virait rapidement au mauve et elle allait sans doute y passer dans les 5 minutes suivantes. Du moins c’est ce qu’elle espérait. Mais une fois de plus, la chance ne fut point de son coté. Son frère posa la main sur son visage et une faible lueur jaunâtre s’en dégagea, il était entrain de la soigner! Un talent qu’il avait développé pendant toutes ces années où ils ne s’étaient pas vus et qui lui permettait de faire les pires choses aux victimes de ses tortures sans qu’elles n’en crèvent. Ainsi, chaque fois qu’Elsa se rapprochait du moment fatidique où elle passerait l’arme à gauche, il la ramenait pour lui infliger d’avantage de douleur.

Elsa n’ayant plus la force nécessaire pour se débattre, ne pouvait que le regarder d’un regard noir qui trahissait sa haine profonde.

Carl : " Ton regard m’énerve! Peut être qu’avec çà tu feras moins la maligne! "

C’est donc sans aucun scrupule qu’il arracha l’œil droit de la fille, avant de le posé sur la table près de sa langue.

Carl : " Hmm, qu’est ce que je pourrais t’enlever encore? Oh! Je sais! Et si tu devenais un garçon? Comme çà je serais le dernier home à t’avoir touché et à avoir profité de tes charmes! Oui, j’aime bien cette idée, faisons çà! "

Il prit un couteau et fit une incision sous chaque sein d’Elsa. Il retira ensuite de force les glandes mammaires et les déposa sur la table, bien devant elle pour qu’elle puisse voir de l’unique œil qui lui restait tout ce qu’elle était entrain de perdre. Il s’agenouilla devant elle et mit sa main dans l’appareil génital de la fille, couteau et tout. Après l’avoir bien charcutée de l’intérieur, tout en la soignant, il arracha son utérus et ses ovaires et les mit sur la table avec tout le reste. Il lui arracha ensuite les cheveux par touffes. Comparé au reste, ce moment était carrément agréable!

Elsa avait tellement souffert pendant toutes ces manipulations qu’elle s’était carrément pissée et chiée dessus, ce qui était triste à voir. La seule chose qui la maintenait consciente était la douleur déchirante qu’elle sentait à chaque vice de son frère et à chacune de ses propres respirations. Elle fut même convaincue pendant qu’elle se faisait déchiquetée qu’un autre être humain serait mort de douleur à ce stade. Mais pas elle. Elle, elle avait tellement  souffert dans sa vie qu’elle avait fini par développer une résistance il faut croire. Quelle chance!  

Puis ce fut à nouveau le tour du marteau. Cette fois il brisa toutes les côtes, certaines se plantèrent dans les poumons, rendant la respiration encore plus pénible et douloureuse. Carl la soigna une dernière fois avant de fouetter tout son corps par la suite pendant une bonne heure. Quand son bras fut fatigué, il posa le fouet et récupéra une carafe d’huile sur la table. Il en versa le contenu sur ce qui restait des mains d’Elsa, avant de leur mettre le feu avec une des torches de la pièce. Il n’arrêta les flammes qu’une fois que les mains de la fille étaient noires, carbonisées et qu’il ne restait presque plus de chaire dessus.

Son œuvre accomplit, il prit une profonde inspiration puis sourie à Elsa.

Carl : " Et bien sœurette c’est finit. Nos retrouvailles étaient superbes mais je dois avouer que je commence à me fatiguer et ton corps ne peut plus supporter grand-chose. C’est la fin. "

Il s’éloigna vers la porte.

Carl : " Je vais cherchez l’homme qui va t’accorder les derniers rites. Tu ferais bien de prier avec lui. Peut être que le Seigneur te pardonnera pour tous les gens que tu as tués. Mais je n’y croirais pas trop s’y j’étais toi! On se voit demain à ton exécution! Au revoir! "

Alors qu’il venait de quitter la pièce, la porte se rouvrit légèrement et laissa apparaître sa tête.

Carl : " Oh, j’ai faillis oublier! Joyeux anniversaire sœurette! Et surtout ne dis rien à l’inquisiteur! Haha! "

Après l’avoir narguée une ultime fois il quitta la pièce définitivement. Elsa quand à elle, tomba dans les pommes, complètement épuisée. Elle avait tellement pleuré, que son œil restant avait faillit sortir de son trou…

Elle fut à nouveau réveillée quand un homme rentra dans la pièce quelques heures plus tard.


L’homme pénétra dans une pièce qui puait la mort, la pisse, la merde et le sang.
La table à coté de la créature attachée était le réceptacle funèbre de beaucoup trop d’organes.
Une quantité monstrueuse de sang était entrain de sécher sur le sol et sur la créature elle même. Je dis bien créature car à ce stade, cette pauvre âme de Dieu ne ressemblait plus à rien. Elle avait été tellement brutalisée, tellement mutilée, qu’elle était désormais plus comparable à un cadavre sur lequel un bouché se serait lâché qu’à une personne. L’homme s’approcha d’elle tout de même. Après une courte analyse et le décompte des organes sur la table, il eut une assez bonne image du triste état dans lequel elle était.

Elsa le regarda de son seul œil restant, sa vision était trouble mais elle put distinguer un long chapeau, un visage aguerri avec une barbe puis une moustache et un long manteau qui couvrait une armure sur laquelle étaient collés des fragments de textes sacrés. Pour le peu de choses qu’Elsa savait sur eux, cet homme était bien un inquisiteur. Il avait l’air coriace et vif d’esprit.

Il s’approcha encre d’avantage, de façon à ce que son visage ne soit plus qu’à quelques centimètres de celui de la fille.
Elsa s’attendait au pire comme d’habitude mais pour une fois celui-ci n’arriva pas!

L’homme se contenta de la regarder dans l’œil.
Étonnée de son comportement, Elsa ne le haït pas directement.
Elle le regarda d’un regard interrogateur et rempli de souffrance.
C’était donc lui l’homme qui allait accomplir ses derniers rites. La dernière personne avec qui elle "parlerait" avant de mourir.
Bien que son avenir fût aussi clair que jamais, Elsa ne s’était pas encore résolue à son sort. Elle espérait encore, que quelqu’un, quelque chose viendrait la sauver.

Bizarrement, l’homme en face d’elle semblait être dans un état similaire.
Il était fatigué, il semblait dégoutté et désespéré à la fois.
Il alla chercher une petite chaise en bois au bout de la pièce et revint se poser à deux mètres d’Elsa.
Dès qu’il fut assis, il plongea son visage dans les mains et laissa échapper un long soupir.
Il releva la tête pour examiner à nouveau la fille mais ce qu’il vit ne fit que confirmer ses doutes.

Ce n’était pas elle qui avait tué le noble.

Pourquoi l’aurait elle fait? Comment l’aurait elle fait? C’était tout simplement improbable.
Le peu de pièces de conviction qui lui étaient parvenues étaient des témoignages oraux farfelus.
Il n’y avait même pas eut de procès digne de ce nom.
Tout avait été bâclé en une soirée et comme par hasard l’accusée avait été rendue incapable de communiquer à cause de torture excessive. L’inquisiteur voyait dans cette histoire un schéma qu’il connaissait bien: une bande d’incapables qui faute de ne pas être foutus de capturer le vrai coupable s’était décidés de sacrifier un bouc-émissaire qui pouvait très bien ne rien avoir dans l’affaire.
Pire encore, dans leur soif de justice et de vengeance, ils s’étaient persuadés eux-mêmes qu’ils tenaient le seul et véritable coupable de cette affaire.

Une fille aussi faible, à la constitution si fragile et sans aucun pouvoir apparent avait autant de chances d’être le coupable que la Lune avait de chances d’exploser. Pourtant quelqu’un ici voulait sa mort. Quelqu’un l’avait désignée en tant que sacrifice et lui avait fait subir d’horribles choses gratuitement. La logique voulait que ce quelqu’un soit le même homme que celui qui l’avait interrogée puis jugée: l’officier de l’armée impériale Carl Bronks.

L’homme finit par lui adresser la parole d’une voix exaspérée.

" Très bien mon enfant. Finissons-en. Sais-tu ce que je suis? "

Fit-il en lui montrant le symbole de l’inquisition sur son armure. Elsa rassembla ses forces pour faire un petit oui de la tête.
Voilà quelque chose à quoi Carl n’avait pas pensé!

" Donc tu sais que me mentir reviens à mentir à notre Seigneur à nous tous. Et même s’il est possible de tromper un homme tu ne peux jamais le tromper Lui. Il est partout, Il sait tout. Ment et tu condamnes ton âme à la souffrance éternelle qui est bien pire que ce que tu endure maintenant. Tu me comprends? "

Un nouveau hochement de tête vint lui répondre.

" Faisais-tu partie des serviteurs de Kolokithi? "

Oui.

" Est-ce qu’il vous traitait convenablement? Était-il cruel? "

Oui, non.

" Pourquoi l’aurais-tu fait alors? "

Elsa fit frénétiquement non de la tête, autant que son corps le lui permettait. Ses larmes avaient recommencées à couler de plus belle.

" Tu serais donc innocente? "

Oui. Une lueur d’espoir fit son apparition sur le visage d’Elsa. Si seulement cet homme la croyait! Peut être qu’il pourrait faire quelque chose! Peut être qu’il pourrait la sauver!

" Tu le jures? Sur ton âme? Sur le sang du Seigneur qui t’aime et te protège? "

Oui!

" Qui l’a tué alors? Un autre de ses serviteurs? "

Non.

" Alors qui? L’as tu vus? As-tu entendu un nom? "

Non.

" Ton maître le connaissait-il? Est-il venu en ami? "

Non!

Il y eut un silence pendant lequel le visage de l’inquisiteur s’assombrit d’avantage. Il pouvait poser toutes les questions du monde, il en connaissait déjà les réponses. Tout ceci n’était que formalités.

" Je te crois mon enfant… "

Le cœur d’Elsa fit un bond! Une fois de plus elle échapperait à la mort à la dernière minute!

Mais la triste mine de l’inquisiteur ne présageait rien de bon en réalité. Il se leva puis récupéra un torchon relativement propre sur la table avant de revenir près de la fille. Il essuya le sang et les larmes qu’il y avait sur son visage.

" Sais-tu ce qu’ils te réservent mon enfant? Sais-tu ce qui t’attend? "

Elsa ne comprit pas pourquoi il lui disait çà. Il la croyait non? Elle était sauvée non???
Perturbée par ces paroles elle ne lui répondit pas.

" Ils vont te crucifier. Il n’y a rien que tu puisses faire pour cela. C’est une mort lente, et douloureuse. Très douloureuse. Quant à moi, tu es accusée de meurtre, non pas d’hérésie, je n’ais aucune juridiction, je ne peux pas changer leur décision. "

Mais putain de merde de diable! Ce n’est pas possible! Tout espoir lui fut à nouveau retiré.
Elsa recommença à pleurer. L’inquisiteur essuya à nouveau ses larmes.
Cependant, cette fois-ci il se pencha sur elle et lui chuchota à l’oreille.

" Mais je peux mettre fin à tes souffrances maintenant. "

Il posa la main sur une rapière qui était attachée à sa hanche.

Elsa lui fit lentement non de la tête, tout en continuant de pleurer.
Tout sauf çà. Elle préférait encore croire jusqu’à l’ultime moment qu’elle serait sauvée d’une manière ou d’une autre. Qu’elle s’évaderait peut être! Qu’elle n’allait pas mourir!

" Non? Ne sois pas sotte petite, je t’offre une mort rapide. Tu n’as pas idée de ce que c’est que la crucifixion. Ils te garderont en vie aussi longtemps que le public le souhaite, comme ils le font maintenant. Laisses-moi t’aider. "

Elsa lui répétât un non plus dynamique.

L’inquisiteur la regarda étonné. Il ne s’attendait pas à une telle décision ni à autant de fermeté. Il en conclu que la fille ne voulait pas de son offre car ça aurait presque été du suicide ce qui est un énorme pêché. A la place, elle allait affronter sa mort avec courage et honneur. Sur les terrains de batailles où l’homme passait ses journées, il avait vu bien des chevaliers faire preuve de moins de bravoure! Quelle personne splendide!

Il leva la main de sa rapière et sortit un petit livre d’une des poches de son manteau. Le moment des rites était venu. Il commença à le lire lentement. Son visage était crispé, il semblait souffrir. Sa voix devint de plus en plus tremblante au fur et à mesure qu’il lisait. Deux minutes plus tard, il avait finit sa lecture et il referma le bouquin en se signant.

Il alla près de la table et y récupéra une touffe des cheveux de la fille qu’il mit dans une poche. Puis, finalement, il s’approcha d’elle. Il lui fit un baiser sur le front puis la regarda droit dans les yeux pour lui dire:

" Je n’oublierais jamais! "

Son visage était couvert de larmes. Elsa ne comprenait pas trop ce qu’il se passait mais elle pleurait aussi.

En sortant de la pièce, l’inquisiteur tomba nez à nez avec Carl qui le voyant agité lui demanda si tout allait bien? L’homme baissa son chapeau pour couvrir ses larmes et lui répondit la chose suivante:

" Un jour je vous aurais. Et même si vous m’échappez, le Seigneur ou le diable, eux vous auront! "

Carl ne comprit pas le problème de l’inquisiteur et pour être complètement franc il s’en foutait pas mal. Il ouvrit cependant la porte pour vérifier que tout allait bien dans la pièce. Il se contenta de voir de loin que sa sœur pleurait encore. Tout allait bien donc!


Le soleil finit par se lever sur cette nuit interminable, bien qu’au final trop tôt au goût d’Elsa.

L’astre solaire pointait à peine le bout de son nez quand Elsa entendit les pas dans le couloir.
Son œil était complètement rouge à cause des pleurs et du manque de sommeil.
La porte s’ouvrit et son frère rentra dans la pièce accompagné de six hommes en armure.
Ceux-ci détachèrent la prisonnière et la couvrir d’un grand morceau de linge blanc. Voyant qu’elle ne voulait ou qu’elle ne pouvait pas restée debout, d’eux d’entres eux se placèrent à ses cotés et la soulevèrent par les bras. La douleur causée par le transport était à elle seule abominable. Mortifiée, son visage était pâle et son regard éteint. La jeune fille entrapercevait déjà le ciel.

Quand elle fut sortie du bâtiment dans lequel elle avait séjourné, un rayon de soleil aveuglant et une brise remplie de fraîcheur matinale vinrent à sa rencontre. Il lui semblait avoir passé une éternité dans cette pièce. Elle en avait oublié l’odeur de la terre et de la mer qui longeait le village. En regardant autour d’elle, en chemin vers l’estrade au centre de village, elle se rendit compte qu’elle ne s’était jamais sentie aussi vivante que maintenant. Elle n’avait jamais trouvé le monde aussi beau que maintenant.

Elle fut traînée jusqu’à l’estrade où une grande croix en bois était posée, passant devant une foule de soldats et de citoyens qui criaient des choses de toute leur âme. Elsa n’entendait que du bruit, son esprit voyageait déjà, la torture qu’elle avait subit la vieille l’avait poussée jusqu’aux portes de la mort. On lui jeta des pierres et des œufs mais elle ne réagit point.
Ils étaient tous en colère face au meurtre injuste de leur seigneur qui était un homme bon. Elsa l’était aussi alors pourquoi s’était-elle qui se dirigeait vers la croix et pas eux? Arrivés à l’estrade, ses gardes l’ont transmise à son frère qui l’attendait déjà sur l’édifice.
Elsa n’avait qu’un désir: courir, partir, s’envoler, s’échapper! Elle espérait encore et toujours, malgré le fait qu’elle savait dans son cœur qu’elle n’avait pas la force de tenir debout, elle savait que c’était la fin.
L’officier l’allongea sur la croix et coupa les liens qui attachaient les mains de la fille. Un autre chevalier s’avança avec un marteau et des pieux. Il en planta dans les mains et les pieds de la prisonnière.
Elsa ne réagit même pas, elle n’avait plus la force de crier, de montrer de l’émotion. Allongée comme çà sur la croix elle se contentait d’admirer l’azure du ciel, regrettant de ne pas avoir eut l’occasion de le faire plus souvent.
Quand ils dressèrent la croix, ce sentiment fut démultiplié et des larmes coulèrent de son œil restant. Elle avait devant elle la mer la terre et le ciel. Ce monde magnifique, qui baignait dans la lumière du soleil levant. Un monde qu’elle allait être forcée de quitter. Un monde où elle aurait put mourir milles fois et encore ne pas en avoir assez.

Elle put voir aussi tous ceux qui la condamnaient. Les chevaliers du défunt, la foule en colère, son amie manipulatrice, les nobles du manoir, ses frères bestiaux, ses propres parents, ce magnifique monde qui l’avait tant rejetée depuis sa naissance. Sur un toit du village, elle reconnu l’inquisiteur qui l’avait visité la veille. L’homme se signa et se mit à genoux, joignant ses mains en prière vers le ciel.

La lance d’un des chevaliers perça ce qui restait de ses côtes. Elsa eut pour la dernière fois le goût de son propre sang dans la bouche, pendant que le linge qui l’habillait prenait une coloration écarlate.

Elle qui n’avait rien demandé à personne. Elle qui était prête à  accepter les pires conditions ne serait-ce que pour vivre. Elle allait mourir ici, pour un crime qu’elle n’avait pas commit. Elle hait son sort. Après tout ce qui lui était arrivé, ceci était sa fin. Elle n’allait même pas pouvoir profiter du peu d’années que son pauvre corps rongé par les maladies était encore capable de fournir.

Elsa commença à perde connaissance.

Elle prit une grande inspiration et regarda le paysage devant elle.

Sa tête devint lourde et tomba vers l’avant. Alors que son œil se refermait petit à petit, elle remarqua sur le sol devant l’estrade, une petite fleur rose.

Son dernier souhait, son dernier souffle et son ultime pensée furent pour cette fleur.

Won’t you save me?

Le soir même, il y avait une petite croix en bois plantée au dessus d’une tombe dans le cimetière à quelques centaines de mètres du village. Quelqu’un y avait déposé quelques fleurs, sur la croix était gravée l’inscription suivante: Elsa, 8 Mars 4824 – 8 Mars 4844. C’est ici que reposait désormais la petite Elsa. Sa mort, bien que triste et injuste, avait été au final la meilleur chose qui lui était arrivée dans sa vie. Peut être que dans un autre monde, dans un autre contexte elle aurait vécu une vie heureuse. Peut être qu’elle serait devenue infirmière ou institutrice. Peut être qu’elle aurait été une vicieuse criminelle assoiffée de sang. Peut être que rien n’aurait été différent. Il n’y avait plus aucun moyen de savoir car maintenant elle était bel et bien morte.

Elle oui, mais pas sa haine. Cette incroyable haine amassée tout au long d’une vie de misères et de souffrances. Cet ardent sentiment causé par l’injustice de son sort, par la pensée que tous ces gens dans la foule allaient retourner à leurs occupations quotidiennes comme si de rien était alors que s’était son dernier jour à elle! Une pensée d’un être qui n’était plus. Un souvenir donc…


Petit à petit, au milieu des ténèbres de la nuit, un bourgeon commença à sortir du petit amas de terre que constituait la tombe. Le bourgeon grandit, encore et encore jusqu’à devenir énorme, plus grand qu’une personne! Puis, quand il eut atteint sa taille maximale, il s’ouvrit et laissa apparaître une magnifique fleure rose. Au centre de laquelle se trouvait, nue comme à son premier jour, la personne qui aurait dut être dans la terre sous la croix. Cependant, la personne au dessus de la terre n’avait rien à avoir avec la personne qui était en dessous.

La fille ouvrit ses yeux et scruta les alentours. Il faisait sombre mais la lueur de la lune suffisait à éclairer un peu les alentours. N’arrivant pas à croire qu’elle était vivante, elle toucha le sol autour d’elle puis son propre corps. Elle regarda ses mains en stupeur, elles n’étaient ni brûlées, ni tordues et ses ongles étaient bien là. Il en était de même pour sa langue et le restant de son corps. Tout était là. Comme si l’affreuse nuit de torture de la veille n’avait été qu’un mauvais cauchemar. Mieux encore, s’était comme si aucune des horreurs qui lui étaient arrivées n’avaient jamais existé. Elle n’avait aucune cicatrice, aucun mal à bouger ses membres, rien. Elle avait un corps qu’elle n’avait jamais eu! Elle pouvait même voir normalement! La fleur sous elle commença à bouger ce qui la surprit, elle en est descendue rapidement. La plante commença à se refermer, à se tordre puis à rapetisser, elle finit par disparaître dans les tréfonds de la terre d’où elle était sortie, sans laisser aucune trace. C’est à ce moment là que la fille remarqua la croix près d’elle. Elle se pencha dessus pour lire ce qui y était gravé.

Quand elle comprit, son œil gauche commença à verser des larmes. Elle ouvrit sa bouche et…

Elsa: " GNIIIIIIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHH!!!!!! " 

Il lui aura fallut une deuxième naissance pour enfin avoir droit à son premier cri. Mieux vaut tard que jamais. Naturellement, elle fut extrêmement surprise. Elle passa quelques minutes sur le sol à essayer de faire différents sons. Ce n’était pas encore parfait mais elle pourrait s’y habituer! Quand l’effet de surprise s’estompa, elle commença à sentir comme une chaleur dans son torse. Comme si un feu était entrain de s’allumer à l’intérieur de son corps. Des souvenirs commencèrent à affluer dans son esprit.

C’est vrai, elle n’avait pas le temps de traîner ici! Il fallait qu’elle se dépêche de trouver de quoi lancer le rituel! Pour abattre le monstre qui avait tué ses camarades!... Ou était-ce des nécromanciens? Ses camarades? Ses ennemis plutôt! Elle avait finalement réussit à les terrasser, pourquoi devrait elle se casser le cul pour les ressusciter? Et pourquoi ces gardes voulaient l’en empêchée? C’était pour l’or n’est ce pas? Celui qu’ils avaient trouvé dans ces ruines et pour lequel ils avaient tous étés tués par des bandits! Elle allait les tuer. Non pas par ce qu’il lui avait mentit, mais par ce qu’il avait couché avec sa femme!

Elsa frappa le sol du poing. Rien de tout ceci n’était correct! Elle était au milieu de nulle part! Dans un cimetière paumé! Il n’y avait pas de monstre, ni de bandits, ni de gardes! Il n’y avait qu’elle ici. Mais ces personnes et ces endroits existaient quelque part… et elle voulait leur peau! C’est vrai! Après tout ce qu’ils lui avaient fait, ils allaient payer! Mais chaque chose en son temps…

La nuit était froide et elle n’avait aucune protection. Sa poussée d’adrénaline terminée elle ressentit pleinement les 4° qu’il faisait. Elle se mit à trembler et regarda en vain autour d’elle s’il n’y avait pas quelque chose avec quoi elle pourrait se couvrir. Son regard fut attiré par quelques lumières qui brillaient au loin. Un village… La mer de souvenirs à l’intérieur de sa tête se calma et un seul moment lui revint en mémoire, celui de son exécution. C’était ce village! Un petit sourire s’esquissa sur le visage pâle de la jeune fille.


 Elle sentit l’excitation monter en elle et se dirigea quasi instinctivement vers les résidences. Là-bas elle pourrait se procurer tout ce dont elle avait besoin: habits, vivres et avant tout, vengeance!

Elsa arriva au village inaperçu. La majorité des habitants dormaient et ceux qui ne le faisaient pas étaient bien terrés au chaud dans leurs demeures. La revenante s’approcha d’une maison dont les lumières étaient éteintes et s’y introduisit via une fenêtre mal fermée. Après en avoir brièvement exploré l’intérieur, elle trouva les maîtres de la maison assoupis dans leur lis. Elsa fit demi-tour et retourna dans ce qui devait leur servir de cuisine où elle emprunta un long couteau bien pointu et bien tranchant. De retour dans la chambre à coucher, elle trancha d’un coup net la gorge du mari qui passa dans l’autre monde bien trop rapidement pour qu’il puisse alerter son épouse encore endormie. Non seulement ce meurtre ne lui avait causé aucune honte mais au contraire elle se sentait maintenant mieux que jamais! Elle lâcha le couteau et étrangla la femme de ses propres mains. Celle-ci se débattu pendant un moment mais ne pût rien faire au final face à la nouvelle force impressionnante de la jeune fille. Le cœur d’Elsa fit un nouveau bond avec le trépas de l’épouse. Quel sentiment magnifique! Elle venait de tuer deux des gens qui l’avaient condamnée! Quel soulagement! Hors de question de s’arrêter maintenant… Hors de question d’en rester là!

Elle s’habilla rapidement avec les premiers vêtements convenables qu’elle trouva et s’arma du reste des couteaux qui pourraient lui être utiles. Elsa passa le restant de cette nuit à s’introduire dans le restant des maisons et d’y terrasser les propriétaires dans une manière similaire. Dans une des demeures elle récupéra une épée, une lame assez simple mais qui restait bien supérieure aux ustensiles qu’elle utilisait jusque là! En plus, l’acquisition de cette lame tombait au meilleur moment! A force de faire attention d’être discrète et silencieuse, Elsa avait perdu pas mal de temps dans chaque maison et le levé du soleil n’était plus très loin. Bientôt tous les habitants se lèveraient et découvriraient avec horreur que la moitié du village avait été assassiné dans son sommeil!

Elsa s’impatientait de voir leurs délicieuses expressions quand cela arriverait! Et pourquoi attendre? Elle en avait déjà butté la moitié! Elle se sentait plus puissante que jamais! Oui… Puisqu’ils avaient décidé que ce jour allait être son dernier alors ce serait le leur aussi! Aucun d’eux ne verrait le lever du soleil! La jeune fille chercha et trouva rapidement de quoi mettre feu à la maison puis elle s’improvisa une torche en cassant le pied d’une table. La revenante se balada ensuite rapidement entre les bâtiments, leur mettant le feu depuis l’extérieur. Elle attaqua la prochaine demeure avec beaucoup moins de furtivité, pour tout dire, elle fit voler la porte en éclats. Les propriétaires alertés, ils purent mieux se défendre que les précédents et leurs cris donnèrent l’alarme dans tout le village qui finit par se mettre sur pied avant l’heure. Mais le temps que les voisins se lèvent et qu’ils s’arment, la pauvre petite famille n’était plus et Elsa était prête à passer à la suivante! Elle sortit du bâtiment qui commençait à être dévoré par les flammes et fit face à un village en panique. Les habitants ne savaient pas où donner de la tête entre l’incendie et l’ennemi qui rodait quelque part dans le village. Quand ils virent la ville sortir du bâtiment, couverte de sang, ils perdirent momentanément leurs couleurs. Du moins avant qu’ils ne deviennent tous rouge de rage. Pendant que les femmes et les enfants se rassemblaient au centre de la place principale, la même place où Elsa avait été exécutée ce matin même, les hommes, certains d’entre eux des chevaliers entraînés, se bâtèrent contre le démon qui attaquait leur village. Mais ils tombèrent tous, un par un face à la haine incommensurable de la jeune Elsa. A chaque coup, à chaque giclée de sang elle sentait son cœur devenir de plus en plus léger. Mais çà allait bien au delà de çà, le massacre lui apportait une véritable extase. Elle était ivre de joie et avait un sourire permanent sur son visage alors qu’elle massacrait allègrement ce qui restait de la population du village. Quand le dernier homme présent tomba sous sa lame, c’est sans aucune hésitation qu’elle passa aux femmes et aux enfants!

Elle tua et tua jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un unique gamin qui chialait dans son propre sang. Le soleil était sur le point de se lever, quelle soirée de folie!  Elle agrippa les cheveux du gamin d’une main et approcha sa lame de sa gorge de l’autre. Le gosse était jeune, dix ans tout au plus, il n’avait aucun moyen et aucune volonté de se défendre. Il était complètement figé par sa peur, tout ce qu’il pouvait faire c’était pleurer. Alors que les premiers rayons du soleil éclairaient à nouveau le village, pour lui, elle lui posa une question.

Elsa: " Gamin, arrête de chialer pendant une seconde et répond moi. Tu n’as droit qu’à une seule chance! Veux-tu vivre? " 

Question stupide me direz-vous, ceci dis elle aurait aimé que quelqu’un lui l’ait posée à elle! Le gamin rassembla ce qui lui resta de courage et gueula sa réponse.

" OUI! OUI MADAME! OUI JE VEUX VIVRE! LAISSEZ-MOI! S'IL VOUS PLAIT! "  

Et c’est là qu’Elsa enfonça l’épée à travers la gorge du gamin. Il la regarda avec des yeux tout ronds remplis de surprise et de confusion, puis il laissa promptement son dernier souffle.

Elsa: " Moi aussi. "


C’était fait. Il ne restait plus rien à part elle dans ce village. Plus un homme, plus un gosse, plus un chien. Le seul son restant était celui du craquement des flammes qui dévoraient toujours ce qui restait des bâtiments. L’air était remplit de cendres et de fumées, l’odeur du brûlé avait complètement remplacé celle de la petite brise en provenance de la mer qui planait d’ordinaire dans les rues de cet endroit.  Elsa se posa sur le cul à coté du gamin. Elle regarda autour d’elle avec satisfaction les résultats de son travail. Quand la maison devant elle s’écroula sous les flammes elle fut prise d’un rire maniaque. Quand elle commença à se calmer, elle posa machinalement la main gauche sur le visage et elle se figea net. Ses doigts pouvaient ressentir quelque chose sur elle! Il y avait un truc au niveau de son œil droit! Elle essaya de l’enlever, de le dégager mais sans succès. Avec horreur elle réalisa que la chose était solidement collée sur elle, plus elle essayait de l’enlever plus elle avait mal. Paniquée elle chercha quelque chose qui pourrait lui servir de miroir. Elle trouva de quoi faire dans l’eau d’un sceau que les habitants n’avaient pas eut le temps de jeter sur le feu. Elle se pencha au dessus du sceau et fut époustouflée quand elle vit qu’à la place d’un œil droit elle avait une fleure rose!  Elle n’en revenait pas! Comment était-ce possible? Pourtant elle ne ressentait rien! Elle n’était pas gênée et elle pouvait même voir normalement, même après avoir fermé son œil gauche! Quel était ce délire? Comment? Pourquoi? Encore des merdes? Encore et toujours des merdes! Elle n’y échapperait donc jamais!? Elle se pencha à nouveau au dessus du sceau et regarda la fleur avec plus d’attention, elle était bel et bien enracinée dans sa tête… Soudain, elle reconnut la fleur. C’était celle à laquelle elle avait fait son souhait juste avant de mourir! C’était donc cette chose… C’était cette chose qui était responsable de son état actuel! Quelle horrible chose! Elsa eut un violent mal de tête. Ses souvenirs commençaient à se mélanger à nouveau… Il fallait qu’elle fasse quelque chose avant qu’elle ne perde son identité à jamais! Alors qu’elle regardait toujours la surface de l’eau, son visage s’assombrit. Elle avait ressentit beaucoup de douleur jusqu’à ce jour… Un peu plus ne la tuerait pas… Elle saisit la fleur dans sa main droite et l’arracha avec toute sa force. La fleur et une partie de ses racines quittèrent l’œil de la jeune fille mais non sans causer une impressionnante effusion de sang  et une douleur inimaginable!

Au moins elle s’était débarrassée de cette chose horrible, elle la tenait fermement dans sa main. Main qu’elle ouvrit pour examiner l’étrange plante. A partir du moment où elle l’avait enlevée elle avait perdue la vue de son œil droit. Comment ce truc avait atterrit en elle? Était-ce à cause de son souhait? Pendant que son esprit voyageait en essayant de comprendre la nature de cette chose, la fleur périssait à une vitesse alarmante dans sa main. Elle se diminuait en taille et commençait à partir carrément en poussière. Elsa commença à se calmer, s’était finit. Elle s’allongea sur le dos et regarda le ciel tranquillement, essayant de se reposer, de reprendre son souffle. Elle resta là-bas pendant plusieurs minutes. Le ciel bloqué par les cendres et la fumée avait quelque chose de captivant. Elle ne le remarqua pas immédiatement mais la fleur avait commencé à repousser petit à petit, lui redonnant sa vision. Quand elle le réalisa elle fut furieuse!

Elsa: " Saloperie! Putain de chose!  Je suis sûre! Tout çà c’est de ta faute! Je n’étais pas comme çà! Je n’ai jamais tué pour le plaisir! Je n’ai jamais voulu rien de tout çà! Je ne voulais pas mourir mais maintenant je suis un monstre! Et tout est de ta faute! " 

Elle chercha frénétiquement les alentours du regard. Sur le sol un peu plus loin il y avait une sorte de kunai ou bien un outil bizarre. Bref, c’était pointu, ça ferait l’affaire!  Elle le ramassa du sol et retourna au centre de la place où elle avait achevé le garçon. Elle tenait fermement l’outil dans sa main mais elle tremblait tout entière. Pour la première fois dans sa vie, elle ne voulait plus vivre. Certes si elle avait le choix elle aurait voulu que ce soit possible. Mais pas comme çà! Pas en tant que cette abomination qu’elle était devenue! Elle regarda une dernière le village en proie aux flammes et se planta le kunai dans l’œil. Malgré la douleur et la peur, elle s’efforça de le pousser aussi profondément que possible. Tellement profondément qu’elle en mourut. Le cadavre d’Elsa tomba par-dessus celui du gamin et ils furent tous les deux recouverts par une pluie de cendres.
 

Mais une fois de plus… Ce n’était pas la fin. Elle se réveilla quelques heures plus tard. Ses yeux s’ouvrirent petit à petit, elle ne voyait que du blanc. Partout autour d’elle, le ciel, la terre… Et… Il neigeait? Elle était en train de se faire porter telle une princesse par un mec vêtu de noir qui avançait dans ce monde blanc. Affaiblie, elle tata son visage et découvrit que la fleur et l’outil qu’elle y avait planté étaient toujours là. Elle n’avait pas mal pourtant… Quand l’homme qui la portait se rendit compte qu’elle était réveillée, il la posa délicatement au sol, le dos contre un rocher. Ils étaient dans une sorte de chemin qui traversait une région montagneuse, l’endroit était parfaitement couvert de cette neige étrange qui tombait du ciel. Mais il ne faisait pas trop froid. Le temps que l’homme aille s’asseoir sur un rocher en face d’elle, Elsa récupéra un peu de neige et la frotta dans ces doigts. Ce n’était pas de la neige, c’était encore de la cendre. Ici aussi il pleuvait de la cendre, et en bien plus vastes quantités que dans le village! Pourtant, vu l’endroit, ils devaient en être très loin!

" Nul besoin de t’inquiéter, tu es en sécurité. C’est moi qui t’ai amenée ici à partir du village, je suis de ton coté. Je fais partie d’un groupe de personnes qui attendaient depuis très longtemps ta venue, oh fleur des ténèbres. " 

L’homme disait çà avec un ton calme et une mine complètement sérieuse, pas une once de moquerie dans sa voix ou son visage. Elsa n’a pas put s’empêcher de se demander sur quel genre de taré elle était encore tombée. Au moins il avait l’air de savoir des choses sur cette putain de fleur et apparemment il était "de son coté" donc…

" Je suis sûr que tu as beaucoup de questions fleur des ténèbres, mais ce n’est pas vraiment l’endroit idéal pour en parler. Si tu as la patience d’attendre jusqu’à notre arrivée au palais, je me ferais une joie de t’expliquer tout ce que tu veux. Là-bas il y aura d’ailleurs des gens qui sauront t’expliquer tout çà bien mieux que moi! En attendant, voici quelques informations rapides… "

Elsa avala avidement chacun des mots du discours qui suivit. Elle voulait savoir.

Et ce fut une merveilleuse histoire! Une organisation hyper secrète, une puissante guilde noire avait en quelque sorte ressuscité un ancien pouvoir, une entité étrange et il s’avérait que c’était cette fleur. Une fleur aussi connue sous le nom de Fleur de Haine. Mais la créer n’était pas suffisant, il fallait l’activer aussi! Il fallait un élu! Apparemment l’heureux chanceux était Elsa. Les circonstances étaient floues, le discours était flou, rien de tout ceci n’était net mais c’était tellement impossible et fou que ça en semblait vrai… Et Elsa était déjà revenue deux fois du monde des morts. Elle pourrait toujours redemander des explications une fois qu’ils seraient arrivés à ce fameux palais…

L’homme, qui s’appelait Syls Kreiss, lui expliqua qu’ils allaient la protéger pendant un moment. Qu’ils allaient lui donner une arme et une armure qui avaient été faites spécialement pour elle. Qu’ils lui apprendraient à se battre… Mais que voulaient-ils en échange? Il mentionna aussi qu’ils l'entraîneraient à contrôler ses nouveaux pouvoirs, de quoi pouvait-il bien parler? En tout cas il semblait la respecter, ce qui était étrange pour elle dans ce contexte. Il lui promit également un ami, chose qu’Elsa trouva complètement insensée à ce stade.
 

Ce n’est que 2 ans plus tard qu’elle comprit vraiment ce que cette phrase voulait dire. Les gens qui l’avaient recueillie avaient tenues toutes leurs promesses. Ils lui avaient révélé son vrai potentiel et apprit à maîtriser un minimum ses nouveaux pouvoirs. Tout ce qui restait s’était ce fameux ami.

Quand elle fut prête, on lui présenta un grand œuf. On lui dit que la créature à l’intérieur lui servirait de compagnon pendant ses voyages et qu’il pouvait l’aider à garder l’esprit clair. Mais pour cela, il fallait qu’elle réussisse à le réveiller déjà. Elsa prit l’œuf dans ses mains, une chose si fragile et qui pourtant contenait l’essence même de la vie… L’amas d’émotions négatives dans son cœur n’avait cessé de grandir ces deux dernières années, c’est avec plaisir qu’elle allait les partager avec ce nouvel être qui n’avait pas encore vu le monde. C’était probablement le pire réveil du monde mais l’essentiel reste que çà a marché : l’œuf se brisa petit à petit et le dragon Arkanis vit le jour.  Elsa avait projeté la moitié de sa rage dans l’animal. Cela allait servir à plusieurs choses par la suite, notamment à éclaircir un peu l’esprit d’Elsa et à s’assurer que le dragon verrait les choses de son point de vue. 

Elsa finit par quitter le palais qui l’avait abritée pendant tant de temps. Elle avait une mission à accomplir, une soif de sang à abreuver. En compagnie d’Arkanis, elle voyagea un peu à travers Heron et se fit un plaisir de massacrer certaines des personnes qui étaient responsable de sa misère du temps de son vivant. Son objectif ultime était des plus simples et il ne demandait même pas de réelle organisation, ainsi elle était libre d’aller où elle voulait. Quand tu déteste tout et que ton seul souhait est de détruire le monde, commencer par tel ou tel endroit est entièrement à ton bon jugement. Après avoir passé un peu de temps en Heron, elle se dirigea finalement vers le continent d’Asgard, un endroit qui semblait parfait pour elle qui cherchait à augmenter ses pouvoirs et notamment ceux de son dragon. Elle avait entendu une rumeur comme quoi ce continent possédait des secrets intéressants sur ces magnifiques créatures… Des choses qui lui permettraient de le faire grandir plus vite que prévu! Et ce n’était pas tout! Un endroit pareil devait être rempli d’artefacts intéressants et de valeureux guerriers contre lesquels elle pourrait se battre pour améliorer ses aptitudes!

Entre temps, loin de la folie qui allait bientôt s’abattre sur le monde, un certain inquisiteur visitait un village auquel il ne s’était pas rendu depuis un bon moment. En voyant ce qui restait des cendres du village et que sa prédiction s’était révélée vraie, il esquissa un sourire à peine visible sur son visage en partie caché par son chapeau. Si seulement il savait! Ce n’était pas Dieu qui avait rendu justice en ce village mais bel et bien un démon!

En tout cas, une chose était certaine, soit quelqu’un allait trouver un moyen de la descendre pour de bon, soit le monde allait brûler sous sa haine. Ce qui arriverait en premier.  

Le "nouveau" physique d'Elsa est une source d'émerveillement et pour bonne raison! Depuis sa "résurrection" cette jeune fille s'est retrouvée avec un corps qu'elle ne reconnaissait pas du tout malgré le fait qu'il lui appartienne. La raison derrière ceci est qu'à chaque fois qu'elle renaît, Elsa récupère un corps qui a l'apparence que son corps aurait eut si elle avait vécue une vie normale. Par conséquent, à chaque fois qu'elle renaît, elle perd toutes ses cicatrices, repousse ses membres et ses organes et a de manière générale un corps comme neuf. Par contre, son corps est bloqué à l'âge de 20 ans. Elle ne peut pas vieillir peut importe le temps qui passe et ses nouveaux corps seront toujours à l'image de son corps de 20 ans.   

Elsa a des cheveux blancs qui celons la lumière peuvent avoir des reflets blonds platine ou argentés. Ses yeux sont de couleur rose, un rose similaire à celui de la fleur sur son visage mais ils peuvent occasionnellement virer à un rouge intense. Son visage et son corps sont fins et élégants. Sa peau est pâle sans être trop blanche, ses formes elles, sont tout simplement si exquises qu'il est impossible de les ignorer, peu importe le sexe. Elle fait 45 kilos pour 1m70. Profitant au max de son physique avantageux, Elsa porte souvent des tenues légères assez révélatrices. Ses tenues sont fréquemment accompagnées de divers accessoires de nature purement esthétique. 

Sa tenue principale est celle de l'image, à l'exception du gantelet métallique qu'elle ne possède pas pour l'instant.  

Pour ce qui est d'Arkanis, son physique reste relativement toujours le même. C'est juste qu'il existe en version miniature et normale. En tout cas, dans les deux versions il n'a pas la selle qui est sur l'image. En version miniature, il est un peu plus grand qu'un ballon de foot.

Ah, voilà un sujet délicat...
Tout d'abord, il faut savoir que la personne originale du nom d'Elsa n'existe plus. 
La personnalité qui anime ce corps de jeune fille n'est pas celle de son occupante d'origine mais en vérité celle de la fleur qui la possède. Là où les choses se compliquent encore d'avantage, c'est que cette fleur et par extension Elsa Rosenkruz, sont un élémentaire de ténèbres et plus précisément de haine. 
C'est une grosse rageuse quoi.

Ceci se traduit dans son comportement par une haine permanente de tout et n'importe quoi ainsi qu'en un irrésistible désir de tuer. Comme si tout ceci n'était pas suffisant, cette petite fille contient la haine de quasiment tout le monde et surtout celle des gens morts. Par exemple, si un noble se fait assassiner et qu'il crie vengeance dans sa tombe, Elsa hérite de sa haine envers le mec qui l'a tué. Le résultat de tout çà c'est que dans le corps d'Elsa il y a autant de personnalités qu'il y a de gens rageux. Entre les millions d'autres souvenirs qu'elle possède, il y a aussi ceux liés au corps de la fille maintenant possédée. Quand Elsa s'est réveillée après sa mort, elle ne savait pas immédiatement qui elle était. C'est grâce au nom sur sa tombe qu'il y eut un dé-clique dans sa tête qui lui permit de retrouver assez de souvenirs pour donner un sens et une identité à son existence. 

De nos jours, elle maîtrise relativement bien ses millions de personnalités qui ne ressortent plus à la surface que quand elle baisse sa garde ou quand elle s'approche de quelqu'un ou quelque chose hait par la personnalité en question. En temps normal, elle utilise la personnalité qui est la continuité d'Elsa, pour garder un minimum de cohésion. 

Mais peu importe la personnalité, le résultat est souvent le même, c'est une grosse meurtrière psychopathe qu'il vaudrait mieux ne pas fréquenter. Sa nature l'empêche de faire des alliés à long terme. La seule raison pour laquelle elle ne tue pas chaque personne qu'elle croise dans la rue c'est par ce qu'elle sait qu'elle n'est pas encore assez puissante pour pouvoir le faire sans être arrêtée au bout de quelques heures. Çà et Arkanis parvient parfois à la calmer en lui faisant entendre la voix de la raison.   

Quand elle n'est pas en pleine crise de folie meurtrière, elle n'est pas forcément calme pour autant. Il lui arrive parfois d'avoir des piques d'appétit sexuel qu'elle satisfait à son bon plaisir de diverses manières, pas toujours très catholiques...

Finalement, bien qu'avec tout çà on ne puisse pas vraiment utiliser le mot "calme", c'est une personne assez silencieuse quand elle n'est pas en train de vous tranchez la gorge en riant.

De l'autre coté, bien qu' Arkanis soit de loin le plus posé des deux, moralement il n'est guère mieux que sa maîtresse. Le dragon possède la moitié de la haine qui compose Elsa et même si il ne l'avait pas, il est en soit assez vénère d'être un des rares survivants de sa race. Il reste une créature très intelligente malgré son jeune age. Il peut communiquer télépathiquement avec Elsa du fait de leur lien ou parler normalement. Il maîtrise le langage draconique et parle normalement celui des humains. Finalement, il est incroyablement fidèle à sa maîtresse, bien qu'il sache pertinemment qu'un beau jour elle lui fera la peau.